Cette semaine dans l'actualité business du jeu vidéo, on revient sur la rémunération finalement très honnête des têtes pensantes de Nintendo, sur la tentative d'Embracer Group de réparer les pots cassé et autres friandises économiques et vidéoludiques. Bonne lecture à tous !
Sommaire
- Le salaire des dirigeants de Nintendo dévoilés… et c'est bien moins que ceux américains
- Embracer tente un nouveau coup pour se sortir du pétrin
- Ubisoft annonce son premier jeu basé sur la blockchain
Le salaire des dirigeants de Nintendo dévoilés… et c'est bien moins que ceux américains
Si le salaire est un sujet tabou en France, il ne l'est pas forcément sur les autres continents : au-delà de la simple curiosité, la rémunération des dirigeants d'une entreprise peut aussi en dire long sur la culture d'entreprise de l'organisation et certaines des valeurs partagées. En l'occurrence, c'est Nintendo qui est concerné.
C'est donc dans son dernier rapport annuel, portant sur la dernière année fiscale qui s'est cloturée le 31 mars 2023, que les salaires annuels des têtes pensantes de Nintendo ont été dirigées. Ainsi, le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa, a gagné 2,51 millions de dollars (2,28 millions d'euros) lors de la dernière année fiscale. C'est la personne le mieux rémunérée de toute l'entreprise.
S'ensuit l'iconique Shigeru Miyamoto, toujours présent chez Nintendo (et à qui l'on doit, pour rappel, la création de Mario, The Legend of Zelda et tellement d'autres) avec 2,02 millions de dollars (1,84 million d'euros).
À la troisième place, nous retrouvons le président de Nintendo of Europe, Satoru Shibata, avec 1,19 million de dollars (1,08 million d'euros) et, enfin, le directeur général et responsable de l'administration chez Nintendo, Ko Shiota, avec 910 000 dollars (soit 829 000 euros).
Quand on sait que Nintendo est l'une des entreprises les plus puissantes de l'industrie avec 306,5 milliards de dollars engrangés lors de la dernière année fiscale pour un bénéfice net de plus de 3 milliards de dollars), ces rémunérations ne sont pas si importantes que cela. Surtout, c'est quand on compare avec les autres grands de l'industrie que la différence s'avère choquante.
Par exemple Yosuke Matsuda, à la tête de Square-Enix, gagnait plus de 4 millions de dollars à lui tout seul en 2020. 3 millions de dollars étaient aussi réservés au PDG de SEGA, Hajime Satomi. Deux entreprises qui s'avèrent éditeur et développeur (comme Nintendo), mais pas constructeur.
Du côté d'Electronic Arts, Andrew Wilson gagnait 34,7 millions de dollars à l'année. Enfin, pour terminer avec une note hallucinante, le président d'Activision-Blizzard Bobby Kotick faisait encore scandale il n'y a pas si longtemps pour sa rémunération annuelle et gargantuesque de 154 millions de dollars, ce qui n'a pas empêché l'entreprise de licencier à tour de bras. Le jour et la nuit avec Nintendo… !
Embracer tente un nouveau coup pour se sortir du pétrin
Embracer Group, la société mère derrière THQ Nordic, Deep Silver et bien d'autres, est un étoile montante dont l'appétit s'est avéré insatiable pendant un bon moment, ces dernières années. La compagnie suédoise a effectivement racheté un nombre ultra-conséquent de franchises de jeux vidéo, mais aussi de multiples studios (Gearbox, la firme derrière Borderlands, ou 4G Games, derrière Metro) avant même d'absorber les droits du Seigneur des Anneaux il y a peu.
Une expansion impressionnante, mais qui a finalement débouché sur une situation économique en déclin : le PDG Lars Wingefors a ainsi annoncé, il y a trois semaines, la fermeture de plusieurs studios, l'annulation de plusieurs jeux et le licenciement de nombreuses personnes. En cause, l'annulation d'un contrat de deux milliards de dollars sur lequel misait énormément la société, qui n'a donc pas abouti et qui a poussé Embracer Group à retomber sur ses pattes.
Bref, la maison mère cherche donc de nouveaux financements et pour ce faire, elle vient d'annoncer avoir levé de 2 milliards de SEK, soit 168 millions d'euros, à travers l'émission de 80 000 nouvelles actions. Ces dernières ciblent alors les investisseurs institutionnels suédois (le siège d'Embracer est basé à Karlstad, en Suède) et internationaux. Chaque action est à environ 25 SEK (2,11 euros).
Bien sûr, l'idée est de réduire la dette nette de la société, en l'occurrence en la rabaissant à 8 milliards de SEK (623 millions d'euros) contre 15,6 miliards de SEK actuellement (1,31 milliard d'euros), à la fin de l'année fiscale en cours. "La performance opérationnelle et financière de l'entreprise reste sur la bonne voie conformément aux attentes de la direction tirées par une solide performance de Dead Island 2 au cours du premier trimestre 2023", a déclaré Lars Wingefors.
Le soutien solide des investisseurs existants et nouveaux dans cette émission d'actions prouve une croyance ferme dans la stratégie d'Embracer Group pour devenir une entreprise plus forte en libérant le potentiel inexploité important du groupe.
Alors que le programme de restructuration se déroule comme prévu, le produit de cette émission d'actions renforcera encore notre situation financière, améliorant à la fois le coût de financement et notre flexibilité opérationnelle, et nous permettant de nous concentrer sur les aspects clés du programme. En fin de compte, cela donnera à nos entrepreneurs et créateurs les moyens de continuer à offrir des expériences exceptionnelles et mémorables aux joueurs et fans du monde entier.
Ubisoft annonce son premier jeu basé sur la blockchain
L'année dernière, la blockchain, les NFT et autre web 3.0 faisaient énormément parler d'eux, certains l'annonçant comme la prochaine révolution numérique et suscitant l'essor d'une énorme économie, très médiatisée. Puis, celle-ci s'est effondrée littéralement, des milliers d'investisseurs ayant perdu parfois toutes leurs économies.
Un véritable coup dur et pourtant, Ubisoft compte bien persévérer. Après l'échec de plateforme Quartz, l'éditeur et développeur français vient d'annonce en toute discrétion un tout nouveau jeu, baptisé Champions Tactics Grimoria Chronicles, à l'aide d'un simple teaser vidéo. Aucun gameplay n'est à déclarer, mais on sait toutefois qu'il s'agira d'un RPG tactique basé sur le PvP et surtout… sur la blockchain.
https://www.youtube.com/watch?v=sKPixIolnYwDans le contexte économique actuel du web 3.0 et la redescente quasi-totale de la hype, pour beaucoup, à l'égard du sujet, il y a de quoi être surpris. Champions Tactics Grimoria Chronicles usera en tout cas d'Oasys, une plateforme justement dédiée aux développeurs de jeux vidéo et soutenus par des grands comme SEGA ou Square-Enix. On ne sait pas encore si et comment les NFT seront utilisés, mais la nouvelle n'est pas vraiment bien perçue par les internautes, parfois les mêmes qui étaient alors curieux de la technologie… et qui s'avèrent frileux, voire totalement réfractaires en 2023.
Dans une situation où Ubisoft espère redorer son blason après une période financière tumultueuse, notamment à l'aide du retour en force d'Assassin's Creed, The Crew et autres licences fortes, le reveal de Champions Tactics Grimoria Chronicles fait effectivement couler l'encre et pas nécessairement en bien. Nous verrons toutefois jusqu'où le projet emmènera ses joueurs ou tout du moins, ce qu'Ubisoft a prévu et s'il ira vraiment au bout de ses idées.