2024 risque de voir autant de licenciements que 2023 pour le secteur vidéoludique. C’est ce qui pourrait se passer à cause d’un trop grand nombre de jeux en développement.
L’année vient à peine de commencer que des vagues de licenciement touchent déjà le milieu des jeux vidéo. Unity a par exemple supprimé plus de 1800 postes (soit environ 25 % de ses effectifs) début janvier 2024. De son côté Playtika, entreprise spécialisée dans l’édition et dans le développement de jeux mobile avait congédié environ 400 personnes (soit 10 % de son effectif). Mais alors qu’est la raison du nombre conséquent de personnes renvoyées ? Un dirigeant de Nacon pense avoir trouvé la réponse.
«Il y a actuellement trop de jeux sur le marché », déclare Benoît Clerc, responsable d'édition chez Nacon dans les colonnes de Gamesindustry.biz. « Nous voyons aujourd'hui les résultats des investissements réalisés après la Covid, lorsque le marché était en pleine explosion et que tous les jeux gagnaient beaucoup d'argent. Cela a entraîné de nombreux investissements. Nous sommes deux ou trois ans après, donc les titres que nous voyons aujourd'hui sur le marché ont été financés pendant cette période et il y en a tout simplement trop pour que les clients puissent y jouer » développe-t-il.
Des développeurs qui doivent revoir leur positionnement sur le marché
Si l'on se réfère à la plus grande plateforme de jeux sur PC qui est Steam, difficile de le contredire. En 2023, ce sont pas moins de 14 535 titres qui ont été publiés dans son catalogue d'après SteamDB. Ce qui représente tout de même quasiment 40 jeux par jour. Un chiffre d’ailleurs largement supérieur à 2022 qui avait vu de son côté passé 12 500 titres. Face à ce constat, les développeurs doivent modifier leur positionnement pour que leur projet soit un succès, toujours selon Benoît Clerc.
Nacon a par exemple choisi un public restreint pour leur titre. « Je ne vais pas dépenser 200 millions de dollars en promotion, je dois donc cibler les joueurs qui ont une passion et une expertise pour les courses tout-terrain quand je fais WRC. Même chose dans les jeux de type rogue quand je fais Ravenswatch, ou qui ont une expertise dans les jeux de sport quand je fais Cricket 24 ».
L’inflation qui impact le secteur du jeu vidéo
De plus, le marché du jeu vidéo n’est pas épargné par le contexte inflationniste. Résultat, plusieurs analystes s’accordent à dire que les joueurs achètent moins de jeux, mais passent plus de temps sur ces derniers, surtout à une époque où les jeux service sont légion.