L’héritage de Suikoden est entre de très bonnes mains avec Eiyuden Chronicle

Il est fort probable que le nom d’Eiyuden Chronicle ne vous évoque pas grand chose. Du moins, à première vue car, depuis son annonce, on le considère comme étant le successeur spirituel de la saga Suikoden. Bien que les développeurs originaux n’ont plus la main dessus - c’est l’éditeur Konami qui en détient les droits et qui devrait, dans les prochains mois, commercialiser sa compilation HD remastérisée des deux premiers opus -, cela ne les a pas empêchés d’en imaginer un héritier digne de ce nom. Malgré cette envie, l’entreprise n’est pas forcément évidente pour Yoshitaka Murayama, le créateur de Suikoden I et II, qui fait alors le choix, en 2020, de monter une équipe et pitcher son projet aux internautes via une campagne de financement participatif Kickstarter en juillet 2020.

Forcément, à une époque où la vie paraît bien morose et inquiétante, une telle initiative qui fleure bon les jeux de rôle d’antan met du baume au coeur des joueurs et joueuses. Ni une ni deux, ceux-ci se mobilisent et permettent aux équipes de Rabbit & Bear Studios d’atteindre le minimum syndical pour créer Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes. Un mois plus tard, après de multiples échanges et mises à jour postées sur la page Kickstarter du projet, le rêve de Murayama de poursuivre l’héritage de Suikoden est assuré. Mieux que ça, il pourra largement dépasser ses attentes puisque ce sont 46307 contributeurs qui ont fait le choix de soutenir leur démarche et de leur remettre, à la toute fin, un chèque global de 481 621 841 yens, soit un peu plus de 3 millions d’euros.

Plus de trois ans après l’annonce et de multiples reports, où en est Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes ? Eh bien, si la sortie n’avait pu être honorée ni en octobre 2022, ni au cours de l’année 2023, le Nintendo Direct de septembre dernier nous a confirmé que le lancement s’effectuerait bel et bien en 2024, et plus précisément à la date du 23 avril. En marge de cette étape tant attendue, les développeurs ont offert aux joueurs du monde entier un éclairage des plus utiles sur l’univers du jeu, ses mécaniques et son histoire. De plus en plus, Eiyuden Chronicle nous paraît être à la croisée de tout ce qu’il se fait de mieux en matière de RPG depuis quelques années, renvoyant à la fois vers de multiples titres comme Octopath Traveler, Triangle Strategy, Star Ocean ou encore les Final Fantasy à l’ancienne.

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Eiyuden Chronicle : Rising n’était qu’un avant-goût, Hundred Heroes promet monts et merveilles

Quand bien même Eiyuden Chronicle a préféré retarder sa sortie, cela ne veut pas dire que l’année 2023 s’est écoulée sans lui. À diverses reprises au cours des douze derniers mois, le titre de Rabbit & Bear Studios a montré sa frimousse dans le cadre de multiples événements : Nintendo Direct, Gamescom, Tokyo Game Show… Une manière de rappeler que sa sortie se rapprochait, cette fois-ci, à grands pas ! Toutefois, on a tendance à l’oublier mais les joueurs ont bel et bien eu le droit à une petite dose d’Eiyuden Chronicle… en 2022 ! Afin de faire patienter les joueurs du monde entier, les équipes de Rabbit & Bear Studios ont planché sur un prologue, baptisé Eiyuden Chronicle : Rising, qui nous permettait de faire la connaissance de trois des cent héros - chacun possède ses propres buts et convictions - que l’on croisera dans l’opus très judicieux sous-titré Hundred Heroes.

Oui, l’une des promesse ultimes d’Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes consiste à offrir aux joueurs la possibilité de recruter cent personnages différents pour monter une équipe de six combattants, mais nous y reviendrons. En l’occurrence, le spin-off Rising (disponible dans le PlayStation Plus Extra, pour celles et ceux qui sont intéressés) réduisait cette voilure et optait pour des choix de gameplay bien différents de ce que laisse présager la communication de Hundred Heroes. Ici, le jeu lorgnait davantage sur le jeu de rôle version « light » au gameplay avant tout basé sur l’action où chacun des trois personnages correspond à une touche. En somme, quelque chose en léger décalage avec le titre principal qui débouchait sur un divertissement agréable mais manquant cruellement de challenge. Dans Rising, les donjons en 2,5D se parcourent en scrolling horizontal et reprennent le concept d’un metroidvania, à savoir que des portions ne se débloquent qu’en fonction de l’histoire et de l’accroissement de nos aptitudes.

