Un vol qui avait mené l’informaticien à sa perte au milieu de la jungle peuplée de dinosaures.
Un classique du cinéma américain
Les scènes de piratage sont courantes dans de nombreux films hollywoodiens, et l'une des plus mémorables est sans aucun doute celle du légendaire « Jurassic Park ». Il ne s'agit pas seulement de la célèbre scène avec Jeff Goldblum et son légendaire « Auriez-vous, par hasard, projeté d’avoir des dinosaures… dans votre parc à dinosaures ? », mais aussi une autre impliquant le programmeur en chef du parc, Dennis Nedry (interprété par Wayne Knight). Nous savons maintenant à quoi servait le code source affiché à l'écran. Dans une scène, il exécute le code d'un logiciel malveillant appelé « Whte_rbt.obj ». Le nom du fichier, « White Rabbit », est une référence à Alice au pays des merveilles. Avec ce code, Nedry - anagramme de « nerdy » - a désactivé la sécurité du parc et a ainsi pu voler de précieux embryons de dinosaures.
Ce code apparaît dans un fragment de la scène, et plusieurs développeurs l'analysent depuis des années dans une discussion sur Stack Exchange. Pour commencer, l'ordinateur utilisé dans la scène est un Macintosh Quadra 700, sorti en 1991, deux ans avant la sortie du film. L'ordinateur fonctionnait sous la version Mac OS classique du système d'exploitation, antérieure aux itérations modernes de Mac OS X qui ont vu le jour en 2001. Lorsque la caméra zoome sur l'écran, trois fenêtres de texte différentes sont affichées avec un IDE bien connu des vétérans du Mac. Il s'agit du Macintosh Programmer's Workshop. Il est facile de l'identifier, car dans la barre de titre de la fenêtre, dans le coin supérieur gauche, figure précisément son acronyme bien connu à l'époque, MPW.
Une analyse avec un grand A !
Les programmeurs qui ont répondu à cette discussion sur Stack Exchange ont identifié le code comme étant du Pascal Objet, une variante du légendaire langage Pascal. La fenêtre de droite montre un script MPW Shell, qui était basé sur le langage shell csh d'Unix et qui était utilisé dans l'environnement de développement d'Apple. Enfin, la fenêtre du bas montre un autre script bien connu lié à la conversion d'images au format PICT d'Apple. Tant ce code que celui des deux autres fenêtres est un code générique, et les producteurs du film n'ont même pas fait l'effort de créer un code qui semblait lié au contrôle d'un parc d'attractions.
En fait, comme ils le soulignent dans la discussion, il est difficile de croire qu'une telle machine puisse être utilisée pour le développement de code dans un environnement tel que celui montré dans le film. Les stations de travail Silicon Graphics équipées du système d'exploitation IRIX que l'on voit dans d'autres scènes utilisaient idéalement du code programmé avec ces mêmes stations de travail. Cette scène présente une autre curiosité qui a fait l'objet de discussions dans les forums de Stack Exchange, il y a quelques années. Un détail est particulièrement significatif aujourd'hui, car sur l'un des moniteurs de Nerdy se trouve une photo du célèbre physicien et « père de la bombe atomique », J. Robert Oppenheimer, ainsi que deux post-its.
L'un d'eux représente une explosion nucléaire et l'autre porte le message « The Bay Boom begins », peut-être parce que la génération des baby-boomers correspondrait à l'année où la bombe atomique a été larguée. Il est frappant de découvrir une telle chose alors que le film Oppenheimer est l'un des principaux prétendants à la victoire lors de la prochaine cérémonie des Oscars.