Récemment aperçue à Cannes pour présenter Furiosa, Anya Taylor-Joy a révélé en avoir assez des représentations stéréotypées de la colère féminine au cinéma. Ainsi, dans des interviews pour British GQ et The New York Times, elle indique avoir de nombreuses fois dû se battre sur des tournages pour changer ces codes établis.
Des mésententes avec Georges Miller sur l’expressivité de Furiosa
Tête d’affiche du dernier blockbuster de science-fiction de Georges Miller, la star américaine Anya-Taylor Joy avoue avoir eu quelques différends avec le réalisateur australien sur le tournage. Leurs échanges portaient notamment sur l’interprétation de l’actrice ; en effet, Georges Miller avait une vision très stricte de ce à quoi Furiosa devait ressembler. Selon lui, seuls les yeux de la protagoniste devaient être témoins de ses ressentis, peu de dialogues et pas d’émotions exprimés a priori.
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Cependant, ses attentes n’étaient pas forcément partagées par l’actrice de Furiosa. Alors même qu’elle n’a pas plus de 30 répliques durant le long-métrage, elle souhaitait avoir plus de liberté dans son interprétation. Pour ce faire, elle a notamment milité auprès du réalisateur pendant près de 3 mois pour ajouter une scène de cri, scène marquante où Furiosa fendit un court moment l’armure. Après de longues négociations, elle aura bel et bien eu gain de cause vu que la scène a été ajoutée au résultat final. Néanmoins, la victoire sur ce plan n’aura été que partielle. En effet, dans son interview pour GQ British, l’actrice révèle qu’elle avait milité pour une autre scène qui a été tournée. Mais celle-ci n’a pas été retenue dans le montage final.
Une actrice engagée pour une meilleure représentation de la colère chez les personnages féminins
En effet, la jeune actrice révélée au grand public en 2020 par la série Le Jeu de la Dame, n’en est pas à son coup d’essai en la matière. A plusieurs reprises, elle a su s’impliquer dans la construction des personnages qu’elle interprétait pour rendre plus réalistes et moins stéréotypées les réactions de ces derniers. Cela a commencé sur le plateau du film The Witch de Robert Eggers. Ce dernier avait écrit une scène où le personnage de Taylor-Joy, Thomasin, devait pleurer après avoir été accusé par sa propre famille d’être une présence maléfique. L’actrice ne comprenait pas le choix des pleurs, “Elle est en colère ; elle est ultra énervée. (...) Nous devons arrêter de pleurer.” avait-elle alors déclaré au réalisateur, paroles qu’elle a rapportées au média British GQ dans la vidéo ci-dessous.
Robert Eggers lui donnera finalement gain de cause, apprenant donc à la jeune femme qu’exprimer son point de vu sur un plateau pouvait être une bonne chose à faire. Elle réitérera la chose sur le tournage du film The Menu, où le scénario demandait à son personnage de ne lâcher qu’une seule larme alors même qu’elle découvre une grande trahison. En effet, son prétendant l’avait amené sur une île éloignée de tout dans la simple intention de la faire tuer. Trouvant ridicule la réaction qui lui était préconisée, l’actrice a pensé la scène autrement : elle voulait que son personnage réagisse de manière plus organique et violente. C’est avec entrain que le réalisateur a alors adopté l’idée.
“Laissez-moi vous expliquer : je vais sauter par-dessus la table et essayer de littéralement le tuer à mains nues”. Anya Taylor-Joy à Mark Mylod, réalisateur de The Menu.
Enfin, il en fut de même lors de la seconde collaboration entre Anya Taylor-Joy et Robert Eggers. Ce dernier a alors lui-même demandé conseil à la jeune femme sur la réalisation de certaines scènes, apportant des idées marquantes tel que la scène où elle aspergea sa main de son propre sang avant de gifler le roi Fjölnir. Le réalisateur et scénariste américain félicite alors son actrice d’un “choix fort, provocant et mémorable.” La jeune star en vogue rassure tout de même sur le fait qu’elle ne ressent pas particulièrement de colère, mais qu’elle souhaite juste défendre une rage féminine authentique et loin des représentations ordinaires du septième art.