Même si cela fait longtemps, il fut un temps où les acteurs du jeu vidéo se nommaient SEGA, Nintendo et Sony. Microsoft a finalement pris la place du premier après que celui-ci ait décidé de stopper les frais. Pour tous ceux qui l’ont vécu, la fin du SEGA constructeur fut un séisme.
2001, le choc
Il faudrait une encyclopédie pour raconter de bout en bout l’histoire de la Dreamcast, mais pour beaucoup de joueurs, cette console fait figure de légende. Dernière tentative de SEGA en tant que constructeur, elle avait pour ambition d’amener l’entreprise quarantenaire vers de nouveaux sommets. Pour mener à bien cette mission, les ingénieurs ont entièrement revu leur philosophie en cherchant à gommer tous les défauts de conception de la Saturn. Par ailleurs, tout l’écosystème avec les développeurs et les studios (qu’ils soient internes ou externes) a été pris au sérieux.
Même si la carrière de la Dreamcast fut très courte, la console a laissé un souvenir indélébile à bon nombre de personnes, tant par son design, son architecture ou sa ludothèque soufflant un vent de liberté sur l’industrie du jeu vidéo. Shenmue, Rez, Samba de Amigo, Jet Set Radio, SoulCalibur… tous sont nés sur Dreamcast ! Finalement, à une époque où le public recherchait des aventures narratives dignes de films, le focus très arcade de la machine n’a pas résisté à l’aura de la PlayStation 2 (et même de la PlayStation). À la fin du mois de janvier 2001, SEGA a annoncé la fin de son aventure en tant que constructeur, actant la mort prématurée de sa Dreamcast. Et ce fut un cataclysme pour beaucoup de fans…
Faire revivre la Dreamcast
Au moment de prendre les rênes de SEGA, son jeune président, Haruki Satomi, a déclaré qu’il voulait ramener l’entreprise sur le devant de la scène. Nostalgique de la grande époque, il avait alors émis l’hypothèse de ramener à la vie des licences historiques prestigieuses. Pendant un temps, les fans ont jugé que c’était des paroles en l’air, mais force est de constater que les choses ont commencé à bouger depuis quelques années, notamment avec l’arrivée d’un fantastique Streets of Rage 4.
Mais lors de la cérémonie des Game Awards il y a quelques jours, personne ne pouvait imaginer que SEGA était en préparer plusieurs revivals. Ainsi, en une seule vidéo, la firme de Shinagawa (elle a quitté son quartier historique d’Haneda depuis un moment) a annoncé le retour de cinq franchises inoubliables : Crazy Taxi, Jet Set Radio, Shinobi, Golden Axe et Streets of Rage ! Tous les projets ne sont pas au même niveau de finalisation, mais cela montre que les paroles d’Haruki Satomi n’étaient finalement pas si vaines. Le PDG de SEGA of America a ainsi déclaré que cette stratégie vise à montrer l’audace et l’esprit rebelle de la marque. L’entreprise, par l’impulsion de Satomi, a véritablement le but de ramener chez SEGA l’esprit Dreamcast et à en croire d’autres bruits de couloir, ce n’est visiblement pas terminé. On en salive d’avance !