6. Uncharted : Drake’s Fortune

Nous sommes au mitan des années 2000 et, pour Naughty Dog, il est temps d’envisager une nouvelle franchise. Fini les univers très colorés (Crash Bandicoot, Jak & Daxter), même si l’on souhaite conserver l’expérience acquise dans le domaine des jeux de tir. Cette fois, ce sera en vue à la troisième personne et ça sera taillé, pour la PS3, comme un blockbuster à la Indiana Jones. C’est donc en 2007 que le public fan de jeux vidéo fait la connaissance de ce bon vieux Nathan Drake et qu’il se prend d’affection pour les escapades mouvementées de ce chasseur de trésors, sorte de pendant masculin de Lara Croft.

À cette époque, Uncharted : Drake's Fortune cumule un peu toutes les références chères au cœur des joueurs : il y a de la plateforme certes, mais surtout un mélange de Tomb Raider, Splinter Cell et Prince of Persia qui fait mouche. Telle une cerise sur le gâteau, la palette de mouvements de Drake (couverture, tirs à l’aveugle, lancer de grenades, multiples choix d’armes, phases de corps à corps, recharge précise, …) convainc définitivement les joueurs, offrant au jeu un démarrage et une note très corrects. Décors de carte postale, gameplay efficace, ambiance sonore et musicale de très bonne facture : la sauce prend malgré des défauts frustrants (durée de vie, IA des ennemis, scénario plat, …) « Nul doute que les développeurs de Naughty Dog sauront concocter une suite digne de ce nom », soulignait-on à l’époque : on ne croyait pas si bien dire !

5. Uncharted : The Lost Legacy

Pourtant parvenue au sommet de sa gloire au fil des épisodes, la série Uncharted a malgré tout eu du mal à autant faire briller ses opus dérivés que les volets de la branche principale. À peine plus d’un an après Uncharted 4 : A Thief’s End, Naughty Dog nous ressert déjà une nouvelle aventure en standalone – initialement pensée comme un DLC –, dirigée cette fois-ci par Chloe Frazer et Nadine Ross. Trop tôt ? Pas assez de temps pour digérer le baroud d’honneur de Nathan Drake ? C’est ce qui semble avoir coûté quelques points à Uncharted : The Lost Legacy, étant donné qu’il occupe la cinquième place de ce classement et est sauvé de justesse d’une queue de peloton grâce à l’appréciation un poil plus enthousiaste de la communauté.

Le souci, c’est qu’en restant trop proche d’Uncharted 4 : A Thief’s End, The Lost Legacy a tendance à reproduire les mêmes défauts. Résultat des courses, cette constatation ternit l’image de cet épisode dérivé qui, en plus de ça, n’en profite pas pour creuser l’histoire de ses deux héroïnes. Du côté des fans de la saga, on se console avec la relation qui s’épanouit entre les deux chasseuses de trésors au fil du jeu, et aussi avec les quelques nouveautés intéressantes introduites dans ce spin-off telles qu’une portion en zone ouverte et un rehaussement de la difficulté des énigmes qui, par le passé, nous laissaient quelques fois sur notre faim. En somme, The Lost Legacy est dans le prolongement d’Uncharted 4 : A Thief’s End, mais son côté best-of de la licence, malgré des idées inédites, ne parvient pas à l’asseoir comme un incontournable de la saga Uncharted.

4. Uncharted : Golden Abyss

Décidément, les spin-off n’arrivent pas à tirer leur épingle du jeu, même si cet épisode sorti sur PlayStation Vita s’en sort avec un point de plus que ses prédécesseurs. Quelques années après les débuts de la licence, Nathan Drake a eu des envies d’ailleurs. Pas peu fier de s’être installé comme une référence de la PlayStation 3, le chasseur de trésor s’est exporté sur la deuxième console portable de Sony avec l’objectif de transposer ce succès d’un format à l’autre, et ça a été payant ! Auréolé d’un très bon 17/20 dans nos colonnes, Uncharted : Golden Abyss sert de préquel aux aventures de ce cher Nathan et n’a pas rougir de la comparaison avec les épisodes sortis sur la console de salon de Sony.

Expérience à part entière et non un vulgaire portage, Uncharted : Golden Abyss est une vitrine technologique pour la PlayStation Vita. Fluide, proche d’un jeu PS3, utilisant habilement les deux types de commandes (classiques et tactiles) et mettant le joueur sur les rails d’une aventure menée tambour battant et dotée d’un gameplay qui fait avant tout la part belle aux affrontements qu’aux énigmes, ce qui a pu en faire tiquer certains à l’époque. Toujours est-il que ce spin-off était clairement dans les standards de la licence – avec, par exemple, une durée de vie plus ou moins similaire à la branche principale –, maintenant ainsi ses qualités les plus appréciées et ses défauts les plus récalcitrants.

