L’auteur de Game of Thrones vient de s’allier avec d’autres auteurs pour porter plainte contre OpenAI. Une procédure de justice pour rendre l’honneur et les droits d’auteur à leurs parents.
Une plainte contre OpenAI
Nouveau rebondissement au cœur d'une controverse juridique qui secoue le monde de l'intelligence artificielle et de la culture. Tout a commencé lorsque George R.R. Martin, le célèbre auteur de la saga « Game of Thrones », et d'autres écrivains ont décidé de porter plainte contre OpenAI, la société derrière ChatGPT. Ils accusent la startup californienne d'avoir utilisé leurs œuvres sans leur autorisation pour entraîner leur modèle de langage.
Dans leur plainte déposée devant un tribunal fédéral à New York, ces auteurs mettent en avant ce qu'ils considèrent comme une "copie délibérée" de leur travail à grande échelle. Pour eux, les modèles de langage d'IA, comme celui qui alimente ChatGPT, constituent une menace pour leur gagne-pain. Car oui, ces modèles permettent à quiconque de générer automatiquement des textes sans avoir à rémunérer les auteurs. L’outil n’a aucune limite et permet ainsi d’écrire “à la manière de”. Sauf que le souci est que cela est plutôt fidèle. Et la raison est simple : le modèle fut entraîné par des œuvres existantes, bien souvent sans autorisation.
Les avocats des plaignants soulignent que ces outils d'IA peuvent être utilisés pour produire des contenus dérivés qui imitent le style des écrivains, ce qui, selon eux, constitue une injustice.
Un procès avec peu de chance de succès
La guilde des auteurs et des écrivains plaignants réclame donc l'interdiction de l'utilisation de livres protégés par des droits d'auteur pour former de tels modèles de langage, à moins d'obtenir une autorisation, ainsi qu’une compensation financière, bien sûr.
Cependant, OpenAI n'a pas encore répondu à ces accusations, gardant le silence pour l'instant. Il est important de noter qu'OpenAI a utilisé d'énormes quantités de textes pour former son modèle de langage, mais n'a pas divulgué les sources exactes de ces écrits. D’ailleurs il est peu probable qu’ils le fassent un jour au vu de l’enjeu de garder le secret de leur algorithme. La loi sur les secrets d’entreprise devrait ainsi les protéger contre toute demande.
Cette affaire n'est pas un cas isolé. D'autres poursuites similaires ont été intentées contre des acteurs majeurs de l'IA générative, y compris Microsoft, qui est également un investisseur principal d'OpenAI. Des artistes ont également porté plainte contre des plateformes telles que Stability AI, Midjourney ou DeviantArt, accusant ces entreprises d'avoir utilisé leurs œuvres visuelles sans autorisation. C’était ainsi le cas de deux écrivains début juillet contre ChatGPT , mais aussi des œuvres d'artistes et de photographes à l’encontre d’Andy Warhol . Car oui, lui aussi reprenait une œuvre et la reproduisait en la détournant. Exactement comme ce que peut faire une IA.
Il faut tout de même noter que Microsoft a récemment annoncé qu'il fournirait une protection juridique à ses clients poursuivis pour violation de droits d'auteur sur des contenus générés avec ses outils d'IA générative. Donc OpenAI ne devrait pas avoir trop de soucis à se faire. Une bataille entre David et Goliath, où David ne l’emportera probablement pas cette fois.
Cette procédure pose des questions cruciales sur les limites de l'utilisation de l'IA dans la création de contenu, ainsi que sur la protection des droits d'auteur.