Les voitures électriques chinoises sont une menace croissante pour les constructeurs européens, et en ce sens, Renault compte bien réagir et établir un plan béton pour aider l’Europe.
Renault monte une nouvelle fois au créneau
Dans une déclaration sans équivoque, le géant automobile français Renault a sonné l'alarme sur la concurrence croissante des constructeurs chinois de véhicules électriques, en particulier le redoutable BYD, que beaucoup surnomment le « tueur de Tesla » en Chine. Le directeur général de Renault, Luca de Meo, a lancé un appel à l'action, mettant en garde contre une « invasion de véhicules électriques chinois » en Europe et proposant une initiative audacieuse pour contrer cette menace grandissante.
Dans une lettre ouverte de 19 pages adressée à l'Europe, Luca de Meo a averti que le continent était confronté à une menace imminente et massive pour son industrie automobile et devait s'inspirer des efforts déployés en Chine et aux États-Unis pour accélérer l'adoption des véhicules électriques. Il a notamment plaidé en faveur d'un fonds européen similaire au Plan Marshall pour soutenir la transition vers les véhicules électriques et réduire drastiquement les émissions de CO2.
Un plan Marshall européen pourrait être mis en place pour accélérer le renouvellement des parcs et réduire ainsi considérablement les émissions de CO2.
La référence au Plan Marshall, qui a vu les États-Unis injecter des milliards de dollars pour reconstruire l'Europe d'après-guerre, souligne l'ampleur de la crise perçue dans l'industrie automobile européenne. Alors que les constructeurs automobiles peinent à convaincre les conducteurs de voitures à essence de passer aux véhicules électriques, la menace représentée par les constructeurs chinois, soutenus par des subventions gouvernementales et une chaîne d'approvisionnement solide, devient de plus en plus pressante.
La menace BYD
Comme nous l’expliquions plus haut, lorsque Luca de Meo parle des constructeurs chinois, le PDG de Renault fait surtout référence à BYD. En effet, le « tueur de Tesla » a réussi à s'imposer sur le marché européen en exploitant des avantages de coûts significatifs par rapport aux concurrents européens. Cependant, son avancée n'est pas sans obstacles, car les constructeurs européens bénéficient toujours de la loyauté des consommateurs envers leurs marques et font face à des coûts de main-d'œuvre plus élevés.
Ainsi, et malgré les défis posés par BYD, Luca de Meo a souligné l'importance de maintenir des relations ouvertes avec le constructeur chinois, reconnaissant son rôle en tant que partenaire commercial crucial pour certaines des plus grandes économies européennes. Cette déclaration de Renault intervient dans un contexte où l'Union européenne enquête déjà sur les pratiques commerciales potentiellement anti-concurrentielles de BYD, illustrant l'ampleur des préoccupations suscitées par l'arrivée des constructeurs chinois sur le marché européen.