Sorti le 1er septembre 2023 via un accès anticipé, Starfield a beaucoup fait parler de lui. Ayant obtenu un 86/100 aussi bien sur Metacritic que sur OpenCritic, le titre de Bethesda est indubitable un (très) bon jeu, mais il n’a pas non plus bouleversé le petit monde du jeu vidéo, notamment à cause de sa structure à l’ancienne vivement critiquée. Pourtant, un mois après sa sortie, nous continuons d’y jouer régulièrement. Cette force d’attraction repose sur différents points essentiels.
Surprise sur prise !
Starfield a longtemps été perçu comme un jeu de conquêtes spatiales, un titre qui, comme Elite Dangerous ou No Man’s Sky, fait reposer une grande partie de son expérience sur les voyages interstellaires, et donc sur des phases de pilotage dans l’espace. La réalité en a surpris plus d'un. Finalement plus proche d’un Mass Effect que d’un Star Citizen, le soft imaginé par Todd Howard et ses équipes met en avant les voyages rapides plutôt que l’exploration spatiale à proprement parler. À l’instar de la série de BioWare précédemment citée, le joueur a accès à une grande carte de la galaxie où il peut zoomer/dézoomer pour trouver des planètes sur lesquelles se téléporter. Oui, que ce soit à pied ou à bord d’un vaisseau, il est possible à tout moment de se rendre ailleurs à l’aide d’un simple clic.
Soyons clairs, si Starfield avait proposé de réels voyages intersidéraux, manuels, en vaisseaux, nous sommes persuadés que les joueurs les auraient boudés au profit des fameux voyages rapides. Car le soft de Bethesda est avant tout un jeu de quêtes. Cela peut paraître d’une banalité confondante, mais Starfield débite des quêtes comme un distributeur crache des billets. Qu’elles proviennent de la campagne principale ou des factions annexes, elles sont nombreuses et de qualité. Il est, entre autres, permis d’enquêter sur la prolifération des Horrimorphes, ou encore d’infiltrer des pirates de l’espace qui cherchent un trésor d’une valeur insoupçonnable. Aller d’un point A à un point B en passant par les menus du jeu devient rapidement obligatoire pour progresser dans les multitudes de missions offertes par le titre.
Malgré tout, Bethesda encourage à sa façon la visite de lieux en évitant d’abuser de fast travel par l’intermédiaire de situations imprévues qui interviennent au passage du cosmonaute. Que ce soit sur le sol ou dans l’espace, il y a régulièrement des personnages ou des embarcations qui viennent surprendre le joueur, parfois avec une quête bonus à la clé. Il n’est pas rare de tomber sur des protagonistes hauts en couleur, comme cette gentille mamie qui prépare des gâteaux au milieu des étoiles, ce chanteur qui s’exerce dans un endroit où normalement personne ne doit l’entendre crier, ou encore cet étrange assureur qui tente de vendre un de ses produits. C’est également via un personnage, qu’il est possible de ne jamais rencontrer, que l’on peut se déguiser en monstre pour faire fuir des touristes.
Nous n’allons pas évoquer toutes nos expériences surprenantes, mais Starfield sait récompenser les joueurs curieux. Une fois que l’on sait qu’une rencontre fortuite peut se produire à n’importe quel moment, cela pousse le cosmonaute à mieux explorer son environnement, et donc à passer plus de temps dans les différents systèmes solaires.
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La planète qui cache le champ d'astéroïdes
Comme nous l’avons écrit dans notre test, les planètes de Starfield qui ne sont pas ciblées par la quête principale et les missions de faction sont globalement vides. Bethesda a fait le choix de la quantité plutôt que celui de la qualité, ce qui est clairement discutable. De nombreux astres sont semblables avec des topographies communes. Si l’on ajoute le système de zone qui oblige le joueur à rester dans un périmètre défini pendant les phases d’exploration, et nous obtenons un drôle de cocktail qui pourrait rebuter les joueurs et les empêcher de visiter le millier de planètes présentes.
Il y a pourtant des astres qui méritent le détour et qui, par voie de conséquence, poussent à la visite des systèmes solaires. Nous pourrions par exemple parler d’Eridani II, la planète connue sous le nom de Reach dans les épisodes de Halo, Nesoi, un joli endroit diversifié dans sa faune et sa flore qui dispose d’un vaisseau-casino en zéro-G (en orbite autour de la planète), ou encore Sumati, bout de caillou disposant de zones rappelant celles de Skyrim. Le fait est qu’avec ses créatures nombreuses, ses structures à visiter abritant du loot rare et les événements générés, la visite de planètes a de quoi maintenir l’intérêt des joueurs les plus curieux.
