Depuis toujours, nos actions influent sur notre monde et celles-ci pourraient également avoir une conséquence pour le moins inquiétante : le ralentissement de la rotation de la Terre. Le calcul du temps dépendant justement de celle-ci, cela ne manque pas de préoccuper les scientifiques.
Comment le ralentissement de la rotation de la Terre influe sur notre perception du temps ?
On le sait depuis longtemps ; le réchauffement climatique impacte notre planète. En plus de la montée des eaux, de la disparition de certaines espèces et de la propagation de virus, celui-ci est directement lié au ralentissement de la rotation de la Terre.
Une étude parue dans la revue scientifique Nature révèle les conséquences du réchauffement climatique sur la rotation de la Terre. En effet, celle-ci depuis quelque temps déjà tourne au ralenti. Si aucun d’entre nous n’est capable de percevoir ce changement de l’ordre de millisecondes, il promet à terme de modifier notre perception du temps.
C’est la rotation de la Terre qui détermine notre notion du temps. Chaque jour, elle effectue un tour complet, créant 24 fuseaux horaires. Cependant, la Terre ralentit progressivement, ce qui signifie que la durée d’une journée solaire augmente peu à peu - bien que très lentement-. Et si on ne le ressent pas directement, l’horloge internationale chargée depuis 1967 de fixer le temps international universel en est pourtant témoin. Celle-ci est régulièrement actualisée afin d’assurer un fonctionnement uniforme des services numériques, ce qui est primordial pour la navigation par satellite.
Pour ce faire, des secondes intercalaires sont ajoutées pour synchroniser les horloges atomiques avec le temps astronomique. Il s’agit de secondes additionnelles qui servent à maintenir une cohérence entre la rotation de la Terre et la durée d’une seconde. Depuis 1972, 27 secondes ont été rajoutées à l’UTC (temps universel coordonné). Le dernier ajout date de 2016 d’après Duncan Agnew.
Une seconde négative pourrait être ajoutée à cause du ralentissement de la Terre
Nature research paper: A global timekeeping problem postponed by global warming https://t.co/5DU1v0VDy9
— nature (@Nature) March 28, 2024
Pour la première fois, il serait question d’enlever une seconde plutôt que d’en ajouter, chose qui pourrait survenir en 2029. Ce saut dans l’inconnu inquiète les scientifiques et en particulier les métrologistes, surtout dans notre monde qui est plus connecté que jamais. Il faut dire que les programmes informatiques intégrant des secondes intercalaires partent du postulat qu’elles sont toutes positives.
“Je ne recommanderais pas d’être à bord d’un avion à ce moment-là”, déclare Demetrios Matsakis, ex-scientifique en chef de l’Observatoire naval des États-Unis.
Pour ces raisons, les métrologistes comptent supprimer la seconde intercalaire d’ici 2035. Il sera dès lors question de laisser la différence entre la rotation de la Terre et l’heure atomique croître jusqu’à atteindre une minute.
Seulement, d’après l’étude publiée dans Nature, l’impact du réchauffement climatique ne cesse de se faire sentir. Celle-ci révèle que la fonte des calottes glaciaires recèle un effet significatif sur la rotation de la Terre. En effet, la redistribution de masse due à la fonte des glaces entraîne des modifications dans la vitesse angulaire de la Terre.
Le ralentissement de la rotation de la Terre soulève ainsi de nombreuses questions et défis. La collaboration internationale et la recherche scientifique seront essentielles pour trouver des solutions durables et garantir la cohérence de notre système de mesure du temps.