L'élite des lycéens

C’est un peu mon plaisir coupable de ce début d’année : Classroom of the Elite reprend avec une troisième saison dont les deux premiers épisodes ont déjà été diffusés. Malgré mon manque d’intérêt général pour l’adaptation animée, j’éprouve un certain plaisir à regarder chaque semaine les nouvelles péripéties au sein du lycée Kodo Ikusei. L’établissement est considéré comme le meilleur de sa catégorie au Japon en mettant à disposition des élèves tout ce qu’il leur faut : équipements ultramodernes, restaurants et même galerie commerciale sont disponibles. Une espèce de paradis en apparence pour quiconque passe l’examen d’entrée.

Cela est loin de la réalité puisque les élèves sont répartis en quatre classes : A, B, C et D. Les étudiants de la classe D sont considérés comme des parias et instantanément stigmatisés par les autres élèves. Il existe toutefois un système permettant à ces derniers de monter en grade la classe entière. Il faut alors coopérer avec les autres en sachant pertinemment que les élèves des autres classes sont prêts à tous les coups bas.

Dans ce cadre, on suit le protagoniste Kiyotaka Ayanokoji. S’estimant “négligeant” lors des examens d’entrées, il a a naturellement été inscrit dans la classe D. Il affiche un certain flegme, ne veut pas spécialement faire ami-ami avec ses camarades et ne veut surtout pas se démarquer des autres. Quelque chose qui le fait pourtant briller sous les projecteurs, conjugué à la performance incroyable de son doubleur : c’est Shouya Chiba qui prête à sa voix à Ayanokoji. Il est souvent dans les seconds rôle d’anime à succès (Sigma dans Bungou Stray Dogs ; Yudai Imamura dans Blue Lock) mais touche quelque fois au rôle de protagoniste (Shinei Nouzen dans 86 ; Matsuri Kazamaki de Ayakashi Triangle et Haijme Aono de Ao no Orchestra). Quelqu’un que l’on surveillera d’autant plus que c’est qui double Taiki Inomata dans l’adaptation animée à venir de Blue Box !

Un héros qui brille sous l'ombre des projecteurs

De façon assez déroutante, Shouya Chiba arrive à avoir une voix monotone au possible qui traduit extrêmement bien l’idée dont on se fait du personnage. Sa voix reste la même quelque soit la situation ou les mots employés : qu’il soit dans l’embarras ou utilise des superlatifs, Ayanokoji reste impassible et sans émotion. De quoi rapidement souligner un caractère de robot. C’est limite si cette attitude dégagée par le personnage principal donne lieu à des situations comiques, en opposition avec le ton général de la série. Rappelons que la politique du lycée provoque les élèves à se trahir pour ne pas se faire renvoyer… D’aucuns considéreraient ça comme presque malsain.

Par ailleurs, cette absence d’émotion pourrait être justifiée. De fait, l’animé nous suggère rapidement qu’Ayanokoji est un être un peu spécial qui pourrait rapidement monter les échelons dans le lycée. Une espèce d’êlève omnipotent qui arrive même à malmener les professeurs. Mais en regardant, c’est n’est même pas le cas d’autres héros du genre. Il existe toujours une cause qui les transcende : Lelouche dans Code Geass, Light dans Death Note… Même Echizen Ryoma de Prince du Tennis , adepte du “c’est pas encore ça”, s’amuse avec la concurrence et a un but à poursuivre.

C’est grâce, ou à cause selon la perspective, que je suis devenu fidèle à Classroom of the Elite. De fait, aucun des autres personnages n’est attachant (pire, ils affichent tous des red flags) ; les événements sont inutilement complexes et les nombreux allers-retours conjugués aux multiples retournements de situation rendent la série difficile à suivre. Tout ça sans compter l’absence d’un fil rouge accrocheur. On peut supposer que c’est l’arrivée éventuelle de la classe d’Ayanokoji au niveau A ; ou apprendre ses origines étranges, mais tout cela ne suffit guère, en tout cas pour moi, à être scotché au fond de mon canapé.

À l’heure où la troisième saison de Classroom of the Elite est en cours de diffusion sur Crunchyroll, une seule chose continue donc de me persuader à regarder chaque mercredi : le flegme du personnage principal, retransmis à merveille par Shouya Chiba, et si un jour il sera chamboulé.