Environ 100 jours après avoir été implantée dans le cerveau du premier cobaye humain de Neuralink, la puce lui permettant de contrôler de nombreux éléments par la pensée a connu un dysfonctionnement. Cependant, l’entreprise d’Elon Musk a su rebondir rapidement.
En janvier 2024, Nolan Arbaugh, un homme tétraplégique de 29 ans, a reçu une puce Neuralink dans son cerveau. Cette dernière lui permet de contrôler la souris d’un ordinateur, mais aussi de jouer à des jeux vidéo par la pensée. La première présentation de ses prouesses a eu lieu plusieurs semaines plus tard, et elle a confirmé que Neuralink avait réussi des avancées majeures dans le secteur des implants neuraux.
Mais qui dit cobaye, dit expérience. Et qui dit expérience, dit malheureusement dysfonctionnements potentiels. Le 9 mai dernier, le Wall Street Journal a révélé que « la quantité de données recueillies par la puce a diminué », alors que Neuralink venait de faire un nouveau point, 100 jours après le début de son test. Ça n’est pas normal, comme on peut l’imaginer.
De solides progrès, mais un problème
« Vous m’avez trop donné, c’est une surcharge de luxe, je n’ai pas été capable de faire ces choses durant 8 ans et maintenant, je ne sais même pas par où commencer », a résumé Noland Arbaugh, 100 jours après son opération. Il maîtrise désormais de nombreux usages de la puce sans avoir besoin d’assistance humaine, ce qui comprend le fait de pouvoir s’allonger lui-même dans son lit. « Être assis me stresse et me donne des plaies à cause de la pression, ou des spasmes. Cela me permet de vivre à mon propre rythme », explique-t-il.
Neuralink a changé la vie de cet homme, c’est certain. Cependant, la puce a récemment rencontré quelques problèmes. Il faut tout d’abord savoir que pour capter l’activité neuronale, la puce est munie de 64 fils flexibles dotés de 1024 électrodes. On imagine facilement le travail d’orfèvre réalisé par les chirurgiens.
Seulement, voilà : il s’avère que certains fils se sont « rétractés ». Cela a entraîné « une diminution nette du nombre d’électrodes efficaces », explique Neuralink dans un long communiqué. Le problème est apparu dès février, et les ingénieurs ont trouvé un moyen de résoudre partiellement le souci en modifiant l’algorithme d’enregistrement, pour le rendre plus sensible aux signaux reçus. « Ces perfectionnements ont produit une amélioration rapide et durable du taux de transmission de données, qui a maintenant remplacé les performances initiales de Noland », affirme Neuralink.
Neuralink peut-il enlever l’implant ?
L’entreprise ajoute qu’elle continue de perfectionner activement son système, avec, pour objectif, « de faire passer les performances du contrôle du curseur au même niveau que les individus valides, et d’étendre la fonctionnalité pour inclure la saisie de texte. » En outre, le problème rencontré durant l’expérience n’a pas remis en cause le bien-être et les aptitudes de Noland Arbaugh.
Si l’idée d’enlever l’implant du cerveau de leur cobaye semble avoir effleuré l’esprit des chercheurs de Neuralink, ça n’a vraisemblablement pas été leur choix final. Bien au contraire : l’entreprise semble bien décidée à implanter une dizaine de puces cette année, dont deux dans les semaines à venir. On peut imaginer que la médiatisation du cas de Noland Arbaugh a permis à la firme d’Elon Musk de trouver de nombreux cobayes pour ses futures expériences.