La Chine à la rescousse de l’Arabie Saoudite pour son mégaprojet de ville intelligente. Le pays commence à voir la réalité des ambitions qui sont ainsi revues à la baisse. Comment le projet peut-il continuer ?
Un projet pharaonique en difficulté
The Line, le mégaprojet futuriste imaginé par l'Arabie Saoudite, devait révolutionner l'urbanisme en s'érigeant comme une ville en forme de ligne de 170 kilomètres de long en plein désert. Financée par les pétrodollars du royaume, cette cité utopique ambitionnait d'accueillir 9 millions d'habitants dans un environnement sans voitures ni émissions de carbone. Son coût de construction était estimé à 500 milliards de dollars.
Initialement prévue pour accueillir 1,5 million d'habitants d'ici 2030, The Line voit ses ambitions divisées par cinq , avec seulement 300 000 âmes attendues à cette date. Sur les 170 kilomètres de long imaginés, seuls 2,4 kilomètres devraient être achevés d'ici là, soit moins de 10% de la ville rêvée. Un coup de frein brutal qui interroge sur la viabilité du projet et son avenir.
Les chantiers accusent un retard conséquent, et des licenciements ont été rapportés parmi les ouvriers. Le silence des autorités face aux questions légitimes des investisseurs et du public ne fait qu'alimenter les doutes sur la solidité du projet.
En quête de financements chinois
Face à ces difficultés, l'Arabie Saoudite se tourne vers la Chine, espérant attirer des investisseurs du géant asiatique pour renflouer les caisses de Neom, la zone mégalopolitaine qui englobe The Line et plusieurs autres mégaprojets plus ou moins avancés. Des présentations ont eu lieu à Pékin, Shanghai et Hong Kong, mais l'accueil semble mitigé.
La viabilité de The Line, au-delà des aspects financiers, est remise en question. Son gigantisme, son coût exorbitant et son impact environnemental suscitent des interrogations croissantes. La ville est-elle réellement durable ? Son modèle économique est-il viable ? Son intégration dans l'environnement désertique est-elle réalisable ?
Les difficultés rencontrées par The Line symbolisent un tournant possible dans la stratégie de développement ambitieuse de l'Arabie Saoudite, incarnée par la Vision 2030. Le royaume doit-il revoir ses ambitions démesurées et se concentrer sur des projets plus réalistes et durables ?
L'avenir de The Line reste incertain. Le projet saura-t-il surmonter ses obstacles et se concrétiser ? Ou deviendra-t-il un mirage onéreux dans le désert saoudien, symbole d'une ambition démesurée dépassée par les réalités économiques et environnementales ? Seul le temps le dira.