Le monde va connaître une période de chaleur sans précédent, avec des températures qui pourraient atteindre des records historiques. C'est la conclusion alarmante d'une étude réalisée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Le coupable porte un nom : El Niño. Ce phénomène climatique vient de commencer et ses effets sur le climat sont ravageurs.
El Niño : un phénomène climatique violent commence
Le titre de ce papier pourrait sembler un peu alarmiste, mais il est basé sur des faits scientifiques : oui, il y a bien 98% de chances que les quatre prochaines années soient extrêmement chaudes De même, il est quasi certain que les 4 prochaines années prises ensembles soient les 4 années les plus chaudes de l'histoire moderne (en moyenne), et de loin. Alors oui, on observe bien dans une hausse globale et progressive des températures à cause du réchauffement climatique. La singularité du moment, ce qui change et accélère tout pour les 4 prochaines années, c'est le phénomène El Niño. Le "petit garçon" vient d'arriver, et la planète risque de le sentir passer.
Commençon donc par la base : qu'est-ce qu'El Niño ? El Niño est l'illustration parfaite du lien étroit qui unit la température des océans et la circulation atmosphérique. Ce phénomène climatique connu sous le nom d'El Niño-Oscillation Méridionale (ou ENSO, pour ses initiales en anglais) est lié à un cycle de variation de la pression atmosphérique globale entre les zones est et ouest du Pacifique, nommé « oscillation australe ». Ce phénomène est cyclique (bien que quelque peu irrégulier) et impacte fortement le climat mondial. Ce cycle est composé de deux phases qui s'alternent : l'une froide, "la Niña" et l'autre chaude, "El Niño". Alors que La Niña se retire et qu'El Niño arrive, comme en ce moment, les températures à la surface de l'océan Pacifique grimpent considérablement à cause de l'absence de vents alizés rafraîchissants. De fil en aiguille, ce sont les températures mondiales qui connaissent une hausse abrupte. Ainsi, c'est presque toujours pendant les périodes "El Niño" que la Terre a connu ses pires épisodes caniculaires. Vous comprenez donc pourquoi l'OMM tire la sonnette d'alarme.
Quel impact sur nos vies ?
Les premières conséquences d'El Niño se manifestent déjà dans l'Atlantique Nord. Prenons un exemple concret : le sud-ouest des États-Unis est actuellement confronté à la plus grave sécheresse des 1 200 dernières années. Les barrages produisent jusqu'à fois moins d'énergie à cause du niveau de l'eau, les récoltes des agriculteurs sont compromises... cette sécheresse impacte concrètement la vie des gens commes vous et moi. Tout ceci, la Science l'avait prédit, mais les gouvernement n'ont globalement pas agit en conséquence.
Quand est-il de la France ? Parce que oui, l'impact d'El Niño varie d'une région à l'autre. Selon l'AEMET, l'Agence météorologique espagnole, El Niño assèche certaines parties du globe tandis que d'autres sont inondées par des pluies torrentielles. Aucune de ces deux situations n'est enviable pour les populations. En ce qui nous concerne, il est évident que la France se situe à grande distance du Pacifique équatorial. Par conséquent, les effets réels d'El Niño sont bien moins évidents que dans d'autres coins de la planète. Ceci étant dit, une observation récurrente se dégage de l'analyse des épisodes précédents d'El Niño : en plus des étés brûlant, la France devrait avoir droit à des automnes (très) pluvieux. El Niño entraîne une circulation subtropicale plus intense que la normale dans notre région géographique. Cela crée des conditions favorables (surtout lorsque l'oscillation nord-atlantique est négative) pour que les tempêtes de l'Atlantique atteignent l'hexagone, surtout au sud-ouest du pays.
Concluons sur de nouvelles paroles de scientifique. Le climatologue et vulcanologue Bill McGuire a exprimé une préoccupation majeure. Pour lui, "Le monde n'est pas préparé". Il avance comme preuve le fait que les canicules de l'année 2022 ont globalement été très mal gérées alors même que ces canicules ont été tempérées par La Niña. Les tendances les plus pessimistes des climatologues tendent malheureusement à se confirmer et, pour McGuire, 2022 n'était qu'un avertissement : le pire est devant nous. Le petit garçon pourrait bien causer de graves catastrophes humanitaires.