L’État français se met aussi à l’intelligence artificielle. Une annonce à la fois surprenante et pourtant tellement prévisible : une IA made in France pour assister les Français dans leurs démarches administratives.
Une IA indispensable pour ses impôts
L’intelligence artificielle est partout aujourd’hui et cela va encore s’accentuer. L’État français franchit une nouvelle étape vers la modernisation de l’administration publique : la création d’une IA française, son nom ? Albert. Ce nouvel assistant virtuel, présenté récemment par Gabriel Attal lors d’une visite à Sceaux, promet de révolutionner notre manière d’interagir avec les services publics. Mais au-delà de l'engouement initial, que savons-nous réellement d’Albert et de son impact potentiel sur notre quotidien et celui des fonctionnaires ?
Albert, c'est l'intelligence artificielle développée par la Direction interministérielle du numérique avec pour mission de simplifier l'accès aux informations administratives. Ce n'est pas la première fois qu'une IA est mise au service de l'administration française ; Albert lui-même a déjà prouvé son utilité dans la détection de fraudes fiscales. Cependant, sa nouvelle mission va plus loin en se positionnant comme un interlocuteur direct pour les Français et un précieux collaborateur pour les agents publics.
🇫🇷 FLASH - Le Premier ministre Gabriel Attal a dévoilé ses plans sur la transformation publique :
— AlertesInfos (@AlertesInfos) April 23, 2024
👉 Développement d'"Albert", une IA présentée comme souveraine, française, "qui va révolutionner les services publics français".
👉 La France devient donc le premier pays européen… pic.twitter.com/GkgBJMJGvr
D'un côté, Albert répondra aux questions des citoyens, notamment pendant les périodes cruciales comme en ce moment pendant la campagne de déclaration d'impôts. De l'autre, il soutiendra l'administration dans l'analyse réglementaire, allégeant ainsi la charge de travail des fonctionnaires. Mais les ambitions pour Albert ne s’arrêtent pas là. À terme, il pourrait assister dans des tâches aussi variées que les inscriptions scolaires, les démarches pré-remplies en ligne, ou encore les dépôts de plainte. Une véritable révolution se profile, avec pour horizon, selon les mots de Gabriel Attal, une "débureaucratisation" de l'administration.
Une IA made in France ?
Alors, devons-nous craindre une IA omniprésente dans nos administrations ? La réponse semble être un non catégorique de la part des autorités. Développée par une équipe française, Albert repose sur un modèle pré-entraîné open source francais, Mistral, garantissant ainsi à l'administration un contrôle total sur les échanges. Ce choix de technologies souligne la volonté de l'État de maintenir une souveraineté numérique, tout en ouvrant la porte à des services publics plus efficaces et accessibles.
Mais pourquoi "Albert" ? Au-delà des choix technologiques et stratégiques, le nom lui-même véhicule une symbolique forte. Le nom a ainsi été trouvé à l'issue d'un sondage interne. Loin de l'image froide et impersonnelle que l'on pourrait craindre, Albert incarne l'ambition d'un service public plus humain, où la technologie vient renforcer et non remplacer, le contact humain. C’est une addition et non un remplacement de personnel.
La présentation d’Albert par Gabriel Attal marque sans doute le début d'une nouvelle ère pour l'administration française. En promettant des démarches simplifiées et des réponses sécurisées dans des délais réduits, Albert a le potentiel de transformer profondément notre relation au service public. Toutefois, la réussite de cette ambitieuse entreprise repose sur sa capacité à intégrer harmonieusement cette technologie dans le tissu administratif, sans perdre de vue l'importance de l'élément humain.
L'arrivée d'Albert et bientôt d'Aristote, destiné à accompagner les étudiants, soulève des questions fondamentales sur l'avenir des services publics à l'ère du numérique. Si l'optimisme est de mise, l'observation attentive de l'implémentation et de l'acceptation de ces outils par le public sera cruciale. Albert réussira-t-il son pari de devenir l'ami indispensable de chaque citoyen et fonctionnaire ? Seul l'avenir nous le dira, mais une chose est certaine : la révolution numérique dans l'administration française est bien en marche.