Ce n’est pas parce qu’un film réalise un petit score au box-office qu’il ne peut pas être apprécié des plus grands. C’est en tout cas ce que pense le réalisateur le plus connu de sa génération, Steven Spielberg.
Sans le vouloir, Steven Spielberg a offert le plus beau compliment que pouvait recevoir Matt Reeves, réalisateur du très atypique Cloverfield. La phrase “Tu m’a fait une peur bleue” restera à jamais dans sa mémoire. Le préquel de son film de SF est disponible sur Netflix.
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De quoi parle Cloverfield
Cloverfield est un film sorti en février 2008 et donc réalisé par Matt Reeves. Il s’agit d’un film catastrophe qui suit un groupe de jeunes en train de fêter la fin de leurs études. Cependant, ils sont interrompus par de fortes secousses. Le film prend alors une toute autre tournure lorsqu’ils constatent qu'un monstre immense saccage la ville. Le film a été assez bien reçu par la critique, avec une note de 64 sur Metacritic et 79 % d’avis positifs sur Rotten Tomatoes. Le point fort du long-métrage réside sa réalisation. C'est un found-footage où le spectateur a le point de vue d’un des personnages qui tient une caméra pour filmer l’action. On est ainsi intégré directement dans les péripéties du film, aux côtés des protagonistes, ce qui ajoute clairement quelque chose à l'œuvre. Cette pratique vaut au film le surnom de “crossover Projet Blair Witch X Godzilla”.
Un film qui fait peur, même aux grands
Pour les 15 ans du film, Matt Reeves a donné une interview à Comingsoon dans laquelle il raconte une de ses anecdotes les plus croustillantes. Lors de sa première rencontre avec Steven Spielberg, le réalisateur a vécu un de ses meilleurs moments. Il le raconte avec passion pendant son interview :
Il s'est tourné vers moi et il m'a dit : "Attends, alors tu as réalisé Cloverfield ?" Et j'ai dit : « Ouais ». Il dit : "Tu m'as fait une peur bleue." Et je me suis dit : « Oh ». C'était génial. J'ai fait peur à Steven Spielberg.
Une anecdote émouvante qu’il pourra ressortir à ses enfants. Mais en plus de faire peur à la légende du cinéma, Cloverfield est aussi porteur de messages forts.
Un film porteur de messages
En effet, on peut retrouver dans le long-métrage une métaphore des attentats du 11 septembre 2001. Tragédies qui ont frappé les Etats-Unis 7 ans auparavant, ils ont laissé de grandes séquelles même dans le monde du cinéma. Après ces attaques, les réalisateurs n’osaient plus détruire, ou même toucher à la ville de New York dans leurs films. Cloverfield est un des premiers à le faire, et une théorie à commencer à se développer parmi les spectateurs.
La créature qui détruit la ville serait la personnification des responsables des attentats : un ennemi qui attaque sans raison la ville de New York et fait des milliers de morts sur son passage. De plus, de l’aveu de l’équipe du film, les scènes de panique et l'écroulement de certains buildings font écho à des vidéos amateur tournées lors des attaques du 11 septembre. Cloverfield est donc un film qui joue un rôle important dans le deuil des Américains, avant que Avengers vienne détruire la ville pour la première fois dans un film de divertissement, en 2012. Pour les fans du film catastrophe de Matt Reeves, le préquel Cloverfield The Paradox est disponible sur Netflix.