D’ici à la fin, de l’année, la France va accueillir son tout premier train régional hybride, après une période d’essai concluante. Il s’agit des premières pièces d’un vaste projet actuellement en cours de développement au sein de la SNCF.
On a tendance à déjà considérer le train comme un moyen écologique de se déplacer, mais en pratique, il est encore possible d’optimiser la consommation de ce moyen de transport en commun. C’est ce que prouve la SNCF, en partenariat avec Alstom.
Depuis le début du mois d’avril, un train régional hybride électrique-thermique-batterie circule en régime d’essai sur les lignes Toulouse-Mazamet et Toulouse-Rodez. « L’objectif était d’observer le comportement de la rame hybride avec des profils réels de ligne et suivant les horaires d’une desserte en service commercial », explique notamment Alstom dans un communiqué. Une période d’essai concluante, qui a été validée en juin dernier, et dont la mise en place durable est désormais prévue « dans quelques mois », dès que l’Établissement Public de Sécurité ferroviaire (EPSF) aura délivré les autorisations nécessaires au transport des voyageurs.
Un TER propulsé à l’aide de batteries
La conception hybride de cette rame Régiolis a consisté à remplacer la moitié des moteurs thermiques habituellement présents sur un train de ce type par des batteries lithium-ion. « Une voiture de la rame a également été équipée temporairement d’un laboratoire et de capteurs permettant de mesurer les flux d’énergie du train », explique Alstom.
La combinaison des deux systèmes de stockage d’énergie et de la voiture laboratoire a permis de tester et de valider le fonctionnement du train jusqu’à une vitesse de 160 km/h. « Les essais ont démontré que la rame se comportait conformément aux attentes. Le taux de récupération de l’énergie au freinage, servant à recharger les batteries, atteint un niveau très élevé, supérieur à 90%, permettant une économie d’énergie jusqu’à 20%, en fonction du parcours. »
Un mode zéro émission est destiné à permettre au train de fonctionner sur plusieurs kilomètres sans avoir à utiliser ses moteurs thermiques. Cette solution devrait, notamment, servir en agglomération, lorsque le train n’est pas lancé à pleine vitesse. Le train régional hybride conserve une autonomie de 1000 kilomètres sur les lignes non électrifiées, ce qui est similaire à un modèle thermique classique.
Un investissement conséquent, mais une promesse d’avenir
En tout, ce projet aura coûté 16,85 millions d’euros et aura été financé par la SNCF, Alstom, les Régions Occitanie, Nouvelle-Aquitaine, Grand Est et Centre-Val de Loire. Un investissement important, qui est porteur d’une ambitieuse promesse : celle d’un avenir décarboné pour le train.
« SNCF Voyageurs et la Région Occitanie affichent ensemble, dans le cadre de la convention 2023-2032, l’objectif ambitieux de diminuer de 40% les émissions de CO2 par voyageur.km », explique notamment Christophe Fanichet, Président Directeur général de SNCF Voyageurs.
Si ce premier train hybride devrait commencer à circuler d’ici à la fin de l’année, il est d’ores et déjà prévu que des trains à hydrogène soient mis en circulation dès 2025 en France. Une prochaine étape prometteuse pour les voyages à zéro émission de CO2.