Le robot humanoïde recouvert de peau humaine à la Terminator sera-t-il bientôt réalité ? Des chercheurs japonais viennent de faire un véritable pas dans cette direction, en créant un bipède doté de muscles vivants. Une première, qui mérite encore d’être développée.
Si vous vous appelez Sarah Connor, méfiez-vous : un androïde à l’apparence humaine pourra, peut-être, venir frapper à votre porte… Dans un futur lointain, certes, mais tout de même ! Des scientifiques de l’université de Tokyo, au Japon, travaillent actuellement sur la conception de muscles vivants destinés à équiper des robots. Leur première création est minuscule, mais prometteuse : il s’agit d’un petit robot bipède biohybride. Sa particularité : posséder des jambes dotées de muscles conçus à partir de cellules de rats.
Un robot doté de muscles vivants, c’est possible
Ce prototype possède deux jambes et combine un squelette artificiel et des muscles biologiques. Ce n’est pas la première fois qu’un tel robot voit le jour. En revanche, c’est la première fois qu’un modèle de ce genre peut à la fois marcher et pivoter dans l’eau. « Les robots biohybrides typiques peuvent se déplacer en ligne droite ou effectuer de grands virages, mais ont du mal à effectuer des mouvements plus fins dans des espaces plus petits », explique l’article publié sur le site de l’université nippone. « Le nouveau robot peut pivoter sur un pied, lui permettant de tourner dans un petit cercle. »
Pour le moment, ce petit robot ne peut avancer que dans l’eau pour une raison simple : les muscles, réalisés à l’aide de cellules de rats, ont tendance à rapidement sécher lorsqu’ils sont exposés à l’air libre. Mais les chercheurs à l’origine de cette expérience travaillent déjà l’élaboration d’un nouveau modèle capable de marcher sur terre, en utilisant des muscles plus denses, capables de puiser dans une réserve de nutriment. Une peau artificielle est également à l’étude.
Un potentiel robot aux multiples usages
« Nous travaillons sur la conception de robots avec des articulations et des tissus musculaires supplémentaires pour permettre des capacités de marche plus sophistiquées », explique professeur Shoji Takeuchi, qui dirige l’étude. « Nos résultats offrent des informations précieuses pour l’avancement des robots souples et flexibles alimentés par le tissu musculaire et ont le potentiel de contribuer à une compréhension plus approfondie des mécanismes de locomotion biologique, ce qui nous permet d’imiter davantage les subtilités de la marche humaine chez les robots. »
Cela fait des années que nous voyons des robots bipèdes, notamment du côté de Boston Dynamics, avec des capacités de plus en plus évoluées et surtout une motricité de plus en plus proche de l’humain. Mais il manque toujours un petit quelque chose, et grâce à cette expérience japonaise, un nouveau jalon dans le développement d’un robot bipède circulant comme un homme pourrait être atteint. Le développement d’un tel modèle pourrait permettre de l’utiliser dans des conditions extrêmes où l’homme ne peut pas forcément rendre et où une grande précision de mouvements est pourtant nécessaire, notamment dans certaines opérations de recherche et de sauvetage. Mais il faudra du temps avant d’arriver à un tel résultat. A priori, Sarah Connor peut donc dormir tranquille.