Dès aujourd’hui, 22 février, les abonnés Netflix et les nostalgiques de la version animée de Nickelodeon peuvent visionner la série live-action Avatar : le dernier maître de l’air. Pour le géant américain de la SVOD, il y avait un très gros coup à jouer, mais est-ce une réussite ? Après le carton de l’adaptation One Piece, ce nouveau projet était attendu au tournant. De notre côté, on a vu toute la série en avant-première et on doit dire que, malgré les bonnes idées, on l’oubliera bien trop vite. Voici nos impressions !
La série Netflix Avatar : le dernier maître de l’air en quelques mots
Grâce à Netflix, il se pourrait bien que l’on oublie la précédente adaptation live-action, baptisée Le Dernier Maître de l’air et réalisée par M. Night Shyamalan en 2010. Annoncée en septembre 2018, il aura fallu beaucoup de patience pour la voir rejoindre le catalogue. Pour celles et ceux qui n’en connaissent pas l’origine, Avatar : le dernier maître de l'air est initialement une série d’animation de 61 épisodes, produite par Nickelodeon et créée par Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko entre février 2005 et juillet 2008. Aussi, cette création originale a rapidement gagné ses lettres de noblesse et s’est presque de suite imposée comme l’une des séries d’animation les plus plébiscitées. À la tête de ce nouveau projet, plus de quinze ans après la diffusion du dernier épisode, on retrouve le showrunner Albert Kim (série Sleepy Hollow), épaulés par de multiples producteurs tels que Dan Lin (Ça, Sherlock Holmes, Aladdin) , Michael Goi (American Horror Story, Riverdale) ou encore Roseanne Liang (Creamerie, Flat3).
Pour retranscrire au mieux l’univers d’Avatar : le dernier maître de l’air, les équipes de production ont privilégié des visages peu connus afin de coller le plus possible à la physionomie des héros de la série, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les acteurs ont été choisi avec énormément de soin. Ainsi on retrouve Gordon Cormier (Aang), Dallas Liu (le prince Zuko), Kiawentiio (Katara), Ian Ousley (Sokka ; vu dans Physical, 13 Reasons Why), Paul Sun-Hyung Lee (lroh, l’oncle de Zuko ; vu dans The Mandalorian), Daniel Dae Kim (Ozai, le seigneur du feu ; vu dans Lost, Hawaii Five-0) et Elizabeth Yu (la princesse Azula) dans les rôles principaux. Dès aujourd’hui, vous pouvez découvrir les huit épisodes de la saison 1 qui reprend l’adaptation du Livre I, soit les 20 premiers épisodes de l’anime. Avant de vous livrer nos impression, on vous partage le synopsis de la série Avatar : le dernier maître de l’air ci-dessous :
Les nations de l'Eau, de la Terre, du Feu et de l'Air vivaient autrefois en harmonie et l'Avatar, maître des quatre éléments, garantissait la paix entre elles. Mais tout a changé lorsque la Nation du Feu a attaqué et décimé les Nomades de l'Air dans une première manœuvre de conquête du monde. Alors que l'incarnation actuelle de l'Avatar tarde à émerger, le monde perd espoir. Cependant, l'espérance renaît comme une lumière dans la nuit lorsqu'Aang, un jeune Nomade de l'Air - et le dernier représentant de son peuple - sort de son sommeil pour revendiquer sa place légitime de nouvel Avatar. Accompagné de ses nouveaux amis Sokka et Katara, un frère et une sœur membres de la Tribu de l'Eau du pôle Sud, Aang se lance dans une quête où se mêlent le fantastique et l'action. Il lui faut sauver le monde et repousser la terrifiante offensive du seigneur du Feu Ozai, une mission d'autant plus difficile que le prince héritier Zuko est bien décidé à les capturer, lui et ses amis. Mais ils pourront compter sur l'aide de nombreux alliés et personnages hauts en couleur rencontrés au cours de leurs aventures.
Avatar, c’est pas vraiment le feu sur Netflix même si la série ne manque pas d’air
Cette série Avatar, le dernier maître de l’air, cela fait maintenant quelques années qu’on l’attend, et l’on doit dire que l’on ne boudait pas notre plaisir à l’idée d’en découvrir une nouvelle adaptation en prise de vues réelles compte tenu de la réception du long-métrage de M. Night Shyamalan. Il est vrai qu’il est difficile de s’attaquer à un tel projet tant il représente une véritable Madeleine de Proust pour une génération qui a grandi avec au beau milieu des années 2000. La simple évocation d’Avatar suffit à nous renvoyer à ces matinées passées devant une flopée de dessins animés, un bol de céréales à la main - les céréales avant le lait bien sûr, on ne plaisante pas avec ça. En partant de ces souvenirs, il est difficile d’espérer ressentir un impact similaire. Pourtant, dès la scène d’introduction, on se dit que l’on tient peut-être quelque chose, quand bien même on visionne une version « work in progress » dont les effets spéciaux ne sont pas encore finalisés. Bref, ça se bagarre, ça nous tient en haleine, on découvre rapidement le rendu de certains éléments - l’eau est à mon sens le moins bien réussi des quatre -, on rentre aisément dans l’univers… mais cette attraction tombe vite à l’eau à cause d’un souci de rythme.
