La Chine vient de dévoiler un record de vitesse pour un train. Une innovation qui laisse penser que le projet d’Hyperloop n’est finalement pas mort, à partir du moment où vous avez un État qui vous suit à coups de milliards d’euros.
Des fusées et des trains sous vide
Dans le domaine du transport terrestre, l'innovation est en constante évolution et la Chine se positionne à la pointe de cette révolution depuis quelques années. Alors que des projets ambitieux comme l'Hyperloop semblent stagner, la China Aerospace Science and Technology Corporation ( CASC ) fait un pas de géant en dévoilant son dernier exploit : le T-Flight, un train à sustentation magnétique (maglev) capable d'atteindre des vitesses record. Pour rappel, cela part d’une idée d’Elon Musk qui a partagé ses plans théoriques d’un Hyperloop. Sauf qu’à ce jour aucune entreprise n’a réussi et beaucoup ont abandonné. Alors cette réussite ouvre la voie à une nouvelle ère dans le domaine du transport ferroviaire.
Le succès du T-Flight est le résultat d'années de recherche et de développement, combinant l'expertise de la CASC dans des domaines aussi variés que l'aérospatiale, la technologie des missiles et la conception de véhicules à grande vitesse. Cela aide ainsi fortement de fabriquer des fusées dans le hangar d’à côté. Avec ce projet audacieux, la Chine se positionne comme un pionnier dans la course à la vitesse et à l'efficacité énergétique.
Mais c’est quoi un train à sustentation magnétique ?
Le concept même du maglev repose sur la lévitation magnétique, qui permet au train de flotter au-dessus des rails, réduisant ainsi les frottements et offrant une expérience de voyage rapide et silencieuse. Cette technologie révolutionnaire élimine également les émissions directes, ce qui en fait une option respectueuse de l'environnement. C’est notamment ce qui est utilisé au Japon pour parcourir de grande distance, en dehors de l’avion.
Les récents essais du T-Flight ont étonné le monde en atteignant une vitesse record de 623 km/h, dépassant ainsi tous les précédents records établis par des véhicules à sustentation magnétique supraconducteurs. Cette prouesse technique a été réalisée dans la province chinoise du Shanxi, où un tronçon de tube à basse pression de 2 km a été spécialement aménagé pour accueillir ce prodige de l'ingénierie. Car la grande différence avec le Maglev japonais, c’est bien le tube sous vide dans lequel évolue le train. S’il n’y a plus de frottement avec le rail, il reste la résistance à l’air. En supprimant une grande partie de l’air, on réduit ainsi considérablement les frottements, permettant ainsi de dépasser la vitesse du son.
Mais le succès du T-Flight ne s'arrête pas là. La CASC prévoit déjà d'étendre la longueur du tube à 60 kilomètres, offrant ainsi un terrain propice pour tester les performances du train à des vitesses encore plus vertigineuses. Si tout se déroule comme prévu, ce prototype pourrait atteindre une vitesse phénoménale de 1 000 km/h.
Comment la Chine a réussi là où tout le monde a échoué ?
Ce projet ambitieux n'est cependant pas exempt de défis. La construction de trains maglev et de leurs infrastructures associées représente un investissement considérable et les obstacles bureaucratiques peuvent parfois ralentir leur progression. Cependant, avec des ressources financières quasiment illimitées à sa disposition, la CASC semble bien positionnée pour surmonter ces problématiques. En effet, l’État chinois finance et surtout pour ce qui est de la réglementation, c’est encore l’État chinois qui décide. Donc cela enlève toute friction réglementaire ou financière.
Le T-Flight ouvre de nouvelles perspectives pour le développement économique et social. En rapprochant les personnes et les marchandises à des vitesses auparavant inimaginables, ce train maglev pourrait transformer radicalement la façon dont nous envisageons les déplacements à grande distance. Il faut tout de même souligner que ce sont des chiffres partagés par le gouvernement chinois et qui permettent de battre l’ancien record du Japon. Il faut donc rester prudent.
Il convient également de souligner que le succès du T-Flight n'est pas seulement une victoire pour la Chine, mais aussi pour l'ensemble du monde. En repoussant les limites de la technologie ferroviaire, ce projet ouvre la voie à de nouvelles innovations et à de nouvelles possibilités pour le transport terrestre dans le monde entier.