Un peu plus de quatre ans après la sortie de The Irishman, Scorsese s’émancipe de la plateforme Netflix pour revenir à une expérience de cinéma d’envergure grâce au film Killers of the Flower Moon. À en croire les premiers retours, c’est un énième chef-d’œuvre. Car oui, Scorsese a réussi plus d’un coup de maître, comme en témoigne ce film qui a rapporté vingt-huit fois son budget et dans lequel un gang est même intervenu !
Martin Scorsese réalise un chef-d’œuvre au bout du cinquième film !
En plus de cinquante-cinq ans de carrière, le réalisateur Martin Scorsese s’est constitué une filmographie longue comme le bras, totalisant vingt-sept longs-métrages avec la sortie récente de Killers of the Flower Moon. Tous n’ont pas eu besoin de décrocher moult récompenses pour obtenir leurs lettres de noblesse, mais certains ont clairement permis au réalisateur de passer un cap. L’un des premiers à endosser ce rôle, tout en le couronnant de succès lors du Festival de Cannes où il remporte la Palme d’Or, c’est Taxi Driver, son cinquième long-métrage. Pour le réalisateur qui a grandi sans quitter le quartier de Little Italy à New-York avant d’embarquer pour l’université, c’est un coup de maître.
Cette maîtrise, on la retrouve également dans les conditions du tournage puisque Martin Scorsese est parvenu à faire un miracle, non sans prendre de sacrés risques. Plongeant le spectateur en plein cœur des nuits new-yorkaises au sein des quartiers les plus mal famés de la Grosse Pomme, Taxi Drive confronte le public à la violence, à la perversion, au marché noir et aux truands, et s’il y parvient aussi bien, c’est parce que Martin Scorsese s’est immergé dans ce contexte, loin des studios de production et avec un budget des plus restreints. Finalement, cette contrainte aura permis à Scorsese de produire l’un des films les plus rentables de l’année 1976, se classant à la dix-septième position.
1 million de dollars de budget, 28 millions au box-office, 40 jours de tournage, 1 gang : Taxi Drive marque un tournant dans la carrière de Scorsese
Eh oui, ce qui rend Taxi Driver encore plus fou qu’il ne l’est, c’est de savoir que Martin Scorsese en a réalisé l’intégralité avec « seulement » un million de dollars de budget. À cette époque, c’est une somme dérisoire qui correspond au budget de certaines émissions télévisées telles que les late shows. Alors, avec une enveloppe si petite, Martin Scorsese met en chantier un tournage ramassé qu’il effectue en un peu plus d’un mois, en quarante jours plus précisément, et dans lequel il se permet même quelques petits caméo. Derrière le propos et le contexte de Taxi Driver, censés nous retranscrire une vision nocturne et bien moins reluisante de la ville de New-York, il n’empêche que Martin Scorsese prend des risques… mais assure ses arrières !
Lors du tournage de Taxi Driver, Martin Scorsese ne se facilite pas la tâche. Si les prises de vues de jour sont plus calmes, celles de nuit sont guère rassurantes, d’autant qu’il fait le choix de filmer le long-métrage dans les quartiers new-yorkais les plus sensibles de cette époque. Craignant pour les conditions de tournage, Martin Scorsese s’est même plié aux codes de la rue au moment de se protéger des gangs qui auraient pu s’intéresser d’un peu trop près au matériel utilisé pour capter chaque instant du film. L’histoire de ce long-métrage veut même qu’il ait pris soin d’engager un gang pour s’assurer de la sécurité du tournage et du matériel qui aurait pu être vandalisé. Malgré cette épreuve, Taxi Driver est un véritable carton à sa sortie en 1976 et récolte la somme folle d’un peu plus de vingt-huit millions de dollars, l’équivalent de vingt-huit fois la mise de départ : un véritable hold-up pour son cinquième film !
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