Bref, tout cela pour dire que le premier contact avec l’univers d’Eiyuden Chronicle était de bon augure, que ce soit pour des raisons positives ou négatives. Mettre le doigt sur certains écueils (répétitivité, remplissage, manque de variété) ne pouvait que permettre aux équipes de redoubler de vigilance vis-à-vis des lacunes à potentiellement corriger dans Hundred Heroes. De prime abord, si le constat final pouvait paraître mitigé car à la fois enthousiasmant et déconcertant, la récente communication autour du jeu principal nous a fait nous dire qu’on tiendrait peut-être là l’une des perles rares du JRPG en 2024, un titre à même de nous replonger dans les sensations grisantes des aventures d’antan, à une époque où les jeux de la trempe de Suikoden connaissaient leur âge d’or.

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Eiyuden Chronicle Hundred Heroes, la folie (positive) des grandeurs

« Un nouveau JRPG de haute qualité », voilà comment se présente d’emblée ce fameux Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes et à la vue des dernières images, on doit dire que cette volonté d’élever les standards du JRPG à l’ancienne, en retravaillant notamment ce qui faisait le sel de la série Suikoden, a très largement piqué notre intérêt. Là où nous sommes habitués à un système de trois voire quatre personnages jouables au tour par tour, Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes décuple ce nombre en l’amenant à six ! Dans la plus pure tradition du genre, on retrouve de l’exploration avec des combats aléatoires et des boss, un système d’ordre d’action, des aptitudes liées aux lentilles runiques et des combos entre plusieurs personnages que l’on amassera, apprendra au fil de l’aventure, ainsi que de l’expérience, de l’or et des objets récupérés à la fin du combat et bien d’autres choses encore, comme son système qui vous pousse à tirer profit de l’environnement pour prendre l’avantage en combat. Vous pouvez d’ailleurs en avoir un avant-goût conséquent grâce à la vidéo ci-dessous.

L’intention est donc claire : reprendre les standards, en sublimer l’efficacité et rendre le tout encore plus grisant et passionnant à découvrir et parcourir. Pour autant, le gameplay ne fait pas tout, c’est pourquoi les équipes de Rabbit & Bear Studios ont l’intention de délivrer une histoire engageante, comme le suggère la bande-annonce (disponible en tête d’article) censée nous résumer tout ce qu’il faut savoir à un peu plus de trois mois de la sortie multisupport. Si l’on sait encore peu de choses concernant l’intrigue, on en ressent la forte propension politique et morale, d’autant que, comme l’expliquent les quelques informations dont on dispose, Seign et Nowa, devenus amis par hasard, seront entraîner « dans les feux de la guerre, les obligeant tous deux à réexaminer tout ce qu’ils croyaient être juste et vrai ». Bien que le duo soit central, il reste suffisamment de place à l’affiche d’Hundred Heroes pour y intercaler le personnage de Marisa, une gardienne ayant fait le serment de protéger les tumulus runiques.

Avec ces nouveaux éclaircissements sur Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes, on réalise que le travail de Rabbit & Bear Studios ne se résume pas uniquement à des décors chatoyants, mêlant deux éléments qui font des ravages actuellement : les décors en 3D dans lesquels évoluent des personnages en pixel art. Beau, généreux et, surtout complet : voilà comment on pourrait le résumer ! Pur produit japonais, Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes est également le reflet d’un grand nombre d’influences issues du pays du Soleil-Levant, et tout ceci se ressent dans la pléthore de contenus qu’il embarque. En plus d’une quête qui devrait nous occuper des dizaines et des dizaines d’heures, Hundred Heroes étoffe sa copie avec tout un tas d’activités annexes telles que le Mode Guerre (une espèce d’alliage entre les batailles spectaculaires des musô et l’aspect tactique de Fire Emblem), la gestion de ses Quartiers Généraux qui consiste à développer sa ville (un peu comme c’était le cas avec Nouveau Nevaeh dans Rising) et des mini-jeux à foison (pêche, combat de toupies à la Beyblade (?!), cuisine, jeu de cartes…).

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Vraiment, à y regarder de plus près, on a du mal à concevoir qu’Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes ne soient pas sur les lèvres de tous les amateurs de jeux de rôle ! Certes, le tour par tour ne fait plus autant fureur mais une pelletée de titres ne cessent de lui rendre grâce, à l’image d’Octopath Traveler, et, pour le coup, ce titre majeur de Rabbit & Bear Studios déborde à la fois d’amour pour le genre et d’idées pour le dépoussiérer. Quoi qu’il en soit, le premier tiers de l’année s’annonce comme une période faste pour le JRPG et Eiyuden Chronicle : Hundred Heroes pourrait être la plus grande surprise de 2024. S’il y a des cadors qui poseront également leurs valises cette année, il ne faut pas sous-estimer ce petit bijou qui porte à lui seul l’héritage de Suikoden, grand nom du RPG jadis.

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