Le web 3 : nouvelle ère d’internet

Depuis plusieurs années déjà, il y a une révolution silencieuse en cours, une transformation discrète qui se déroule à l'ombre de nos écrans d'ordinateur et de nos smartphones. Cette révolution porte un nom : le Web 3.

Bien que le terme ne soit pas familier aux internautes français, cette nouvelle génération du web est déjà bien plus présente dans notre quotidien que l'on ne croit... Mais qu'est-ce que le Web 3 exactement, et pourquoi les Français semblent-ils encore si peu familiers avec cette nouvelle génération du web ? Pour comprendre cette nouvelle ère du web, il est important de revenir en arrière et de comprendre les étapes qui ont précédé le développement de l'internet tel qu'on le connaît aujourd'hui.

Du Web 1 au Web 3, quels changements ?

Le Web 1, apparu dans les années 90, était principalement statique. Il était surtout destiné à la diffusion d'informations de manière unilatérale, notamment via des sites web où les utilisateurs pouvaient uniquement consulter du contenu, sans pouvoir vraiment interagir.

Puis est venu le Web 2 dans les années 2000, souvent appelé le web social. Avec l'avènement des réseaux sociaux, les utilisateurs ont eu la possibilité de créer et partager du contenu en ligne avec d'autres internautes, donnant naissance à une véritable révolution de l'interaction en ligne. Les géants du web comme Facebook, Twitter et Instagram ont émergé avec cette génération et ont largement contribué à l'avènement d'internet qui demeure encore aujourd'hui.

Seulement depuis quelques temps, plusieurs estiment qu'une nouvelle ère a commencé, celle du Web 3. Si le terme paraît parfois fourre-tout, on peut résumer cette génération comme un internet plus décentralisé, n'appartenant à aucune grande entreprise.

Pour ce faire, le concept de Web 3 repose surtout sur la technologie blockchain, le réseau derrière le Bitcoin et les cryptomonnaies. Il faut voir la blockchain comme une base de données décentralisée et sécurisée, où chaque bloc d'information est lié aux autres, formant une chaîne indélébile. Cette architecture décentralisée permet une transparence et une sécurité accrue, car aucune autorité centrale ne détient le pouvoir sur les données. Concrètement, le but ultime de cet internet est de remplacer les intermédiaires par la blockchain afin que chaque utilisateur du Web 3 soit le propriétaire et le responsable de ses données - en somme un web 2 amélioré sur le plan liberté et sécurité.

Au cours des dernières années, l'industrie du Web 3 a connu un développement fulgurant, notamment en raison de l'engouement du secteur des crypto-actifs. De nombreuses entreprises et start-ups ont émergé, proposant des solutions basées sur la blockchain dans de multiples secteurs.

L’industrie grandissante du web 3

Par exemple, le jeu vidéo est l'un des domaines où le Web 3 a eu un certain impact . De plus en plus de jeux en ligne basés sur la blockchain et permettent aux joueurs de posséder réellement leurs objets virtuels et de les échanger librement avec d'autres joueurs. Plusieurs acteurs influents se sont penchés sur le sujet, à l'image du studio Ubisoft ou encore Epic Games.

Mais ce n'est pas le seul domaine où le Web 3 s'est développé, d'autres industries se sont également emparées de la technologie :

• le transport
• l'événementiel
• le sport
• le commerce
• la data
• la musique
• l'énergie
• l'éducation
• la santé
• l'assurance
• le marketing
• les réseaux sociaux
• et plein d'autres domaines...

Dans chacun d'eux, le Web 3 tend à apporter des changements significatifs en s'appuyant sur la technologie blockchain, mais ces changements peuvent parfois vous sembler invisibles. En effet, l'application peut parfois se limiter à la logistique et à la gestion.

D'ailleurs, pour illustrer ce propos, sachez que depuis septembre 2021, 81 des 100 plus grandes entreprises mondiales utilisent la technologie blockchain. Malgré cela, le terme semble encore flou pour la majorité...

Le Web 3, un terme peu évocateur pour les Français ?

Le développement rapide de cette technologie ne va pas forcément de pair avec la compréhension que les gens en ont. Dans une analyse de ConsenSys, on a récemment appris que les Français semblent encore peu familiers avec le Web 3. En effet, seuls 12% d'entre eux se déclarent familiers du concept, un chiffre largement inférieur à celui de la notoriété des cryptomonnaies (90%). Les termes "métavers" et "NFT", des composantes propres au Web 3, sont quant à eux plus familiers aux yeux des Français. Ils totalisent respectivement 20% et 15%.

Les chiffres montrent également que seuls 23% des Français ont déjà possédé ou détiennent actuellement des cryptomonnaies. Pourquoi un tel décalage ? Selon les auteurs de l'enquête, les perceptions des Français à l'égard des cryptos sont partagées. Certains voient en elles un certain potentiel, tandis que d'autres les associent à la spéculation et aux arnaques. De ce fait, alors que 45% des répondants américains pensent que les cryptos apportent une valeur ajoutée à internet, ils ne sont que 28% en France à considérer cette perspective.

Plusieurs facteurs peuvent expliquer que les Français semblent moins familiers avec le Web 3 que d'autres pays. Tout d'abord, la sensibilisation et l'éducation sur le Web 3 peuvent paraître plus limitées en France par rapport à d'autres région du monde, et ce, malgré les nombreux acteurs et personnalités publiques qui s'attellent à la vulgarisation du domaine. Il se peut également que la perception générale des cryptomonnaies et de la blockchain en France soit influencée par les préoccupations énergétiques, écologiques et les risques de pertes financières généralement associés à la technologie.