Une récente étude réalisée aux États-Unis a de quoi donner des sueurs froides aux personnes qui sentent leur métier menacé par les intelligences artificielles. En effet, ses résultats mettent en évidence le fait que de nombreux patrons espèrent faire des économies sur leur masse salariale en utilisant cette technologie en vogue.
Les signaux concernant l’impact des intelligences artificielles sur le marché de l’emploi sont de moins en moins contradictoires. Si, au début, le risque de voir certains métiers disparaître pour être remplacés par des IA était relativisé par certaines études, aujourd’hui, la plupart des constats vont dans la même direction : il y a bien des secteurs qui sont gravement menacés par les intelligences artificielles.
Cependant, il y a toujours une action humaine dans le fait de licencier des gens pour les remplacer par une IA. Ce sont généralement les patrons qui font ce choix pour des raisons économiques. Et la tendance risque de s’affirmer de plus en plus, à en croire une récente étude.
Un intérêt économique au détriment de l’humain
Les résultats de l’étude en question, menée par l’entreprise Beautiful.ai, ont tendance à faire froid dans le dos. Elle a été menée auprès de 3000 managers, gestionnaires et dirigeants d’entreprise aux États-Unis, dans l’optique de comprendre comment ils perçoivent l’impact de l’IA dans leur activité.
Il s’avère que 45% des managers ont déclaré qu’ils considèrent l’IA comme une possibilité de réduire les salaires des employés, dans la mesure où l’IA rend leurs tâches plus faciles. Mais lorsqu’on lit la suite, on se dit qu’une baisse de salaire n’est pas encore le pire des scénarios. En effet, 41% des gestionnaires ont déclaré qu’ils espéraient remplacer les employés par des outils d’IA moins chers en 2024. Autrement dit, virer des employés humains pour les remplacer totalement par des intelligences artificielles.
Ils sont également 64% à considérer que les intelligences artificielles sont capables de faire au moins aussi bien qu’un manager expérimenté dans son domaine, et qu’elles peuvent même être plus performantes qu’un travailleur moins qualifié. Par ailleurs, le même pourcentage de managers a déclaré déjà utiliser des outils d’intelligence artificielle pour les aider à gérer leurs employés sur une base quotidienne ou hebdomadaire.
Les managers aussi inquiets pour leur poste
Cependant, il faut aussi souligner que les cadres, managers et autres gestionnaires, ont également des inquiétudes concernant leur propre destin face à l’IA. 62% d’entre eux ont déclaré qu’ils avaient des craintes concernant le fait que ces technologies leur coûtent leur emploi à plus ou moins long terme. Ils s’inquiètent aussi à 48% d’une baisse de salaire généralisée dans tout le pays, qui pourrait également les toucher, et ce dès cette année.
Globalement, il faut retenir que c’est l’intérêt financier qui domine les résultats de l’étude. Il est plus souvent évoqué que l’IA coûte moins cher que des employés humains que le fait qu’elle puisse être davantage efficace. « Un an après que l’intelligence artificielle a pris d’assaut le lieu de travail, 48% des personnes interrogées ont convenu que leurs entreprises en bénéficieraient financièrement si elles pouvaient remplacer un grand nombre d’employés par des logiciels d’IA », résume l’étude.
Quelle stratégie adopter ?
Comme le site Beautiful.ai propose des solutions d’intelligence artificielle, il n’est pas surprenant qu’il prêche pour sa paroisse. Forcément, l’IA est présentée comme utile pour faciliter le quotidien des travailleurs dans les bureaux, notamment pour accélérer les séances de brainstorming ou pour automatiser certaines tâches rébarbatives.
Le fait est que les IA d’aujourd’hui ont besoin d’actions humaines pour agir et être opérationnelles. La stratégie à adopter pourrait donc être d’apprendre à maîtriser ces outils plutôt que de chercher à lutter contre. Dans la mesure où 90% des managers déclarent déjà utiliser des outils d’IA au quotidien pour accroître leur productivité, on imagine que beaucoup de travailleurs ont déjà commencé à adopter cette démarche, tout du moins dans les bureaux américains.