Le service de livraison UPS vient de connaître un énorme revers en Espagne, suite à des pratiques de livraison qui ont fortement agacé la CNIL locale. Cette dernière a décidé de sanctionner fortement l'entreprise avec une grosse amende de 140 000 euros.
Si vous passez régulièrement commande sur Internet et que vous n’êtes pas toujours là pour récupérer vos achats, vous connaissez sans doute cette situation : le livreur, sans votre accord, dépose le colis dans un point de retrait parfois éloigné de chez vous. Parfois, c’est même un voisin, que vous ne connaissez peut-être pas, qui se retrouve avec votre paquet.
C’est ce qui est arrivé à une Espagnole. Cette dernière n’était pas présente chez elle pour récupérer son colis UPS. Alors le livreur a pris une étonnante initiative : il a déposé le paquet dans une boutique située à proximité de la maison de la cliente. Mais cette boutique, un glacier, n’était pas un relais colis, et la cliente n’avait pas donné son autorisation pour un tel dépôt. Et ça a coûté cher à UPS.
UPS sanctionné de 140 000 euros d’amende
La cliente d’UPS a saisi l’Agence espagnole de protection des données (AEPD), l’équivalent de la CNIL chez nos voisins hispaniques. L’organisme s’est saisi de l’affaire. Il s’avère que le livreur avait simplement envoyé un message WhatsApp à la cliente indiquant « J’ai laissé le colis pour vous chez le glacier ». Il s’avère que, sur le colis, se trouvait une copie du bon de livraison, donnant de multiples données personnelles sur son destinataire : nom complet, adresse et numéro de téléphone.
L’AEPD a estimé que l’exposition de ces informations personnelles à un tiers constituait deux violations des lois sur la protection des données. UPS a dont été puni d’une double amende. La première, d’un montant de 100 000 euros, concerne la violation de la confidentialité des données : « toute personne ayant accès au paquet pouvait récupérer ces données ». Une infraction qualifiée de « très grave » par l’organisme.
La seconde infraction, quant à elle qualifiée de « grave », concerne le fait qu’UPS a récidivé plusieurs fois en déposant des colis dans les lieux qui n’étaient pas le domicile du destinataire, tandis que celui-ci n’avait pas donné son accord pour le faire. Pour cela, l’AEPD a ajouté 40 000 d’amende supplémentaire à l’encontre du service de livraison.
L’Espagne avait déjà sanctionné UPS
Il faut souligner qu’en 2022, l’AEPD avait déjà condamné UPS a à une amende de 70 000 pour le même motif. La sanction est plus importante cette année, car il s’agit d’une récidive. À l’époque, l’entreprise avait affirmé au régulateur avoir pris des mesures en interne « pour que ce type de situation ne se reproduise plus ». Mais cette nouvelle affaire révèle qu’UPS n’a pas joué le jeu.
L’entreprise a répondu qu’elle ne ferait pas appel de cette décision et qu’elle allait payer l’amende. « Nous avons reconnu que dans ce cas précis, il s’agissait d’une méthode de livraison utilisée par erreur et nous avons accepté la sanction économique correspondante », a notamment déclaré un porte-parole au site El Diario . « Le respect de la protection et de la sécurité des données est une priorité absolue pour nous dans l’ensemble de notre réseau mondial, tout comme l’expérience client, et nous avons pris des mesures pour prévenir ce type d’incident. » En ne contestant pas l’amende et en la payant rapidement, UPS pourrait la réduire à 84 000 euros. Cela fait tout de même cher pour une livraison ratée.