Pour remporter une guerre, quelle qu’elle soit, la furtivité est un point déterminant. Dans ce but, les États-Unis cherchent à dominer les océans grâce à des sous-marins particulièrement silencieux. C’est sans compter sur la Chine, qui aurait trouvé un moyen de les détecter…
Des sous-marins toujours plus furtifs : la domination maritime des États-Unis
Outre dégainer l’arme la plus puissante en premier, l’une des stratégies les plus efficaces pour remporter une guerre réside dans la furtivité et la capacité à repérer l'ennemi. À ces fins, les États-Unis travaillent depuis longtemps à étoffer leur flotte de sous-marins. Sur ce domaine-là, la première puissance mondiale domine grâce à des submersibles de classe Virginia et Ohio.
À la fois précis et silencieux, les sous-marin Ohio disposent d’un armement nucléaire qui confère une force de frappe effrayante aux États-Unis, d’autant que ces vaisseaux se révèlent particulièrement résistants. Un sous-marin de classe Ohio est en mesure de se déplacer jusqu'à 55 km/h. Et s’il est déjà difficile à repérer, les Américains travaillent sur un nouveau type de sous-marin encore plus silencieux et indétectable aux sonars. Il serait basé sur la magnétohydrodynamique (MHD), une technologie de propulsion sans hélice existant depuis 1950. Malgré des défis techniques tels que le poids des aimants et la corrosion des électrodes par l'eau salée, des progrès ont été réalisés. L’agence américaine s'est fixée un délai de quatre ans pour finaliser ce projet.
Sans surprise, la Chine se penche également sur la question avec le Type 096, un sous-marin nucléaire. Celui-ci est destiné à être produit en plusieurs exemplaires. Particulièrement furtif, il pourra naviguer dans des zones plus larges, de quoi inquiéter les États-Unis…
Mais en plus de cette course au meilleur sous-marin, la Chine cherche aussi un moyen efficace de les détecter et semblerait avoir déjà trouvé une solution prometteuse.
La technique de la Chine pour repérer les sous-marins grâce à des bulles
Selon une étude récente publiée dans le Chinese Journal of Ship Research , il serait possible de localiser des sous-marins, y compris les modèles les plus sophistiqués même à longue distance. Cette étude menée par l'Institut de recherche sur la structure de la matière du Fujian, en collaboration avec l'Académie chinoise des sciences, a été dirigée par Zou Shengnan.
Le travail de Shengnan et de son équipe a consisté à utiliser des modèles informatiques pour déterminer s'il était possible de détecter les bulles générées par un submersible à propulsion nucléaire, comme ceux de classe Ohio et Virginia, lorsqu'ils se déplacent à grande vitesse.
Prometteurs, ces résultats démontrent que la fréquence extrêmement basse des bulles créées par un submersible lorsqu'il se déplace à vitesse de croisière et que l'eau s'écoule sur sa coque, peut être plus forte que la sensibilité des détecteurs d'anomalies magnétiques avancés. Ils ont également noté que l'effet de "magnétohydrodynamique" (MHD) pourrait être utilisé à leur avantage. Dans ce processus, les émissions des bulles de cavitation, soit la formation et l'explosion de bulles en raison des changements de pression, peuvent se propager sur de longues distances.
Ce phénomène pourrait selon l'équipe de chercheurs : "fournir une référence pour la sélection des fréquences de communication électromagnétique pour les sous-marins à grande vitesse".
Cependant, cette méthode n'est pas infaillible. Les développements continus dans le domaine militaire pour éviter la détection et les mesures visant à contourner les systèmes ennemis, ainsi que l'utilisation de matériaux à faible magnétisme et de nouvelles conceptions, rendent cette technique perfectible. De plus, selon le South China Morning Post, le processus présente encore plusieurs défis avec notamment la disparition du signal lorsque les sous-marins ralentissent ou s'arrêtent, les interférences, le bruit électromagnétique naturel, les signaux générés par l'homme, et les turbulences dans l'écoulement de l'eau, qui peuvent déformer les bulles et les signaux utilisés pour leur détection.
En somme, si la détection de sous-marins grâce à leurs bulles incarne une avancée technologique prometteuse, elle nécessite encore de nombreux ajustements et améliorations avant d'être pleinement efficace.