Alors que tout le monde attend fébrilement la première bande-annonce de GTA 6, il est bon de rappeler qu’un autre GTA-like a marqué de son empreinte le monde du jeu vidéo il y a plus de dix ans !
True Crime, le retour ?
En 2002, Activision annonce que son studio Luxoflux (cofondé par Peter Moriawiec, le créateur de Comix Zone et Sonic Spinball) développe un tout nouveau jeu intitulé True Crime : Streets of LA. D’abord présenté comme un « jeu de course original inspiré des films d’action de Hong Kong », le titre est dévoilé pour la première fois en mai de la même année lors de l’E3, la Grande Messe des jeux vidéo. Ultra ambitieux, l’aventure varie les expériences (beat’em up, course, tir, combat…), propose vingt missions à embranchements scénaristiques et promet une reproduction minutieuse de la Cité des Anges. Activision le promet : les joueurs vont être immergés dans un Los Angeles criant de réalisme !
L’été se passe et la fièvre autour du titre ne faiblit pas, mais celle-ci est douchée en décembre lorsque l’éditeur révèle que la superficie de la carte a été réduite de 1036km2 à 777km2. Soit une perte de 100 miles (de 400 à 300 miles). Qu’importe, l’ambition est toujours là et les développeurs ont exploité l’imagerie satellite et fait des repérages sur place pour recréer une ville chargée en détails, avec tous les quartiers principaux (Hollywood, Santa Monica, Marina del Rey…) reproduits. Appuyé par un casting fantastique (Russel Wong, Gary Oldman, Christopher Walken, Ron Perlman, entre autres), True Crime : Streets of LA sort le 4 novembre 2003 et ses 240 miles carrés (622km2) séduisent la plupart des joueurs, même si certaines critiques se montrent plus tièdes, surtout après la vague médiatique du premier GTA en 3D, le bien-nommé GTA 3.
L’héritage de True Crime
Bien que controversée, True Crime : Streets of LA est l’aboutissement de nombreux mois de travail et la mise en place d’étonnants outils conçus par les développeurs. Activision décide de donner une nouvelle chance à Luxoflux. Le studio met les bouchées et réalise, avec l’appui de développeurs chevronnés et de l’ancien inspecteur de la police de New York, True Crime : New York City. Une nouvelle fois, le casting est complètement fou (Mickey Rourke, Laurence Fishburne) et le titre ne manque pas d’ambition. Malheureusement, l’accueil est encore plus mitigé, la faute à une réalisation un peu fade et un manque de rythme. Pire, le jeu est entaché de bugs et il n’y a pas, comme c’est le cas aujourd’hui, la possibilité d’y inclure des patchs correctifs. La série s’éteint doucement sans que personne ne la regrette réellement. Sauf Activision.
À la fin de l’année 2007, l’éditeur américain approche le petit studio United Front Games. Toute nouvelle dans l’exercice, la petite entité, qui n’est alors composée que d’une dizaine d’employés, se lance dans le projet pharaonique de créer un nouvel épisode True Crime. Pour la création de ce titre, on lui alloue une enveloppe budgétaire permettant l’embauche de… 180 personnes ! Celui-ci, tentaculaire et bien trop lourd pour un tel studio, n’aboutira jamais. Après une intensive vague de licenciements (120 employés sur le carreau), United Front Games se restructure et reçoit l’appui du nouvel actionnaire, Square-Enix. Les bases de l’ancien True Crime : Hong Kong (c’était son nom) sont alors récupérées pour être entièrement remodelées. Renommé Sleeping Dogs, le jeu est l’aboutissement d’un travail acharné d’un studio qui va voir sa popularité explosée. Fruit d’un repérage poussé à Hong Kong (20 000 photos, des centaines d’heures de vidéo…), d’interviews avec d’anciens membres de la Triade et des policiers de l’unité anti-Triade et d’inspirations diverses, Sleeping Dogs sort le 14 août 2012 et reçoit un accueil très chaleureux de la presse et des joueurs. Avec sa ville immersive, ses personnages hauts en couleur et ses combats dynamiques, Sleeping Dogs est un jeu qui dépote ! Si plusieurs suites ont été annulées, le titre d’United Front Games a tout de même fait l’objet d’une version améliorée en 2014 et un film avec Donnie Yen serait toujours dans les cartons.