L'esprit de Steve Jobs hante le monde de la tech. Aujourd'hui encore, ce fantôme est le chef d'orchestre de plusieurs industries. La sortie du Apple Vision Pro représente un coup de poing indirect dans le ventre de Mark Zuckerberg et ses rêves de metavers.
Steve Jobs et la philosophie Apple : une vision qui dirige le monde de la tech
Apple a commencé à se faire un nom en 1984 avec la sortie d'un produit révolutionnaire : le Macintosh. Pour la première fois, un ordinateur était relativement compact, vendu avec une souris et intuitif à utiliser. Fini les grosses machines que seuls les ingénieurs en informatique pouvaient aborder sereinement : le Macintosh invente l'interface remplie de simples icônes cliquables. 40 ans plus tard, cette façon d'interagir avec un ordinateur est celle que des milliards de personnes utilisent au quotidien.
Tous les produits phares d'Apple ont eu un impact similaire sur leur marché :
- L'iPod a révolutionné le marché des MP3, encore une fois grâce à son interface bien plus intuitive que celle de ses concurrents.
- L'iPhone, présenté en 2007, a révolutionné le marché des téléphones, faisant entrer le monde dans l'ère du "smartphone" et des Apps.
- L'iPad a presque créé un lui seul un marché pour les tablettes en faisant comprendre au grand public l'intérêt de ce format hybride entre le smartphone et l'ordinateur.
- L'Apple Watch, arrivée sur le marché en 2014, s'est imposée comme une référence à laquelle la plupart des concurrents ne cessent de se comparer.
- Les AirPods ont été moqués à leur présentation au 2016. Aujourd'hui, il est impensable d'acheter une paire d'écouteurs filaires.
Apple, ce n'est pas qu'une entreprise au marketing brillant. Apple, c'est avant tout une philosophie imprimée par un homme : Steve Jobs. Le génie de la pomme n'a jamais résidé dans la création de toutes nouvelles technologies. La souris existait avant le Macintosh, le téléphone connecté à internet existant déjà avant l'iPhone et les écouteurs Bluetooth existaient déjà avant les AirPods, certes, mais Apple a su imposer au monde SA vision de ce que doit être un ordinateur grand public, SA vision de ce doit être un smartphone, SA vision de ce que doivent être des écouteurs...
Quand la firme de Cupertino débarque sur un marché, c'est qu'elle estime qu'il est mûr technologiquement et qu'elle a fabriqué le produit parfait, capable d'être compris et adopté par des millions de personnes. Cela ne loupe presque jamais : à la fin du film, c'est toujours Apple qui gagne. C'est toujours Apple qui, on le répète, impose sa version de la technologie à tous ses concurrents. C'est cette façon de faire, propre à Steve Jobs, qui fait d'Apple une entreprise à part. C'est cette philosophie héritée d'un homme décédé depuis 12 ans qui, aujourd'hui, est en train de mettre un gros coup à Mark Zuckerberg.
Comment le Apple Vision Pro met un coup dans le ventre à Mark Zuckerberg
Le PDG de Meta a un rêve dont il ne s'est jamais caché : faire bousculer le monde dans le "Metavers". Mark Zuckerbeg fantasme un futur à la Ready Player One dans lequel tout le monde aurait un masque de réalité virtuelle chez soi. Pour Zuckerberg, grâce à ces casques, nous connecterons tous à un réseau social géant dans lequel nous mènerons une vie parallèle à la notre. En sautant d'univers virtuel en univers virtuels, nous participerons à des réunions au boulot, nous jouerons avec des copains, nous discuterons avec le monde entier... et tout ça en incarnant un avatar personnalisable à l'envie grâce à la technologie des NFT.
Le créateur de Facebook est prêt à casser sa tirelire pour voir son rêve de Ready-Player-One-isation du monde advenir, mais, d'après les grands noms qui ont quitté son entreprise, il semble n’en faire qu’à sa tête. Résultat : le projet de metavers "Horizon World" est un immense flop, le grand public n’est toujours pas converti à la VR, l’action de Meta dégringole depuis plus d'un an et demi, et l’entreprise a enregistré un manque à gagner de 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre de 2022.
Ceci étant dit, niveau hardware, Meta est loin d'être mauvais. Le marché de la VR au global n'est pas très florissant, mais les casques VR de Zuckerbeg se vendent assez bien. C'est ici qu'Apple entre en scène. Vous n'êtes sûrement pas passé(e) à côté : la pomme a annoncé son arrivée sur le marché avec l'Apple Vision Pro. Problème : l'idée qu'Apple se fait de la VR est à l'opposé de celle de Mark Zuckerberg.
Avec le Vision Pro, Apple dit au grand public qu'un casque ne vous coupe pas forcément du reste du monde. Tout au long de sa communication, la marque a énormément insisté sur ce point : le Vision Pro n'est rien de plus qu'un ordinateur, spatial, certes, mais un simple ordinateur quand même. Le produit semble fait pour être utilisé ponctuellement pour des plaisirs solitaires ou pour travailler, sans jamais vous isoler de vos proches et de votre entourage. C'est l'inverse total de l'enfermement dans un univers virtuel, dans un metavers.
Le futur s'annonce excitant : laquelle des deux philosophies de la réalité virtuelle (ou mixte dans le cas d'Apple) s'imposera ? Celle héritée de Steve Jobs ou celle martelée par Mark Zuckerbeg ? Faites vos jeux. De notre côté, on met un billet sur Apple. Vous connaissez le dicton : à la fin du film, c'est Apple qui gagne.