Depuis le début de l'année, un genre bien particulier du jeu vidéo s'illustre : celui du jeu de rôle japonais, aussi appelé JRPG. Pourtant, les ressemblances entre Final Fantasy VII Rebirth; Grand Blue Fantasy : Relink et Persona 3 Reload sont minces. Le premier met en avant son monde ouvert riche en contenu. Le second propose de rendre les chasses aux monstres palpitantes. Pour compléter, le troisième orbite autour d'une narration dense conjuguée à un système de combat au tour par tour. Attendu vendredi 08 mars sur consoles, Unicorn Overlord dispose d'une expérience aussi bien à lui. J'y ai joué et la richesse de son système de combat m'a impressionné. Je vous explique pourquoi.
Un TRPG au contenu dense
Unicorn Overlord, c'est le dernier jeu développé par Vanillaware. Un studio réputé pour la qualité de ses jeux, comme l'excellent 13 Sentinels : Aegis Rim. Il papillonne de genre en genre et s'essaye avec son nouveau-né à celui du TRPG : le tactical RPG. Quelque chose d'affiché dès le départ par les nombreuses bandes-annonces. On y voit un univers médiévalo-fantastique où des unités s'escarmouchent à tour de rôle. Un gameplay non sans rappeler celui des Fire Emblem, véritable porte d'entrée au genre du TRPG, mais bien plus profond que celui de la série dont il s'inspire.
Unicorn Overlord, c'est un jeu qui mélange stratégie en temps réel et tactique au tour par tour. Chaque niveau est une partie de la carte du monde. Alain, le protagoniste, dirige l'armée libératrice. Il doit libérer le continent de Fevrith de la domination tyrannique de Glavius. C'est donc au joueur de déplacer ses différentes unités, composées jusqu'à 5 personnages maximum, sur le terrain afin de réaliser les objectifs attribuées : capturer des bastions, extrader des unités alliées, vaincre le commandant ennemi... Tout ça, c'est le côté macro qui se complexifie au gré de l'aventure.
Cette phase de gestion générale en temps réel est accompagné par des phases micro : ce sont les batailles opposant des unités. Ces combats se passent au tour par tour dont l'ordre dépend de l'initiative de chaque personnage de l'unité. Cette dernière est créée selon les désirs du joueur, même s'il doit faire en sorte de la rendre un minimum efficace. Il y a un champ des possibles gigantesque que je me garde le plaisir de vous expliciter ci-dessous.
Une fois la victoire acquise sur le champ de bataille, le joueur libère la zone précédemment envahie. Le village local est à son service et lui propose un ensemble de marchandises unique. Il peut aussir remplir différents différents afin d'acquérir des médailles : c'est la monnaie la plus importante du jeu puisqu'elle permet d'agrandir ses unités et de faire évoluer ses personnages. Une pause bienvenue avant de repartir à l'assaut de l'envahisseur. La guerre n'attend (presque) jamais.
Chaque détail peut tout changer
Une boucle de gameplay à laquelle on se fait très vite. J'ai été assez surpris par le rythme de Unicorn Overlord qui arrive à s'adapter à mes envies, même si je ne conseille vraiment pas d'y jouer plusieurs heures d'affilée tant certaines batailles peuvent être éprouvantes. Il faut dire que le jeu affiche une profondeur ahurissante pour les combats d'unité. Tout est personnalisable, de A à Z, et chaque petit détail à son importance.
Deux unités qui s'affrontent sur le champ de bataille, c'est en réalité deux ensembles de personnages qui combattent. Or, chaque personnage se distingue par sa classe. Par exemple, l'épéiste est plébiscité pour son agilité à toucher des cibles rapides comme le voleur. Par ailleurs, le hoplite est lui privilégié pour encaisser les dégâts et protéger ses alliés. Le jeu regorge de différentes classes que l'on peut alors conjuguer au sein d'une même unité.
Cete combinaison de classe est d'autant plus intéressante qu'elle tire partie du système de combat mis en place par VanillaWare.
Dans Unicorn Overlord, chaque personnage dispose de deux ressources. Les PA servent les compétences actives, tandis que les PP servent les compétences passives. Ces points sont nécessaires à l'activation de compétences, qui elles sont propres à chaque classe. Et bien que les combats se résolvent de manière automatique, le joueur peut totalement (ou presque) avoir la main dessus. De fait, l'activation des compétences peut être conditionnée par le joueur lui-même. Par exemple, ma mercenaire peut utiliser la capacité Chaîne mortelle : celle-ci attaque l'ennemi et gagne un PA si elle l'élimine. J'ai ajouté la condition "Ennemi aux PV inférieur à 25%" à la compétence. Dans la majorité des cas, ma mercenaire tuera un ennemi avec chaîne mortelle et pourra réattaquer.
Une fois ce gros morceau de gameplay partiellement digéré, on se rend compte de la multitude de scénarri possibles. Tout a son importance. Lors de mes sessions de jeu, je recourrais souvent au même exemple pour essayer de synthétiser le jeu à mes collègues. Il est par exemple possible d'activer (sous conditions, encore) des soutiens à distance. Or, bombarder l'ennemi en début de bataille peut être désavantageux ! Cela peut entraver les conditions d'activation de certaines compétences dévastatrices. Chaque détail a donc vraiment son importance.
Un système de combat tiré par le bas par le reste
Unicorn Overlord affiche une profondeur tactique dingue tant au niveau micro que macro (que l'on a volontairement mis de côté dans cet article). Une densité dont il est difficile de voir le bout même avec plusieurs dizaines d'heures de jeu. Toutefois, cette richesse ne s'adresse pas à tout le monde. Il est parfois frustrant de ne pas comprendre toutes les conséquences de ses choix, a fortiori quand ils entraînent notre défaite. D'un autre côté, une victoire assurée régulièrement rend les baragarres moins passionnantes à travailler. Un défaut qui, et ce n'est pas le seul, tire vers le bas l'immense qualité du titre.
De fait, l'écriture de Unicorn Overlord semble être trop clichée pour nous faire vibrer. Si chaque personnage a son histoire, elle est traitée de manière superflue. Chacun défile à un rythme élevé et il est difficile de s'attacher à certains en particulier. J'en veux pour preuve le nombre limité de noms que j'ai retenu après mon temps sur le jeu.
En bref, Unicorn Overlord dispose d'un système de combat à la profondeur impresionnante. On prend plaisir à conditionner chacun de nos héros dans l'espoir de les voir réciter la chorégraphie martiale parfaite. Euphorie éphémère ou durable ? Verdict à paraître avec le test, bientôt à paraître sur JV.