Et si FIFA n'était pas la grande franchise d'EA Sports qu'elle a été pendant des décennies ? On a du mal à y croire, mais ça aurait pu arriver !
La saison 2023/2024 a marqué un tournant majeur dans l'industrie des jeux de simulation de football, avec la rupture historique entre EA Sports et la FIFA, donnant naissance à EA Sports FC 24. Cependant, ce qu'on vient d'apprendre, c'est que cette décision aurait pu être prise bien plus tôt, dès les années 90. Retour sur cette anecdote incroyable qui aurait pu changer l'histoire du jeu vidéo.
« On nous a proposé les droits de FIFA Soccer ». « C'est une putain de blague. »
Il est essentiel de se pencher sur les protagonistes de cette histoire avant tout. D'un côté, il y a la FIFA, la Fédération Internationale de Football Association. De l'autre, EA Sports, qui développe la célèbre simulation de football qui porte le nom de FIFA, et qui dispose donc des droits de la fédération, depuis le premier jeu sorti en 1993. Depuis, vous le savez, FIFA est devenu la référence des joueurs fans de football dans le monde entier. Entre les deux, nous avons PlayStation. Si c'est aujourd'hui l'un des constructeurs de consoles les plus emblématiques de tous les temps, la première console est sortie en 1994 au Japon et 1995 ailleurs. Donc au moment de cette histoire, en 1997, Sony est fort du succès de sa console, mais toujours en train de consolider sa nouvelle place sur le marché, c'est un constructeur tout jeune pour l'industrie ! Autrement dit, ils ont besoin de garder leurs récents amis.
Chez Time Extension, Tom Stone, ancien vice-président du marketing européen chez EA, raconte cette anecdote passionnante. Alors que la franchise de jeux vidéo FIFA était déjà bien établie, la société International Sport and Leisure (ISL, société qui gérait les droits et le marketing de la FIFA et du CIO à l'époque), a contacté Sony Computer Entertainment Europe en 1997 dans le dos d'Electronic Arts pour lui proposer un accord exclusif mondial. C'est Chris Deering, alors président de SCE Europe, qui a annoncé la nouvelle à un Tom Stone médusé par les conséquences que ça aurait pu avoir pour EA.
Chris Deering m'a rencontré et m'a dit : « On nous a proposé les droits de FIFA Soccer ». J’ai dit : « C'est une putain de blague. Sérieusement ? ISL vous a contacté et vous a demandé si vous souhaitiez la licence mondiale exclusive pour FIFA ? Après tout ce que nous avons fait pour eux ? » J’étais vraiment en colère.
Mais Chris m’a dit : « Je ne signerai pas cet accord, sauf si vous ne parvenez pas à trouver un terrain d'entente avec la FIFA. C'est votre accord. Vous avez créé tout ça. » De toute évidence, Chris avait une vision globale du soutien qu'EA apportait à PlayStation dans le monde entier. Je pense que cela aurait été une conversation intéressante si Sony avait signé cet accord, d'un autre côté. Je pense qu’EA aurait assez mal réagi après ça.
Pour Chris Deering, et probablement pour l'ensemble de la marque PlayStation, Electronic Arts était une partenaire-clé, le genre qu'on ne trahit pas (et qu'on prévient quand quelqu'un d'autre tente de s'arranger derrière son dos, visiblement). Sony voulait devenir un acteur majeur de l'industrie, et la vision à long terme de Chris Deering leur a permis de consolider, pérenniser et capitaliser sur leur bonne relation avec EA. Sans cela, qui sait si PlayStation aurait eu le succès qu'ils ont eu par la suite.
Un accord qui aurait changé l'histoire du jeu vidéo
En tout cas, c'est certain que l'histoire du jeu vidéo aurait pu prendre une tournure radicalement différente si PlayStation avait accepté cette offre. FIFA aurait pu devenir une exclusivité PlayStation, changeant à jamais le paysage des jeux de football. Qui sait à quoi auraient ressemblé les jeux FIFA s'ils avaient été développés par des studios PlayStation ? Peut-être que le mode Ultimate Team n'aurait jamais existé, peut-être que certaines ligues n'auraient pas été des priorités pour Sony ... On pense notamment aux ligues nord-américaines, qui ne sont pas forcément les plus populaires dans le monde mais ont toujours été très bien représentées dans les jeux FIFA puisque l'Amérique du Nord est un marché majeur pour EA. D'un autre côté, les ligues asiatiques auraient possiblement été mises plus en avant, si Sony gérait la franchise.
EA Sports FC 24 : malgré le changement de nom, le succès est encore plus fort
Aujourd'hui, le divorce entre la FIFA et EA est acté, et le dernier opus de la franchise s'appelle donc EA Sports FC 24. Mais ça n'a pas refroidi les joueurs pour autant ! EA FC 24 est déjà en train de marquer l'histoire, puisque le jeu marque le meilleur lancement de tous les temps pour EA. Au cours de sa première semaine, plus de 11,3 millions de joueurs à travers le monde ont joué à EA FC 24. C'est un million de plus que FIFA 23, une hausse de 20 % du nombre de joueurs en autant de temps, et un nouveau record. Finalement, la perte du nom FIFA ne semble pas impacter tant que ça les ventes du jeu d'EA. De son côté, EA Sports FC Mobile comptait déjà 11,2 millions de joueurs dix jours après sa sortie.
EA Sports FC 24 est disponible dès maintenant sur PC, PS5, PS4, Xbox Series, Xbox One et Nintendo Switch.