Depuis fin 2022, c'est la folie de l'IA et on en mange tous les jours à toutes les sauces. Ce qu'il ressort de ces milliers d'articles, vidéos et débats constants autour de l'IA, c'est avant tout un sujet majeur : l'impact de l'intelligence artificielle sur les emplois. Sam Altman (patron d'Open AI, derrière ChatGPT) et Bill Gates ne sont pas d'accord à ce sujet. Parlons alors du cas particulier des profs et de l'IA.
Miniature générée par IA pour JVTECH
Ce que dit vraiment le patron d'Open AI (ChatGPT) à propos de l'IA et des métiers remplacés
Tout le monde le dit, tout le monde l'a compris : oui, l'IA a de fortes chances d'impacter nos vie dans un futur proche. Ce secteur du monde de la tech est devenu une priorité pour tous les géants de l'industrie et même pour certains États. Au milieu du XXᵉ siècle, c'était la course à l'espace. Au début du XXI, nous sommes entrés dans la course à l'IA. C'est un fait.
Parmi toutes les questions et craintes que suscite cette course effrénée, il y en a une qui intéresse particulièrement le grand public : celle des emplois. Sam Altman, PDG d'OpenAI et figure emblématique du secteur, a lui-même prédit la disparition de nombreux métiers à cause (ou grâce à, selon le point de vue) de l'IA. Cependant, il estime qu'une profession serait pour sûr à l'abri : le métier d'enseignant. Pour lui, le secteur de l'éducation devrait être l'un des moins impactés par l'IA, car le contact humain serait essentiel pour l'apprentissage.
Nous avons déjà vu cette confusion ailleurs sur internet, alors précisons-le : Altman ne dit pas que les profs seront LES SEULS à conserver leur emploi. Il voit l'IA comme un outil ayant le potentiel d'améliorer la productivité de bien des personnes, dans énormément de corps de métiers différents. Ce que dit Altman dans plusieurs interviews, c'est qu'il ne faut pas se voiler la face non plus. Pour lui, il y aura forcément des postes supprimés à cause de l'IA, puisque de nombreuses entreprises pourront remplacer certains employés du tertiaire occupés à des tâches répétitives par des robots. Largement commentée, cette prise de position nous semble pourtant assez prudente. Bien plus que celle de Goldman Sachs, elle aussi très partagée dans les médias, qui annonce le remplacement potentiels de 300 millions d'emplois par Chat GPT 4.
Quoi qu'il en soit, retenez que Sam Altman reste globalement une personne assez optimiste quant à l'impact des IA sur le monde du travail. Il estime que si certains emplois disparaîtront, de nouvelles et meilleures opportunités d'emploi, mieux adaptées à l'ère de l'IA, émergeront en parallèle. On le comprend, il a tout à gagner à développer un tel discours.
Le cas des profs : un dissensus entre Sam Altman et Bill Gates plus intéressant qu'il n'y paraît
Sam Altman n'est pas le seul à avoir intérêt à dire du bien des IA, quelqu'un d'autre possède 10 milliards de raisons de partager cette prise de position. Ce quelqu'un d'autre, c'est Bill Gates. Bien qu'il se soit aujourd'hui éloigné de Microsoft, Bill Gates n'en est pas moins le fondateur et il reste intimement lié à son ex-entreprise dont il détient encore des actions. Vous le savez sûrement déjà, Microsoft a énormément investi chez les papas et mamans de Chat GPT : on parle de plus de 10 milliards de dollars. C'est donc assez logiquement que Bill Gates fait partie de ces personnalités très vocales à propos du monde merveilleux de demain rempli d'intelligences artificielles.
Lors d'une keynote au sommet ASU+GSV Summit de San Diego le 18 avril 2023, Bill Gates s'est une nouvelle fois exprimé à propos des IA. L'une de ses déclarations choc est une prédiction. Pour lui, les intelligences artificielles devraient être en mesure d'apprendre aux enfants à lire et à écrire dans un an et demi environ (vers fin 2025 donc). Pour le citer : « l'IA aura cette capacité d'être aussi bon tuteur qu'un humain ne pourra jamais l'être ».
De l'extérieur, nous trouvons assez drôle le fait de voir Sam Altman et Bill Gates se contredire. Les deux hommes cherchent à convaincre des bienfaits de l'IA mais arrivent tout de même à déclarer une chose et son exact contraire à quelques mois d'intervalle. Ceci étant posé, sachez que si nous vous parlons de ce dissensus aujourd'hui, ce n'est pas seulement parce qu'il prête à sourire, non. À nos yeux, ces discours révèlent quelque chose de bien plus important : l'imprévisibilité de l'avenir.
La seule certitude que nous avons, c'est d'être dans le doute. Le monde de 2023 tourne dans la brume. Mêmes lorsqu'elles sont expertes parmi les experts, les personnes qui promettent un pronostic précis sur un sujet aussi complexe que l'impact de l'intelligence artificiel ne donnent en réalité rien d'autre qu'un avis personnel, à peine plus éclairé que le vôtre ou le mien. Dans le réel, nous ne savons pas vraiment de quoi demain sera fait. Comment les grandes entreprises vont-elles s'approprier ces technologies ? Comment les institutions vont-elles les réguler ? Quels corps de métiers en sortiront plus forts ou plus faibles ? Faites vos jeux.