Construire sa différence
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Starfield est généreux dans son contenu et dans ce qu’il propose de faire. Tellement que certains joueurs ont pointé du doigt les multiples fonctionnalités en reprochant à Bethesda de s’éparpiller. S’il faut reconnaître que la construction de vaisseaux et d’avant-poste n’est jamais imposée au cours de la campagne, ces deux activités se révèlent particulièrement intéressantes à partir du moment où l’on accepte de perdre un petit peu de temps pour les découvrir. Véritable jeu dans le jeu, la construction (d’avant-poste, de vaisseau) est très complète et a de bons arguments pour perdre une quantité faramineuse d’heures.
Comme nous le voyons aujourd’hui, de nombreux joueurs de Starfield passent un temps monstre à façonner des véhicules inspirés de vaisseaux célèbres de la culture populaire, ou à bâtir des avant-postes tentaculaires, parfois incroyablement fonctionnels, parfois très jolis car installés sur des montagnes ou près de lacs. En outre, Starfield donne l’opportunité de s’acheter des appartements et de les décorer comme bon nous semble (avec des objets de notre inventaire par exemple, posés çà et là grâce au moteur physique).
Avec ses systèmes qu’il est possible de contourner avec d’autres systèmes, comme quand des joueurs voyagent avec des cadavres dans leurs vaisseaux pour contourner les soucis d’inventaire limité, et son moteur physique autorisant de nombreuses facéties, le soft développé par Bethesda a un côté sandbox appréciable. Sur le Net, des utilisateurs ont repoussé les limites du moteur physique en posant des centaines de sandwichs sur des vaisseaux qui doivent décoller, afin que ces derniers créent une pluie de petits pains sur les villes du jeu. D’autres enferment un nombre incalculable de pommes de terre dans leur vaisseau, comme Picsou garde précieusement ses pièces d’or. Pourquoi ? Pourquoi pas ! Starfield donne de nombreux outils pour que les joueurs cultivent leur différence via des outils créatifs, ou tout simplement grâce aux systèmes qu’ils contournent/explorent au maximum.
Attention spoiler ! Un endgame qui n’en finit plus
Attention spoiler, les lignes qui suivent révèlent des mécaniques du NG+ de Starfield. Une fois la campagne principale terminée, le joueur est invité à effectuer un certain nombre de choix. Il peut par exemple continuer sa partie pour terminer les quêtes qui ne seraient pas encore réussies, ou rejoindre l’Unité. S’il choisit cette voie, le joueur est propulsé dans un autre univers… et peut recommencer la quête principale en gardant toutes ses connaissances et ses compétences. Cela veut dire qu’il peut accélérer la résolution de la quête principale en expliquant à tous ses petits copains de Constellation ce qu’il a appris dans une boucle précédente. L’idée forte, c’est qu’une fois les deux premières boucles terminées, les autres apportent des changements plus ou moins importants à la situation initiale.
Durant nos multiples boucles, nous avons par exemple eu des membres de Constellation qui voulaient notre peau ou qui étaient partis à la retraite. Nous avons également pu faire une boucle en rencontrant notre double à la loge. Ces variations motivent forcément à jouer et à rejouer pour découvrir jusqu’où sont allés les développeurs pour nous surprendre. En outre, chaque boucle complétée (voyage dans l’Unité) rend le personnage incarné plus fort, ce qui est là aussi une source de motivation pour continuer à jouer et à rejouer. La meilleure idée des variations en fonction des boucles, c’est que ces dernières permettent de guider le joueur vers un style de jeu qu’il ne pensait pas forcément embrasser. Par exemple, si au cours d’une boucle il se retrouve seul ou pourchassé, il est encouragé à jouer un personnage potentiellement plus chaotique, voire maléfique. Pourquoi ne pas profiter de cette partie pour prendre des chemins esquivés dans les sessions précédentes ?
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Il est bon de préciser que les romances ne sont pas liées au scénario de la campagne. Un joueur qui n’aurait pas vécu une grande histoire d’amour avec un des membres de Constellation durant son premier run peut donc le faire durant le NG+ en accomplissant des actions qu’il apprécie. Vous l’aurez compris, la durée de vie de Starfield peut se révéler exceptionnelle si vous accrochez aux divers éléments que propose le softs.