Et si le futur du smartphone n’était pas tout simplement le smartphone. Des ex-ingénieurs d’Apple ont voulu révolutionner le concept, même s’il se pourrait bien que ce soit un énorme raté. Mais pourquoi cela ne convainc pas ?
Pas tant une révolution ?
Les anciens d'Apple ont-ils révolutionné la façon dont nous interagissons avec la technologie ? Pas exactement, d'après les tests du Pin IA de Humane. Lancé avec l'ambition d'être un remplaçant de smartphone sans écran, le Pin IA se présente comme un appareil portable commandé par la voix et doté d'une intelligence artificielle sophistiquée.
L'idée est séduisante : on oublie les écrans et on revient au monde réel, tout en ayant accès à un assistant vocal capable de passer des appels, d'envoyer des SMS, de prendre des notes, de définir des rappels, et même de répondre à nos questions les plus basiques.
En théorie, le Pin IA est censé fonctionner de concert avec un système d'exploitation appelé CosmOS, le tout reposant sur un réseau de modèles d'IA pour exécuter nos commandes et répondre à nos questions. Cependant, la réalité est loin d'être aussi rose.
Le Pin IA est indéniablement un produit novateur. Petit, il se fixe sur le torse à l'aide d'un aimant puissant. L'appareil est solide et semble capable de résister à quelques chutes.
Cependant, son utilisation s'avère peu intuitive. On doit appuyer longuement sur le pavé tactile pour activer l'assistant vocal et formuler ses requêtes. L'appareil dispose d'un projecteur laser qui affiche des informations sur votre main, mais la résolution est faible et la lisibilité en plein soleil est quasi nulle.
L'interface utilisateur est également déroutante. Déverrouiller l'appareil nécessite de faire glisser sa main en avant et en arrière pour saisir un code PIN, un procédé peu pratique. La navigation dans les menus se fait par inclinaison de la main, ce qui est loin d'être intuitif et manque de précision.
Des fonctionnalités limitées et peu fiables
L'un des problèmes majeurs du Pin IA est son incapacité à effectuer des tâches basiques. On ne peut pas définir d'alarmes, ajouter des événements à son calendrier, ni même gérer ses listes de tâches de manière fiable.
De plus, la connexion aux serveurs de Humane est lente et instable, ce qui se traduit par des temps d'attente interminables et des dysfonctionnements fréquents. Demander au Pin IA d'ajouter un élément à une liste de courses aboutit souvent à un message d'erreur.
L'appareil peine également à reconnaître les commandes vocales simples. Appeler un contact peut se transformer en un véritable parcours du combattant, la moitié des appels ne passant tout simplement pas.
Les concepteurs du Pin IA affirment que de nombreuses fonctionnalités seront ajoutées via des mises à jour logicielles futures. Cela inclut notamment la gestion des alarmes, du calendrier et l'amélioration de l'interface tactile.
Cependant, on ne peut pas fonder un avis sur des promesses. À l'heure actuelle, le Pin IA est un produit inachevé et truffé de bogues. Son prix exorbitant (699 dollars à l'achat et 24 dollars mensuels d'abonnement pour les données cellulaires) ne justifie en aucun cas ses performances décevantes.
L’idée est donc novatrice, mais en pratique, au-delà du manque de fonctionnalités, c’est bien que le concept qui est en faute. Espérons que Humane persévère dans cette voie et parvienne à développer un produit plus abouti, plus intuitif et plus abordable. En attendant, on se contentera de nos bons vieux smartphones.