2023 a été un vrai millésime pour les jeux vidéo entre Baldur's Gate III, The Legend of Zelda : Tears of the Kingdom ou Alan Wake 2. Cette année a d’ailleurs été un record pour l'industrie en terme de sorties avec une variété de AAA et de titres indépendants qui ont reçu une note moyenne de 90 indique même Metacritic. Pourtant, derrière cette merveilleuse vitrine, la vérité est plus dure à encaisser en interne. Environ 9 000 employés du secteur ont été licenciés cette année selon une estimation du développeur de jeux Farhan Noor, qui s’est basé sur les suppressions d'emplois dans le secteur depuis début 2023 sur videogameslayoffs.com.

Toujours sur le même site, l’entreprise qui a le plus licencié est Unity selon les dernières données datant du 12 décembre 2023. Le groupe s’est séparé de 1 165 employés ce qui représente quasiment 12 % de ses effectifs total. Dans le haut du panier, il y a également Epic Games qui avait sorti 16% de ses collaborateurs soit 830 personnes en septembre dernier ou encore Electronic Arts en supprimant 700 postes ce qui représente 6% de son personnel. Pour finir, les dernières victimes en date viennent du studio Free Radical Design qui a perdu 80 développeurs après la fermeture du studio TimeSplitters en raison de la restructuration en cours du groupe Embracer. Ce sont donc environ 170 entreprises du secteur qui ont été touchées par des licenciements.

"Il existe aujourd’hui un sentiment d’urgence beaucoup plus grand pour réduire les coûts et gérer des organisations plus minces. La pression est forte pour que les PDG de l’industrie du jeu vidéo sortent le marteau et gèrent le plus gros bloc de coûts de tous, à savoir le personnel. Et c’est ce que nous avons vu en 2023." a déclaré Serkan Toto, PDG de Kantan Games dans les colonnes de GamesIndustry.

Un secteur touché par les effets post-covid

Newzoo qui est un fournisseur mondial de données sur le marché des jeux vidéo avait estimé en 2022 que l’industrie vidéoludique avait généré 184,4 milliards de dollars, soit une baisse de -4,3 % comparé à 2021. Une diminution qui provient de la fin de l’effet covid qui avait été bénéfique pour le secteur. «Pendant la pandémie, le nombre de jeux a explosé et ce boom soudain a conduit les studios à se développer rapidement, à réaliser des acquisitions et peut-être à surinvestir dans certains domaines. Certains studios doivent désormais se réadapter.» indique Liz Prince, responsable du spécialiste du recrutement Amiqus.

Autres problèmes, les joueurs font face à l’inflation qui touche également l’industrie (notamment avec le passage des jeux de 70 à 80 euros sur PS5 ou encore de 60 à 70 euros pour certains soft sur Steam). Résultat : les joueurs achètent moins de titres, mais passent plus de temps sur ces derniers.