Alors que 2023 était une excellente année pour les joueurs, ce n’était pas vraiment le cas pour les développeurs. Alors que 2024 achève bientôt son deuxième mois, la tendance n’a pas l’air de s’inverser, loin de là. Avec 42 projets annulés et 1383 emplois supprimés, cet éditeur fait partie de ceux qui ont eu la main la plus lourde sur les licenciements.
Plus de 1000 emplois supprimés
En France comme dans le monde, le jeu vidéo a prouvé qu’il était le représentant d’une industrie plus que lucrative. Très souvent dans le trio de tête du classement des industries culturelles les plus prolifiques, voire au sommet de la chaîne alimentaire selon les années, l’industrie du jeu vidéo n’a plus à rougir face à celle du livre ou du cinéma depuis bien longtemps. Pourtant, depuis l’année dernière en particulier, beaucoup d’éditeurs licencient à tour de bras. La faute souvent à des objectifs financiers absolument inatteignables fixés par des têtes pensantes qui ont les yeux plus gros que le ventre, et qui ne subissent pas directement les conséquences de ces décisions. Parmi les éditeurs au nombre de licenciements les plus conséquents, on retrouve le groupe Embracer.
Si vous ne savez plus à quoi correspond ce grand groupe suédois, on ne vous en voudra pas. A force de différents rachats plus ou moins gros, il est difficile de suivre les mouvements des studios de développement. Anciennement appelé Nordic Games Publishing ou THQ Nordic AB, le groupe Embracer possède notamment les studios THQ Nordic, Deep Silver, Gearbox Software et Dark Horse Comics. Si vous préférez parler en licences, on peut par exemple citer Tomb Raider, Deus Ex, Borderlands, Dead Island et même les adaptations en jeu vidéo du Seigneur des Anneaux.
Depuis mars 2023, le groupe Embracer enchaîne les licenciements, coupes budgétaires et autres annulations de projet. Alors qu’on comptait 16601 employés l’année dernière, ils n’étaient plus que 15218 en décembre 2023, soit 1383 emplois supprimés. Une perte qui représente pas moins de 8% des effectifs, un chiffre qui donne le tournis. Concernant le nombre de projets de jeux vidéo en cours, on en dénombrait 221 en mars 2023 contre 179 en décembre de la même année, soit pas moins de 42 annulations. Si on espère que 2024 sera un peu moins assassine pour les employés d’Embracer que l’année passée, ce n’est pas forcément le cas pour d’autres éditeurs qui n’ont pas attendu bien longtemps avant de s’y mettre.
Une pierre de plus à l’édifice des mauvaises nouvelles de ces deux dernières années
Si vous suivez l’actualité de l’industrie vidéoludique assez régulièrement, vous ne devriez pas être à votre premier article qui parle de licenciements massifs. Déjà très nombreux en 2023, la tendance a très clairement continué sur ce chemin en ce début d’année 2024. Alors que nous bouclons à peine le deuxième mois de l’année, on a déjà pu relever plusieurs cas de licenciements plus que regrettables chez des éditeurs majeurs de l’industrie :
- 1800 personnes licenciées (25% des effectifs) chez Unity
- 500 personnes licenciées (35% des effectifs) chez Twitch
- 530 personnes licenciées (11% des effectifs) chez Riot Games
- 1900 personnes licenciées (8% des effectifs) chez Xbox (et plus particulièrement chez Activision-Blizzard)
- 97 personnes licenciées (25% des effectifs) chez Eidos-Montréal
- 61 personnes licenciées (14% des effectifs) chez SEGA of America
- Et d’autres encore…
Vous l’aurez compris, malgré des chiffres de vente records et des rachats historiques à coups de dizaines de milliards de dollars, il ne fait pas vraiment bon de travailler dans l’industrie du jeu vidéo en ce moment. En plus de relever à quel point la situation est particulièrement atroce pour les personnes concernées et leurs familles, on peut également se demander comment de telles décisions pourraient avoir le moindre impact positif sur la qualité des jeux à venir. Une chose est sûre : ce n’est pas en réduisant les effectifs qu’on va améliorer les conditions de travail et réduire les périodes de crunch.