3. Uncharted 3 : Drake’s Deception

À l’image des aventures effrénées de Nathan Drake, le calendrier de sorties de la franchise n’a jamais vraiment relâché l’accélérateur durant ses débuts. En l’espace de quatre ans, Naughty Dog est parvenu à livrer trois softs qui sont devenus des incontournables du genre de l’action-aventure et du jeu de tir à la troisième personne sur PlayStation, à tel point qu’on en a oublié ses modèles de toujours qui lui ont laissé un boulevard au moment de s’implanter dans le paysage vidéoludique. Bref, avec ce troisième épisode, Naughty Dog transforme l’essai après un deuxième opus que beaucoup considèrent comme magistral. Désormais, Uncharted n’est plus seulement une licence « excellente », elle est devenue une franchise « exceptionnelle » qui n’a parfois pas usurpé son qualificatif de « chef-d’œuvre ».

Récompensé d’un exceptionnel 18/20, Uncharted 3 : Drake’s Deception (L’illusion de Drake, en français) témoigne des progrès de Naughty Dog autour de sa nouvelle série phare, à quelques mois de provoquer un raz de marée avec The Last of Us. Un aspect artistique qui laisse sans voix face aux possibilités graphiques de la PS3, un curseur action qui monte d’un cran avec une pelletée de gunfights parmi les plus ardues de la série et des compositions toujours aussi spectaculaires qui confèrent aux aventures de Nathan une teneur encore plus épique. Il fallait bien cela pour compenser une durée de vie qui ne parvient pas à passer la barre des dix heures et un scénario qui n’est pas des plus aguicheurs.

2. Uncharted 4 : A Thief’s End

Pour sa dernière aventure, Nathan Drake ne pouvait pas se contenter d’une note inférieure à celles de ses prédécesseurs. Pour cela, les équipes de Naughty Dog ont pris leur temps car, au final, il s’est écoulé plus de temps entre la sortie d’Uncharted 3 : Drake’s Deception et Uncharted 4 : A Thief’s End qu’entre le lancement du premier volet et du troisième opus. S’il s’agissait déjà d’un projet majeur sur le papier, sous la forme d’un baroud d’honneur épique, il a également fallu gérer la transition entre les générations puisque ce cher Nathan débarquait enfin sur la nouvelle console de Sony, la PlayStation 4. Alors, est-ce que la licence est parvenue à passer un cap en même temps que la nouvelle génération ? Eh bien, compte tenu de sa note de 19/20, il semblerait que oui !

La première chose qui saute aux yeux lorsque l’on pose nos mains sur ce Uncharted 4 : A Thief’s End, c’est de se rendre compte de l’impact de The Last of Us sur les aventures de Nathan Drake. Toutefois, l’autre grande licence du studio californien ne s’attribue pas tous les mérites de cette conclusion qui est plus épique qu’à l’accoutumée, et ce en tout point. Beau à vous en décoller la rétine, une mise en scène qui nous offre du grand spectacle à la Hollywood, une narration qui progresse enfin et avec davantage de maîtrise – il fallait bien cela pour que Nathan puisse tirer sa révérence sans remords –, des nouveautés intéressantes et, surtout, un équilibre entre tout ce qui fait le sel d’Uncharted, c’est-à-dire les énigmes, les gunfights et l’infiltration (depuis peu). Bref, un chef-d’œuvre de l’action qui échoue pourtant à la deuxième marche du podium…

1. Uncharted 2 : Among Thieves

Dans n’importe quelle licence, on est capable d’identifier le titre qui fait passer la franchise dans une tout autre sphère. Dans le cas de la saga Uncharted, c’est indéniablement Uncharted 2 : Among Thieves qui assure ce rôle. Ce n’est pourtant que la deuxième aventure de Nathan, mais il n’empêche qu’il se passe quelque chose pour l’époque. Surfant sur les bonnes appréciations de l’épisode antérieur, Drake’s Fortune, Uncharted 2 : Among Thieves place bel et bien la barre un cran plus haut. Rappelez-vous, lors de la sortie du premier jeu, nous étions quasi-certains que Naughty Dog saurait corriger les quelques défauts soulignés pour boucler le périlleux exercice de la suite.

Pas manqué ! Uncharted acquiert enfin ses lettres de noblesse et entre dans le club très sélect des licences qui comptent et qu’il faudra suivre de très près à l’avenir. Presque sur un même pied d’égalité entre notre notation et celle des joueurs, Uncharted 2 : Among Thieves mérite bel et bien sa médaille d’or. Une référence visuelle sur la PlayStation 3, une introduction à couper le souffle, un gameplay aux petits oignons qui rivalise parfois d’ingéniosité, une durée de vie qui s’étoffe un peu et à laquelle se raccroche un mode multijoueur, et un scénario qui parvient enfin à être véritablement prenant, riche en rebondissements et en émotion et terriblement accrocheur grâce à sa partition d’excellente facture, une fois de plus. De la génération PS3, c’est bel et bien Uncharted 2 : Among Thieves qui a fait entrer la licence dans une nouvelle ère.