Bien que la série s’étale sur presque huit heures de visionnage - chaque épisode frôlant une durée d’une heure -, j’ai eu le sentiment que la quête de Aang, accompagné de Sokka et Katara, ne parvenait pas à trouver un juste équilibre. À plus d’une reprise, j’ai eu la sensation que cette première saison était en train de s’embourber dans des segments trop longs et, à l’inverse, qu’elle avait décidé de mettre des coups d’accélérateur à d’autres moments, comme si elle se sentait pressée par le temps et qu’elle se devait de capter le spectateur avec de nouveaux enjeux pour conserver son implication. Résultat des courses, même si la série tente de se démarquer de la version animée en effectuant des changements, j’ai été quelque peu déçu de voir que de multiples idées n’étaient pas assez développées à mon goût, alors qu’elles me semblaient être les plus pertinentes. Si je n’ai pas apprécié tout le fond du voyage, la forme quant à elle a réussi à me happer à plusieurs reprises.
Au fil des épisodes de la série Netflix, je n’ai pas forcément retrouvé le charme de la version animée mais, pour la défense de cette nouvelle adaptation, je dois dire qu’il y a eu pas mal d’efforts pour compenser cela, notamment dans la reproduction des décors et dans le soin apporté aux costumes. Il y a des instants où les panoramas offerts par la série ont réussi à me capter à nouveau, tandis que la mise en scène attirait mon regard vers le travail assez exemplaire des costumiers. Enfin, j’ai vite compris que le diable se cachait dans les détails : les incrustations numériques font certes leur effet, mais on repasse bien trop vite sur des plans trop resserrés qui cassent l’immersion - comme ces fonds verts trop apparents - ; les artifices visuels, à l’image de certains accessoires affublés aux acteurs, paraissent trop grossiers - je me retrouve donc, en l’espace de quelques secondes, à applaudir l’effort d’immersion avant de lever les yeux au ciel - et je n’accroche pas aux performances de tous les acteurs, la plus crispante étant celle de Aang.
Finalement, dans ce jeu inégal de la part des acteurs, j’ai tout de même trouvé une petite pépite, et ce n’est autre que le prince Zuko (joué par Dallas Liu). Je dois dire qu’il y avait bel et bien des réflexions intéressantes autour du personnage de Aang, mais c’est avant tout la nuance dans le développement de son méchant qui reste l’un des arguments les plus solides de cette série Netflix. Là où l’intrigue est d’un manichéisme total, la zone grise dans laquelle évolue Zuko est sûrement le seul élément que je retiendrai vraiment de ces huit épisodes. Car, en fin de compte, la série captive bien plus grâce à ce choix et peut compter sur l’entrain que Dallas Liu a pu mettre dans son interprétation et dans son investissement physique. La plupart du temps, les combats ne sont pas assez longs pour être spectaculaires mais Zuko arrive à raviver le feu épique qui sommeille dans cette série, pourtant rongée par de multiples incohérences et incompréhensions, avec ses multiples apparitions et interactions (sa relation avec Iroh, son oncle, et Ozai, son père, deux personnages qui crèvent l’écran tout du long).
Il y a de bonnes idées dans cette série live-action Avatar. Le souci, c’est qu’elle s’adresse, avec son ton et son jeune casting, à un nouveau public plutôt qu’aux fans de la première heure. Néanmoins, ces derniers peuvent se consoler en constatant que ces huit épisodes n’ont pas la piètre qualité du film de 2010. J’en étais à espérer une expérience bien plus cinématographique et épique, et je me retrouve avec une petite poignée de pistes intéressantes noyées dans une énième production comme Netflix en réalise des tonnes, et me dit que j’aurais certainement tout oublié d’ici une semaine : c’est divertissant, mais ça s’arrête là. Pour moi, comme pour les plus nostalgiques, il reste la disponibilité des trois saisons de la série animée au sein du catalogue : ça m’aurait presque donné envie d’y replonger !