La montée en puissance des plateformes de streaming telles que Netflix, Disney+ et Prime Video a considérablement transformé notre façon de consommer du contenu vidéo. Mais la croissance de ces services a également entraîné une hausse des coûts d'abonnement, amenant certains utilisateurs à revenir aux méthodes illégales pour accéder à des films et des émissions de télévision.
L'émergence involontaire des pirates : quand les services légitimes perdent la bataille financière
Bien que les services de streaming légitimes tels que Disney+, Peacock et Paramount+ aient cherché à concurrencer Netflix, leur rentabilité semble être mise à mal. Les pertes annuelles de ces plateformes se chiffrent en milliards de dollars, suscitant des inquiétudes à Wall Street quant à leur capacité à rivaliser avec la rentabilité passée de la télévision. Pendant ce temps, une nouvelle génération de pirates émerge, alors qu’ils avaient disparu pendant un petit moment.
Des pirates utilisant des logiciels pour extraire des films ou des émissions de télévision de plateformes vidéo en ligne légales et les héberger sur leurs propres services illégitimes génèrent environ 2 milliards de dollars par an grâce à la publicité et aux abonnements. Ces services illégaux bénéficient de marges bénéficiaires approchant les 90%, selon l'Association cinématographique américaine.
Initialement, l'avènement de services légaux en ligne, comme Netflix, avait contribué à réduire le piratage, qui reposait principalement sur le téléchargement de fichiers.
Cependant, aujourd'hui, la piraterie, qu'il s'agisse de services de streaming illégaux ou du partage de fichiers, coûte à l'économie américaine environ 30 milliards de dollars de revenus perdus par an et entraîne la perte d'environ 250 000 emplois, selon le Global Innovation Policy Center de la Chambre de commerce des États-Unis.
Les pirates contre-attaquent : comment et pourquoi les utilisateurs reviennent à la piraterie
Aux États-Unis, le nombre de sites de piratage par abonnement est estimé à près de 130, attirant environ 2 millions d'utilisateurs qui paient entre 5 et 10 dollars par mois pour des films, des émissions de télévision et des événements sportifs en direct.
Ces chiffres pourraient augmenter à mesure que les coûts des abonnements légitimes approchent les 20 dollars par mois, incitant davantage d'utilisateurs à se tourner vers des alternatives illégales. Certains de ces sites pirates attirent même plus de visites quotidiennes que certaines des 10 principales plateformes légitimes, soulignant leur prolifération.
Les raisons de ce retour à la piraterie sont multiples. Tout d'abord, les services légitimes sont de plus en plus coûteux, ce qui incite certains utilisateurs à rechercher des alternatives plus abordables. Les plateformes pirates offrent un accès à une variété de contenus provenant de plusieurs services légitimes, élargissant ainsi l'éventail des choix pour les utilisateurs. De plus, la facilité d'accès et la rapidité de lancement de ces services illégaux attirent de nombreux utilisateurs, qui parfois les confondent avec des services légitimes en raison de leur apparence professionnelle.
L'industrie du streaming, consciente de la montée de la piraterie, intensifie ses efforts pour lutter contre ces plateformes illégales. L'Association cinématographique américaine et l'Alliance for Creativity and Entertainment, un groupe de travail d'environ 100 détectives, collaborent avec des autorités locales et internationales pour démanteler ces opérations illégales. Ils ont contribué à réduire le nombre de services de streaming illégaux en Amérique du Nord, mais la piraterie a augmenté de manière significative à l'échelle mondiale.
Alors que des mesures, telles que la répression du partage de mots de passe, sont prises par les opérateurs légitimes pour renforcer leurs revenus, cela pourrait également conduire à une augmentation des visites sur les plates-formes pirates, selon les experts.
La lutte contre la piraterie reste un défi complexe, mais l'industrie du streaming est déterminée à poursuivre ses efforts pour contrer ces pratiques illégales.