En décembre 2018, la saga de blockbusters Transformers faisait le choix d'opérer un reboot en consacrant tout un long-métrage à son fidèle Bumblebee. Aujourd'hui, la coqueluche de la société Hasbro n'est plus seule sur Terre ! Les Autobots ont trouvé refuge sur la planète bleue sauf qu'il s'agit du calme avant la tempête, et celle-ci se nomme Unicron ! Robots et humains sont en danger, mais ils vont pouvoir compter sur les Maximals (une espèce extraterrestre mi-animale mi-robotique) pour se défendre. On a eu l'occasion de les voir à l'action en avant-première, et voici nos impressions !
Seize années plus tard, les Transformers sont loin d’être rouillés. Ayant fait partie de la catégorie des blockbusters qui comptaient durant la deuxième moitié des années 2000, sous la houlette de Michael Bay, la licence aux extraterrestres mi-véhicules mi-guerriers pèse désormais des milliards. Ce septième volet devrait d'ailleurs lui permettre d'atteindre les cinq milliards de dollars de recettes ! De ce fait, il ne valait mieux pas la laisser tomber, même si tous les volets cinématographiques n’ont pas su briller, à l'époque, comme on était en droit de l’espérer. Pourtant bien implantée, la franchise n’a pas réussi à rebondir durant la décennie qui s'ensuivit. Néanmoins, les années 2020, elles, semblaient plus de promesses, notamment grâce à l’astuce du reboot et à la plus grande mascotte de la licence, Bumblebee. Certes, le long-métrage, sorti en 2018, soit à peine plus d’un an et demi après le volet The Last Knight, ne s’est pas hissé en tête du box-office mais amenait un vent de fraîcheur qui a ravi les spectateurs.
Au-delà d’opérer un soft-reboot de la franchise avec le long-métrage mentionné ci-dessus, la licence Transformers remontait le temps en envoyant les spectateurs au beau milieu des années 80. Avec Rise of the Beasts, Transformers s’attaque aux années 90, quelque temps après les événements finaux du film Bumblebee. On préfère vous rassurer dès maintenant, vous n’êtes pas obligé de découvrir l’origin story du plus attendrissant des tas de ferrailles avant de vous lancer dans celui-ci. Rise of the Beasts amène, en effet, un nouveau sujet sur la table. Si vous voulez connaître le contexte, vous pouvez jeter un œil à notre article qui fait le point sur le nouveau film de la saga avant de lire nos impressions dans les lignes qui suivent. Bref, nous voici sept ans plus tard, en 1994, tandis que la Terre s’apprête à subir les conséquences d’une guerre qui n’est pas la sienne mais dans laquelle l’humanité, au sens propre comme au figuré, aura son rôle à jouer. Et ce n’est que le début lorsque l’on connaît les (més)aventures de Sam Witwicky, protagoniste principal de la première trilogie ! Pas de Shia LaBeouf cette fois-ci, mais un nouveau héros prénommé Noah, ainsi qu’une menace inédite (les Terrorcons / Unicron) et surtout… de nouveaux alliés, les Maximals !
Noah et Mirage, un duo « (h)as bro » loin d’être has been
Forcément, dans le cœur des fans de la licence, Bumblebee occupe une place très chère ! Ce n’est pas pour rien qu’il a eu droit à un long-métrage à son nom, me direz-vous. Sauf que cette fois, les Autobots ont une nouvelle vedette et elle se nomme Mirage. Pour ce nouveau membre de la bande d'Optimus Prime, l’aventure va être agitée, notamment parce qu’il va croiser la route du jeune Noah. Bien décidé à faire ses preuves, ce dernier est prêt à prendre tous les risques et se retrouve, au final, embarqué dans une quête qui le dépasse. Lui qui doit, d’un côté, réunir les fonds pour payer les traitements médicaux de son jeune frère devient le nouvel allié, malgré lui, des Autobots, reclus sur la planète bleue depuis sept ans. Doublé par le YouTubeur Mister V, l’extraterrestre robotique, bien caché derrière une carrosserie Porsche, est l'un des atouts du film et de ce nouveau duo qui fonctionne autant que celui qui liait Sam et Bumblebee. Néanmoins, si Mister V y fait du Mister V, l’ensemble de sa prestation n’est pas spécialement à la hauteur de ce qu’il peut délivrer en tant que YouTubeur, tant on le connaît plus inspiré et plus désopilant dans ce qu’il produit lui-même habituellement sur Internet.
