Nombreuses sont les entreprises qui ont décidé de revenir en arrière concernant le télétravail. Mais toutes n’ont pas les mêmes excuses pour motiver leurs employés à revenir dans leur open space. Celle avancée par David Risher, l’actuel PDG de Lyft, s’avère très improbable.
Depuis la pandémie de COVID-19 qui a fait rage à travers le monde en 2020, le télétravail fait partie du quotidien de millions de salariés à travers le monde. Un grand nombre de personnes a été séduit par cette proposition qui consiste à travailler de chez soi, et même si certaines études soulignent que ce n’est pas forcément très bon pour le corps et l’esprit, beaucoup n’imaginent pas revenir en arrière.
Mais pourtant, certains y sont forcés. Google, Apple, Lindy, Tesla, OpenAI, Meta… nombreuses sont les grandes entreprises américaines qui, après avoir massivement profité du télétravail pour continuer à faire tourner leurs activités, ont finalement demandé à leurs collaborateurs de revenir au bureau. La dernière firme à l’avoir fait n’est autre que Lyft, une concurrente d’Uber.
Un drôle de choix du nouveau PDG de Lyft
Avant l’arrivée de David Risher à la tête de Lyft, cette entreprise américaine misait sur une politique de « flexibilité totale » pour ses employés. De mars 2022 à mars 2023, les salariés de la firme pouvaient travailler depuis n’importe où : peu importe, tant que le travail était fait. Mais le nouveau patron a d’autres plans, et ces dernières n’ont pas plu à tout le monde, loin de là.
Le Wall Street Journal rapporte la réunion, lunaire, durant laquelle David Risher a annoncé à ses employés qui devaient revenir travailler au bureau « au moins trois jours par semaine ». Lorsqu’un salarié a simplement demandé pourquoi il devait revenir au travail, le PDG de Lyft a répondu « à cause des collations au bureau ». Visiblement, selon lui, disposer de snacks à grignoter sur son lieu de travail est une raison suffisante pour que les salariés reviennent en présentiel.
Sans grande surprise, cette étonnante justification n’a pas fait mouche auprès des employés de Lyft, qui se sont montrés « très mécontents » à la suite de cette réunion.
Une situation financière compliquée pour Lyft
Cet abandon du télétravail chez Lyft est lié à une situation financière compliquée pour l’entreprise, qui connaît une crise importante comme de nombreuses autres entreprises du secteur de la tech. David Risher a pris les rênes de Lyft avec la mission très claire de redresser la barre. A peine deux semaines après son arrivée, il a procédé au licenciement de 26% des employés, soit environ 1000 personnes. Il a également annoncé au personnel restant qu’il n’y aurait aucune augmentation cette année, et que la rémunération proposée par le biais d’actions serait revue à la baisse.
La présence de collations proposées au sein des bureaux à destination des employés comme justification de l’abandon du télétravail se présente tout de même comme particulièrement bancale. Selon un porte-parole de Lyft, le patron de l’entreprise a voulu entendre par là que la firme a très à cœur d’offrir un cadre de travail de qualité à ses salariés. Il n’en reste pas moins que la disparition de nombreux avantages ne doit pas faire plaisir aux employés, qui doivent tout de même craindre de perdre leurs jobs en raison du contexte actuel : selon le Wall Street Journal, Lyft a essentiellement licencié une partie de son personnel pour baisser les prix de ses courses en vue de mieux concurrencer Uber. Un monde décidément impitoyable.