Les dernières photos du rover Curiosity sur Mars montrent des preuves étonnantes que l’eau a été présente bien plus longtemps que prévu. Une avancée et une découverte majeure qui peut changer notre compréhension.
La découverte de l’eau
La planète Mars fascine les scientifiques depuis des décennies. L'hypothèse d'un Mars autrefois recouvert d'eau et potentiellement habitable est LE moteur de l'exploration spatiale. Aujourd'hui, une étude dirigée par l'Imperial College de Londres apporte un éclairage nouveau sur l'histoire climatique martienne. Les chercheurs ont découvert des indices suggérant que l'eau était présente en abondance dans le cratère Gale bien plus tard qu'on ne le pensait auparavant. Cette découverte a des implications majeures pour la compréhension du passé de Mars et la recherche de la vie extraterrestre.
Il y a plusieurs milliards d'années, Mars était un monde bien différent. Des lacs et des rivières s'écoulaient sur sa surface, façonnant notamment le cratère Gale, un gigantesque bassin de 154 kilomètres de diamètre situé juste au sud de l'équateur. Progressivement, le climat a changé, asséchant la planète et la transformant en désert aride.
C'est en analysant les données et les images du rover Curiosity de la NASA que les chercheurs ont fait cette découverte. Ils se sont concentrés sur des couches déformées au sein d'un grès désertique. Selon eux, ces déformations ne peuvent être expliquées que par la présence d'eau.
L’importance de l’eau
Si la présence d'eau ne fait aucun doute, son état exact reste un mystère. Était-elle liquide sous pression, gelée ou bien sous forme de saumure (de l’eau très salée) ?
Il existe plusieurs hypothèses. L'eau aurait pu être liquide et sous pression, s'infiltrant et déformant les sédiments. Elle aurait pu également être à l'état solide, avec des cycles de gel et de dégel répétés provoquant la déformation. Enfin, il est possible qu'elle se soit présentée sous forme de saumure salée, sensible aux variations de température. "Quelle que soit l'hypothèse retenue", précise le Dr Banham, "l'eau est le dénominateur commun derrière chacune de ces manières possibles de déformer le grès."
Cette découverte a des implications importantes. Elle suggère en effet que la région de Gale aurait pu être habitable plus longtemps qu'on ne le pensait initialement. "La plupart des scientifiques s'accordent pour dire que la majorité de l'eau de surface sur Mars a disparu vers le milieu de la période Hespérien, il y a environ 3 milliards d'années", sauf que ces nouveaux résultats suggèrent que l'eau était en réalité encore abondante sous la surface, près de la surface martienne, vers la fin de l'Hespérien.
La présence d'eau prolongée sur Mars est une excellente nouvelle pour la recherche de la vie extraterrestre. Les formations désertiques comme celle étudiée par les chercheurs étaient auparavant considérées comme peu propices à la découverte de biosignatures, c'est-à-dire de traces de vie passée, même primitive.
Si aucun signe de vie n'a encore été identifié sur Mars, les scientifiques estiment que d'éventuelles découvertes se limiteraient à des formes de vie primitives, peut-être des molécules capables de s'autorépliquer.
Cette étude ouvre ainsi un nouveau chapitre dans notre compréhension de Mars. La persévérance de l'eau sur la planète rouge relance l'espoir de découvrir un jour des traces de vie extraterrestre. L'exploration spatiale se poursuit, et chaque découverte nous rapproche un peu plus de la réponse à cette question existentielle de l’humanité : sommes-nous seuls dans l'univers ?