Un créatif hors-normes

Véritable boulimique de travail, Michael Jackson était un meneur de troupes et toutes les personnes qui ont pu l’approcher ou le côtoyer ont toujours parlé de lui positivement. D’une douceur extrême, il aimait s’enfuir de la jungle du show-business (musique et cinéma) pour s’immerger dans d’autres univers créatifs. Ce n’est ainsi pas un hasard s’il s’est très vite rapproché du jeu vidéo et de son monde artisanal de l’époque. En décembre 1988, alors qu’il se trouve à Tokyo pour sa tournée Bad, il profite de quelques jours pour découvrir le parc Disneyland de la capitale japonaise puis se rend dans les locaux de SEGA. Le chanteur est un fervent admirateur des jeux de l’éditeur et a reçu une invitation pour s’immerger dans les coulisses du studio.

Accompagné par Mark Cerny (celui qui est aujourd’hui l’architecte principal de la PS5), en poste chez SEGA Japon depuis quelques années, Michael Jackson découvre en avant-première les jeux en développement et le processus de création d’un jeu vidéo. Sur place, il fait la connaissance d’une figure historique de la marque, Hisashi Suzuki, et le courant passe si bien entre les deux hommes que l’idée d’un jeu mettant en scène la star commence à faire surface à ce moment-là. Le projet va finalement être lancé en 1989 et M.J, comme on l’aime alors l’appeler dans les médias, va littéralement se grimer en game designer. Prenant ce rôle très au sérieux, il profitera de plusieurs séjours au Japon pour passer chez SEGA et restera en contact avec les développeurs en leur faisant parvenir ses idées, commentaires et félicitations par fax ! L’adaptation de Moonwalker (différente entre l’arcade et les consoles de salon) deviendra très populaire et SEGA restera proche de la star… jusqu’aux évènements du milieu des années 1990. Bien des années plus tard, c’est également Michael Jackson qui demandera à apparaître dans un jeu qu’il adore : la suite de Ready 2 Rumble, le jeu de boxe de Midway. Là encore, il participera aux séances de motion-capture en plus de prêter son visage et sa voix à son avatar virtuel.

Michael Jackson au cinéma

Vous l’aurez compris, Michael Jackson aimait la création et en parallèle de ses albums et concerts, il appréciait énormément le rôle d’acteur – que ce soit pour un jeu vidéo ou un film. Au cours de sa longue carrière (même s’il nous a quittés beaucoup trop tôt), M.J s’est grimé en loup-garou, en commandant de l’espace ou encore en agent des Men in Black. Mais là où c’est plus surprenant, c’est que Michael Jackson s’est vu aussi refuser des rôles. Lauren Shuler Donner, productrice des X-Men, a ainsi déclaré au Hollywood Reporter que le Roi de la Pop a voulu endosser le rôle du professeur Xavier ! Pour être le plus ressemblant possible, il était même prêt à se maquiller pour obtenir une peau blanche à l’époque. La productrice souligne même que le chanteur a tenté de faire pression sur le réalisateur, Bryan Singer, en se rendant sur le plateau de tournage ! Au final, la production a choisi Patrick Stewart (remarquable dans ce rôle), mais cela démontre à quel point Michael Jackson avait ce désir de percer au cinéma. En vain.