Vous avez encore besoin de preuves que le sexisme est bien présent dans le monde du jeu vidéo ? Et bien savourez les réactions lamentables à cette nouvelle étude qui montrent (encore une fois) que les joueuses sont de plus en plus nombreuses…
De plus en plus de joueuses…
Régulièrement, des études apparaissent afin de mettre de chiffrer le monde du jeu vidéo. L’idée est notamment de voir l’évolution du profil des joueurs au fil des années. Et globalement, deux tendances globales se dessinent depuis quelques années. Premièrement, les joueurs sont de plus en plus vieux. Si on se fie aux chiffres du SELL, en 20 ans, l’âge moyen des joueurs a pris une quinzaine d’années supplémentaires. Deuxièmement, il y a de plus en plus de femmes. Toujours selon les mêmes chiffres, on est passé de 90% d’hommes en 1999 à 47% de femmes chez les joueurs en 2022. Et ce dernier chiffre est quasiment stable depuis une dizaine d’années.
Autant dire qu’a priori, il n’y a plus besoin de le prouver. Et pourtant, les études dans ce genre continuent de se multiplier. Récemment, c’est Circana, la boîte de conseil sur les habitudes des consommateurs, qui a dévoilé ses propres chiffres. Ces derniers, se concentrant uniquement sur le marché des Etats-Unis, s'intéressent tout particulièrement à la proportion de joueuses selon le support. On y apprend que 50% des joueurs PC sont en réalité des joueuses. Mieux encore, ces dernières sont plus nombreuses que les hommes sur Nintendo Switch. Et visiblement, cela n’a pas plu à tout le monde…
…mais toujours autant de sexisme
Il paraît que certains sont encore en train de se demander si le monde du jeu vidéo est sexiste. Et bien voici pour eux une nouvelle preuve de cette réalité. Car c’est simple, dès qu’il s’agit d’avancer que les femmes sont factuellement de plus en plus nombreuses à jouer, on retrouve des commentaires abjects et totalement déconnectés de la réalité. Forcément, l’étude de Circana ne fait pas exception. Sous le tweet de l’un de ses employés, on retrouve en effet de nombreux commentaires sarcastiques, sceptiques, indignés, pas toujours très malins et parfois même haineux : “Je suppose que c’est parce que ce sont les mères qui achètent les jeux pour leurs enfants”, “elles jouent toutes aux Sims”...
Peut-être faut-il expliquer à ce dernier joueur expérimenté que Les Sims ne sont pas disponibles sur Nintendo Switch ? Et il est certainement important de préciser que ces chiffres ont été obtenus à l’aide de sondages mensuels envoyés directement aux joueurs (et non pas en fonction de qui a acheté quoi). Certains avancent également que ces résultats ne peuvent pas être bons puisqu’ils ne voient pas de femmes quand ils jouent. Mais cela s’explique probablement par le fait que les femmes joueraient moins en ligne car, comme cela a été montré à de nombreuses reprises, elles font face à une plus grande toxicité simplement à cause de leur genre. Certes, il est possible de se montrer pointilleux sur la méthode employée par Circana. Mais si les études se multiplient et pointent toutes dans la même direction, il est peut-être temps de se faire une raison. Il est donc bien triste de voir que les gens sont encore aussi nombreux à ne pas vouloir reconnaître ce changement.