Un homme tétraplégique a pu utiliser son implant Neuralink pour jouer à des jeux vidéo. Une révolution qui pose de nombreuses questions, à la fois sur la réalisation, mais aussi sur le côté éthique du projet.
Un implant pour une nouvelle vie
Noland Arbaugh, un Américain de 29 ans tétraplégique depuis un accident de voiture lui brisant les vertèbres C4 et C5, a fait sensation sur X. La raison ? Une vidéo publiée par Neuralink, la société d'Elon Musk, qui le montre en train de jouer à des jeux vidéo par la pensée. Cette prouesse technologique ouvre la voie à de nouvelles possibilités pour les personnes handicapées et soulève des questions éthiques importantes.
— Neuralink (@neuralink) March 20, 2024
Pour un peu de contexte, Noland a toujours aimé jouer aux jeux vidéo. Mais depuis son accident, il était contraint de les regarder de loin, incapable de manier les manettes. Il lui fallait un PAD spécialisé et surtout l’assistance de ses parents constamment. Son rêve de retrouver le plaisir du jeu semblait inaccessible. C'était sans compter sur l'implant Neuralink, qui lui a permis de réaliser l'impossible.
L'implant nommé “Telepathy” de Neuralink est une puce de la taille d'une pièce de deux euros qui est implantée dans le cortex moteur du cerveau. Elle est capable de capter les signaux électriques émis par les neurones lorsqu'une personne imagine un mouvement. Ces signaux sont ensuite transmis à un ordinateur qui les décode et les traduit en actions à l'écran.
Noland a dû apprendre à utiliser son implant. Au début, il lui a fallu du temps et de la patience pour maîtriser ses pensées et les transformer en mouvements précis du curseur. Il explique qu’il a fallu dans un premier temps visualiser le mouvement de ses mains, puis bouger un curseur par la pensée est devenu naturel. Et après quelques heures d'entraînement, il a pu jouer à des jeux simples comme les échecs.
De moins en moins de limites grâce à l’implant
Aujourd'hui, Noland joue à des jeux plus complexes comme Civilization VI. Au point même de s'être couché à 6h du matin la première fois qu’il a pu pleinement utiliser l’implant. Il peut même apprendre de nouvelles langues en jouant à des jeux éducatifs comme le japonais et le français.
L'implant lui a permis de retrouver une certaine liberté et de s'adonner à sa passion pour les jeux vidéo. Cela ouvre ainsi la voie pour utiliser l'implant pour d'autres raisons, comme contrôler un exosquelette pour marcher à nouveau ou composer de la musique en utilisant uniquement ses pensées.
Long-term, it is possible to shunt the signals from the brain motor cortex past the damaged part of the spine to enable people to walk again and use their arms normally
— Elon Musk (@elonmusk) March 21, 2024
La puce Telepathy de Neuralink est un véritable concentré de technologie. Elle contient 64 fils de polymères flexibles qui captent les signaux électriques du cerveau. Ces signaux sont ensuite transmis à un ordinateur qui les décode et les traduit en actions.
L'implant est alimenté par une batterie rechargeable qui doit être remplacée tous les quelques jours. La procédure de rechargement est simple et ne nécessite pas d'intervention chirurgicale. Mais actuellement c’est pour lui la seule réelle contrainte.
Et l’éthique dans tout ça ?
Mais on se doute que l'implant Neuralink soulève des questions éthiques importantes. La question de la vie privée est primordiale, car l'implant peut collecter des données très sensibles sur l'activité cérébrale de l'utilisateur. De plus, il existe un risque de piratage qui pourrait permettre à des personnes malintentionnées de contrôler le cerveau de l'utilisateur.
Malgré les défis éthiques à relever, la technologie de Neuralink offre des perspectives extraordinaires pour les personnes handicapées. Noland est l'exemple parfait de la façon dont cette technologie peut changer des vies. Pour lui, Neuralink est bien plus qu'un simple implant, c'est une nouvelle chance de vivre et de s'épanouir.