Dans le cadre d’une présentation exclusive, nous avons pu découvrir l’alpha de “Pax Dei”, un MMO sandbox où les joueurs s'approprient un monde désert | pourront à terme construire des villes, des royaumes. Un titre très ambitieux, avec à sa tête des anciens d’Eve Online. Voici nos impressions.
Toutes les images présentes dans cet article sont issues de la version alpha du MMO Pax Dei.
Imaginez un peu... Une terre déserte qui s’étend à perte de vue, où s’élèvent seulement les vestiges d’une ancienne civilisation. Ici, la magie, les mythes et les fantômes existent, mais surtout, tout reste à faire : les foyers, les villages, à terme les royaumes. Une terre tellement déserte qu’elle n’accueille aucun PNJ, juste des joueurs bien réels venus en “pèlerinage”. Ce monde, c’est le rêve de la société Mainframe Industries avec Pax Dei, un MMO bac-à-sable et social. “C’est le jeu d’une vie, beaucoup d’entre nous veulent faire ce jeu depuis très longtemps”, nous confie en interview Sulka Haro - chief producteur officier et co-fondateur du studio. “L’idée est de créer un monde virtuel où des millions de personnes auront envie de vivre sur des années”. Un “gros” rêve, dont nous avons eu un avant-goût.
Promenons-nous, dans les bois
Dans le cadre d’une alpha fermée, les prémices de Pax Dei se sont offertes à nous… L’équipe s’est concentrée ici sur ce qu’elle appelle du “gameplay paisible” : explorer un monde vaste, collecter des ressources, fabriquer des objets, construire son foyer ! Ni une ni deux, après avoir créé notre avatar (dans une interface déjà plutôt complète), nous avons foulé la Province de Merrie, plus précisément le “Heartland” de Shire, avec rien de plus que trois bouts de tissus sur le dos. Les Heartland, ce sont des régions sacrées où le joueur peut réclamer n’importe quel lopin de terre et élaborer son chez soi.
Confiant - sous la houlette d’un divin protecteur -, nous sommes donc partis à l’aventure, ramassant pierres et morceaux de bois sur le chemin. L’idéal pour se constituer une hache puis un marteau de fortune et s’intéresser à l’aspect craft. En l’état, Pax Dei propose déjà pas mal d’établis (que ce soit pour la construction, la forge, ou encore la couture) et tout ce qu’il faut pour bâtir une demeure digne de ce nom… Durant notre présentation, Mainframe nous a même montré un village entièrement créé par les joueurs. Il y avait de tout : des manoirs ; une place centrale ; un pont pour traverser la rivière. Ici, quand plusieurs lopins de terre côte à côte sont revendiqués, la surface constructible s’agrandit !
Le social au coeur de l’équation
Bien sûr, pour parvenir à ce résultat, il ne vous faut pas trois bâtons et deux cailloux et demi : le plus simple, c’est encore de - spoiler - coopérer avec d’autres joueurs… “Tout ce que nous avons fait est tourné vers le travail et la collaboration, pour faire des interactions sociales la mécanique centrale de l’expérience”, nous explique Reynir Hardarson, game director pour Pax Dei. L’homme et son équipe croient dur comme fer à cette dimension sociale. “Il y a quelques années, nous avons construit EVE Online (MMO dans l’espace à l’époque développé par CCP, NDLR) et il y avait une emphase sur les interactions humaines (...) À cette époque, nous avons appris que ce qu’il y a de plus fascinant dans un MMO, c’est jouer avec d’autres personnes, ensemble ou l’un contre l’autre”. Avec ce choix, le jeu spatial a donné vie à des anecdotes assez folles, en particulier la “plus grande trahison de l’histoire”.
Reynir Hardarson n’est pas le seul moussaillon à avoir bossé sur EVE Online ! C’est aussi le cas de Pétur Örn Þórarinsson, lead game designer… Mainframe Industries compte d’ailleurs des talents de tous horizons à travers l’Europe - 70 développeurs permanents -, issus du monde du MMO, du AAA ou encore du mobile. On peut notamment citer d’anciens architectes d’Habbo Hotel (vieux métavers pour ados célèbre au début des années 2000), d’Angry Birds, de World of Warcraft, d’Hellblade - ou d’Alan Wake. Bref, tout ce qu’il faut pour donner vie à Pax Dei. On ne l’a pas encore précisé, mais le studio souhaite que son MMO soit à terme en “cloud”, c’est-à-dire disponible sur tous les supports - PC, console, mobile - et sans le moindre téléchargement. Ah, et le titre tourne sous Unreal Engine 5.
Le chemin est encore (très) long
Vous nous voyez venir : Pax Dei est un projet très ambitieux, aussi bien sur le fond que sur la forme, et il n’y a pour l’heure aucune fenêtre de sortie à se mettre sous la dent. Pétur Örn Þórarinsson nous avoue même que, dans un sens, le jeu ne sera jamais “vraiment terminé”, tant Mainframe Industries a le champ libre pour ajouter de plus en plus de mécaniques (la société est de plus financée par des investisseurs via un fond de capital-risque). Et des mécaniques, Reynir Hardarson n’en manque pas.
“Nous voyons les premiers joueurs comme des ‘pèlerins’ qui arriveraient sur une terre inhabitée (...) L’idée, c’est que les gens commencent par construire une maison - et que cette maison devienne la base d’un village (...) à terme, vous pourrez construire des royaumes, c’est le rêve ultime. Un monde tangible car construit par les joueurs, et les joueurs sont vraiment ce qui compte le plus dans le jeu, et les drames entre les joueurs et les coalitions, c’est ça qui fera durer le jeu pour toujours” - Reynir Hardarson, game director de Pax Dei
Un projet de rêve qui pourrait prendre des “décennies” à se réaliser, confie Pétur Örn Þórarinsson. Mais, cet avant-goût nous donne envie d’y croire. Avec son système de craft et sa technique solide (avec une délicieuse ambiance à la Skyrim), Pax Dei nous fournit juste ce qu’il faut de concret pour faire travailler notre imagination. En fermant les yeux, on imagine aisément les villes par centaines, des hameaux aux plus grands royaumes, et des joueurs aux rôles variés, de fermier à pourfendeur de goules dans un donjon ! Car ici, Mainframe Industries nous promet où monde où chacun pourra trouver sa voie sans se soucier d’un “level cap”. Un projet de rêve oui, mais qui semble prendre vie.