Si jusqu’à présent les réseaux sociaux étaient gratuits, les choses s’apprêtent à changer du côté de Meta : Facebook et Instagram vont proposer un abonnement payant…
Facebook et Instagram deviennent payants si vous voulez vous passer de publicité
Alors que depuis leur création, Facebook et Instagram sont gratuits et ainsi accessibles par l’ensemble de la population, les choses s’apprêtent à changer… Le lundi 30 octobre, le groupe Meta a annoncé qu’il proposerait à partir de novembre une formule payante aux abonnés européens en réponse à la législation européenne sur les données personnelles et la publicité ciblée.
Pour rappel, le Digital Services Act (DSA) est un règlement européen qui encadre les grandes plateformes numériques. Il impose des règles visant à lutter contre les contenus illicites afin de garantir davantage de transparence et protéger les consommateurs. Les plateformes sont contraintes de mettre en place un système de signalement, coopérer avec les autorités judiciaires, et suspendre les comptes diffusant des contenus illégaux. Pour ce qui est de la publicité, le DSA interdit le ciblage des mineurs ainsi que l’utilisation de données sensibles.
Afin de se conformer à cette législation qui encadre enfin la monétisation des données personnelles, Meta va proposer une expérience sans publicités pour Instagram et Facebook aux personnes vivant en UE, EEE et Suisse, à condition de payer un abonnement mensuel. Celui-ci s'élève à 9,99€ par mois pour le web et 12,99€ sur iOS et Android. Cet abonnement vaut à la fois pour Facebook et Instagram.
Il reste néanmoins possible de continuer à utiliser Facebook et Instagram gratuitement avec les publicités personnalisées qui vont avec.
“Si vous choisissez de continuer à utiliser nos produits gratuitement, votre expérience restera la même – et cette expérience continuera d'être prise en charge par les outils et paramètres que nous avons créés pour permettre aux utilisateurs de contrôler leur expérience publicitaire” déclare Meta.
Tous les réseaux sociaux sont-ils voués à devenir payants ?
Cette annonce n’a pas manqué de faire réagir les internautes :
“10 balles rien que ça... plus cher qu' une chaîne de streaming”
“BYE sans regret”
“C’est tout bonnement de l’escroquerie”, etc.
Les messages de ce type sont nombreux. Il faut dire que pendant longtemps Facebook répétait : « C’est gratuit et ça le restera toujours ». On est désormais bien loin de cet adage avec un abonnement qui comme le dénonce un internaute sera plus cher que certains services de streaming alors qu’il n’offre aucun service supplémentaire.
Facebook et Instagram ne sont néanmoins pas les seuls réseaux sociaux à proposer une formule payante. Elon Musk a exprimé son désir de rendre X - anciennement Twitter - payant pour tous. X teste d’ailleurs en ce moment un abonnement qui fait payer des actions basiques comme réagir ou poster aux Philippines et en Nouvelle-Zélande. Sans payer, il n’est alors possible que de regarder sans réagir. En outre, une formule premium est déjà disponible et permet notamment d’ajouter une coche bleue à votre compte et d'accéder à des fonctionnalités additionnelles comme éditer un post, etc.
L’offre Instagram et Facebook va également évoluer par la suite, comme le confirme Meta : « jusqu’au 1er mars 2024, l’abonnement initial couvre tous les comptes liés dans le centre de comptes d’un utilisateur ». Il faudra ensuite payer un supplément de 6€ par mois pour la version web et de 8€ pour l’accès mobile pour les comptes supplémentaires.
Ainsi, Meta contourne en quelque sorte cette réglementation en offrant une expérience sans publicité et avec une totale confidentialité des informations personnelles mais au prix d’un abonnement. En ne prenant pas d’abonnement et en poursuivant l’expérience Facebook et Instagram comme avant, cela équivaut d’une certaine manière à un consentement aux publicités ciblées…
Max Schrems, un militant autrichien, a d’ailleurs déclaré que ces offres d’abonnement n'étaient pas conformes à la loi européenne sur la confidentialité des données : « Si nous passons à un système de paiement de vos droits, cela dépendra de la profondeur de vos poches si vous avez droit à la vie privée ».