La fin des jeux services en 2024 ? Ça peut sembler un peu à l’ouest dit comme ça (surtout quand on connaît le nombre de studios qui s’y sont mis), mais c’est pourtant l’avis de Tom Wijman, un analyste de Newzoo. La firme, qui se décrit comme “le premier fournisseur mondial de données sur le marché des jeux vidéo”, s’est exprimée dans les colonnes de GamesIndustry - média reconnu dans le milieu. Chaque année, le site invite des observateurs “de confiance” pour poser sur papier leurs prédictions.

Une “sursaturation” du marché

“Les services en direct continueront sans aucun doute à connaître un énorme succès - et à dominer les classements les plus joués et les plus rentables, mais tous les studios ne voudront plus créer de tels projets” pense ainsi l’analyste. “Les développeurs et les éditeurs reviendront au développement de jeux premium. La sursaturation des marchés sur PC et consoles est évidente avec une poignée de titres monopolisant le temps de jeu (...) De nombreux titres de services en préparation arriveront sur le marché l’année prochaine, chacun se disputant le succès”.

Depuis quelques années et l’énorme succès de jeux en continu comme Fortnite | Grand Theft Auto 5, les gros acteurs de l’industrie ont les game-as-a-service en ligne de mire… Le calcul est simple : investir des millions et des années de développement dans un titre qui, à l’inverse des jeux solo et premium, rapportent de l’argent sur la durée. PlayStation prévoit, notamment, de sortir six jeux tels avant 2026 et l’année 2024 sera marquée par l’arrivée de Suicide Squad : Kill the Justice League ; un titre vendu 70€ mais clairement pensé comme game-as-a-service (comme Marvel’s Avengers).

Suicide Squad : Kill the Justice League

C’est un marché super lucratif, mais à haut risque… Les années précédentes, on se souvient par exemple de l’échec cuisant du blockbuster super-héroïque de Square Enix (évoqué plus haut), et des faux pas consécutifs d’Amazon, qui cherchait à se faire une place dans le milieu. Récemment, nous avons aussi appris l’annulation de l’ambitieux titre multijoueur The Last of Us de PlayStation.

Des restructurations à tout va

Bref, même avec de grosses licences sous le coude, il y a beaucoup d’appelés pour peu d’élus, et les grands acteurs de l’industrie ne pourront pas se permettre longtemps de dépenser des millions sans que ça paye (Suicide Squad Kill the Justice League en sera peut-être un cas particulièrement évocateur, au vu des previews peu enthousiastes). Qui plus est, Tom Wijman note qu’après les pics d’engagement de 2020 et 2021 (dûs à la pandémie), le secteur est “en pleine restructuration, ce qui fait du financement de projets de grande envergure une priorité moindre”... Il est vrai que, quelques jours après la nouvelle année, Unity a annoncé le départ de 25% de ses effectifs (2000 personnes).