On envoie des emojis tous les jours, en particulier sur les réseaux sociaux. Cela peut paraître anodin, et pourtant un entrepreneur est accusé d’une fraude boursière estimée à 60 millions de dollars pour avoir posté un simple smiley sur X - anciennement Twitter -.
Un Emoji peut causer bien des ennuis et même conduire à la prison…
Depuis leur apparition, les emojis sont partout. Il faut dire qu’un “bonjour” devient tout de suite plus sympathique avec un smiley. On a même tendance à en abuser si bien que ces visages ronds et expressifs règnent en maître sur les réseaux sociaux. Pourtant, les emojis peuvent également être employés afin de transmettre des informations cachées et ainsi jouer des tours.
Ryan Cohen, le PDG de GameStop, risque justement la prison après avoir simplement posté un sur X - anciennement Twitter -.
Cela serait sans doute passé inaperçu s’il avait posté un message banal sur son week-end à la montagne. Seulement, son smiley apparaît dans un message en réponse au tweet du média américain CNBC, qui évoque alors les difficultés de la société Bed Bath & Beyond. Vu que Ryan Cohen est un investisseur majeur de cette société, son message a été interprété comme un indice suggérant que l’action allait grimper prochainement. Il faut dire que cet homme est connu dans le milieu de la bourse, ainsi ses interventions sur le net sont scrutées…
De la manipulation boursière influencée par un simple emoji
At least her cart is full 🌝
— Ryan Cohen (@ryancohen) August 12, 2022
Alors que le tweet de CNBC annonce que le cours en bourse de Bed Bath & Beyond va chuter sous la barre des 1 dollar, Ryan Cohen a posté une “blague” indiquant simplement “Au moins son panier est plein ”. L’histoire a dès lors pris une bien étrange tournure…
Le titre de l’action de Bed Bath & Beyond a soudainement grimpé en passant de 10,63 à 16 dollars et ce en à peine quelques jours. Un chiffre pour le moins surprenant vu que cette entreprise était alors en difficulté et a même fait faillite depuis. Ryan Cohen, qui possède approximativement 12% de ses parts, en a profité pour quitter l’entreprise. Il a empoche par la même occasion un beau pactole s’élevant à 55 millions d’euros ! Ce départ précipité a sans surprise fait chuter l’action de l’entreprise.
Évidemment, cet abandon n’a pas été vraiment bien perçu, loin de là ! Les actionnaires restants de Bed Bath & Beyond ont poursuivi Ryan Cohen en justice. Ils l’accusent d’avoir volontairement manipulé le marché en incitant les internautes à investir dans l'action de l’entreprise par le biais de son smiley.
Il faut dire que les emojis ne servent pas seulement à transmettre une émotion, ils peuvent aussi cacher des messages. Ce cas est d’ailleurs loin d’être unique ! Rien qu’au États-Unis, on compte environ 200 affaires judiciaires impliquant l’usage d’emojis. En effet, l’utilisation d’emoji peut servir à manipuler des marchés boursiers plus ou moins discrètement, mais aussi à passer des accords tacites ou encore à sous-entendre des menaces. Bref, mieux vaut ne pas les employer à la légère…
Et s’il peut sembler difficile de croire qu’un emoji puisse constituer une véritable preuve lors d’un procès, Ryan Cohen devra bel et bien répondre à cette accusation. Le tribunal de Washington D.C. affirme que les émojis peuvent tout à fait donner lieu à des poursuites et condamnations. De la fortune à la prison, le tout via un simple smiley, il n’y a qu’un pas…