Le flot de contenus générés par l'IA commence, à peine, se déverser et cela pose déjà un défi de taille. La désinformation et les deepfakes sont une menace évidente, mais l'Union européenne semble avoir préparé une réponse.
L’Europe a peut-être trouvé une solution pour gérer l’IA
Comme l'indique The Guardian, de grandes entreprises technologiques telles que Google ou Meta (Facebook) ont reçu un message de l'Union européenne pour qu’elles commencent à étiqueter (avec un label) de manière « immédiate » le contenu et les images générés par des intelligences artificielles. Un autre des objectifs de l'UE avec cette mesure est de lutter contre la désinformation russe. Pour ce faire, les régulateurs européens ont demandé à Facebook et à d'autres entreprises de consacrer davantage de ressources à la vérification de la véracité des informations qui apparaissent en Europe de l'Est. « Ce que veut la Russie », a déclaré Věra Jourová, la commissaire européenne, « c'est saper le soutien de l'opinion publique de nos citoyens au soutien de l'Ukraine ».
Dans le même temps, l'Union européenne a aussi averti Twitter. L’institution précise que le réseau social sera exposé à des sanctions importantes s'il ne se conforme pas aux nouvelles lois sur le contenu numérique - la loi sur les services numériques étant déjà bien connue - qui entrera en vigueur dans les pays membres le 25 août prochain. Si l’oiseau bleu ne respecte pas les nouvelles conditions imposées par l’UE, il s’exposera à une énorme amende.
Twitter en prend aussi pour son grade
La société dirigée par Elon Musk a cessé d'utiliser le « code de pratique » volontaire de l'UE il y a deux semaines et pourrait être condamnée à une amende de 6% de son chiffre d'affaires mondial. Cela signifierait, selon les dernières estimations, que Twitter pourrait avoir à débourser environ 170 millions d'euros. La décision de Twitter d'abandonner ce type de mesures a été considérée par la Commission européenne comme une décision hostile, et Věra Jourová l'a décrite lundi dernier comme « une erreur ». L'entreprise d'Elon Musk pourrait devenir un exemple qui prouve que l'UE ne plaisante pas.
Twitter a choisi une voie compliquée. Ils ont choisi la confrontation. Cela a été très visible en commission. Je sais que le code (de conduite pratique, les recommandations préalables à l'action de la DSA) est volontaire, mais ne vous y trompez pas : en l'abandonnant, Twitter a attiré beaucoup d'attention, et ses actions et sa conformité avec le droit de l'UE feront l'objet d'un examen minutieux et urgent.
L'Union européenne souhaite que les entreprises qui travaillent avec du contenu généré par l'IA l'étiquètent distinctement afin que les utilisateurs « voient clairement » que le contenu n'a pas été généré par de vraies personnes (ce qui ne plait pas à tout le monde). Lors d'une réunion avec Sundar Pichai, qui s’est tenue il y a quelques jours, Věra Jourová a expliqué qu'elle lui avait demandé s'ils avaient une technologie pour détecter les fausses informations, ce à quoi le PDG de Google a répondu par l’affirmative, avant d’ajouter que ses équipes travaillaient davantage au développement de ce type de technologies.