On sent que la version française, bien réfugiée derrière son star talent, a voulu mettre en avant le nouveau personnage robotique de Mirage ainsi que son doubleur phare, quitte à multiplier les prises de parole qui en font (malheureusement) des tonnes. Un constat qui est bien dommage, puisque le scénario et sa relation avec Noah parviennent à lui conférer suffisamment de place et d’importance sans que la nécessité de forcer le trait ne se fasse resentir. Oui, il y a de bonnes idées mais la réalisation demeure légèrement bancale et lourde. Ce qui rattrape un peu le coup, c’est le fait que le duo apparaît fraternel à l’écran (comme de vrais « bros »), et ça nous permet de passer un bon moment. Au-delà d’avoir des points d’accroche avec Mirage, le personnage de Noah est aussi le protagoniste idéal pour tisser un parallèle avec Optimus Prime durant tout le film. Cette ressemblance innerve d’ailleurs le développement psychologique de ces deux héros, notamment le chef des Autobots qui, grâce à ce reboot, apparaît sous un nouveau jour, lui qui n’est pas des plus habitués — pour ne pas dire réfractaire — à l'idée de collaborer avec des humains. Malgré tout, les galères et le fait de devoir faire ses preuves, ça rapproche ! C’est notamment grâce à cela que Noah fait la rencontre d’Elena, une jeune archéologue ambitieuse qui, comme lui, rêve de prouver sa valeur. Bref, le casting fonctionne bien et ce nouveau volet ne fait pas l’erreur d’insuffler une relation romancée qui n’apporte rien au scénario, ce qui est plutôt le bienvenu. 'À ce propos, en parlant de personnages…
Une nostalgie qui fait des ravages sur les anciens et contamine les nouveaux
Tandis qu’une partie du casting réussit l’épreuve et s’en sort bien, face caméra, il y en a une autre qui crève l’écran. Merci la nostalgie ! Car, oui, Transformers : Rise of the Beasts fait un beau cadeau aux adultes qui ont grandi dans les années 90. Dans ce nouveau volet, les Autobots ont la chance de combattre les Terrorcons et, surtout, l’immense menace prénommée Unicron (une entité dévoreuse de planètes) en compagnie des Maximals. Il y a plus de vingt-cinq ans, une partie des enfants de la génération Z découvrait la série télévisée et animée Animutants (Beast Wars : Transformers, en VO), faisant ainsi la connaissance d’Optimus Primal, Rhinox, Cheetor ou encore Airazor (que l’on retrouve tous les quatre ici) dans une version bien moins sophistiquée et reluisante que celle de ce long-métrage. Aucun doute, la nostalgie opère et ça devrait faire plaisir à certains spectateurs. Côté français, on n’a pas hésité à remettre une couche de nostalgie et à pousser le curseur d’un cran en tablant sur un casting de doublage et de stars qui parlera à une large galerie de spectateurs qui fera le déplacement en salles (Dorothée, Ophélie Winter, un générique signé MC Solaar, …).
Pour les autres, pas d’inquiétude : l'origine de ces Maximals est expliquée de manière efficace et la combinaison entre ceux-ci et les Autobots fonctionne à merveille. Si l’on est pointilleux, on peut regretter que ce nouveau quatuor robotique soit légèrement en retrait alors qu’il est, en quelque sorte, au cœur même du récit et du film — ce n’est pas pour rien que ce septième volet se nomme « Rise of the Beasts » ! —, mais ce n’est qu’un détail. Comme on l’expliquait plus haut, Bumblebee n’était qu’une sorte de préambule et ne laissait pas du tout présager les enjeux et les péripéties de cette suite. Pour celles et ceux qui hésitent à se rendre dans les salles obscures, vous pouvez y aller les yeux fermés (enfin, pas trop quand même) sans avoir peur de vous perdre dans le lore ou de vous emmêler les pinceaux dans le déroulé des événements.
Un cahier des charges bien rempli : classique mais efficace !
Avec ce septième volet, Rise of the Beasts nous livre un blockbuster Transformers tel qu’on voudrait qu’il soit et revient à une formule plus traditionnelle. Contrairement à l’origin story sur Bumblebee qui versait davantage (et avec une étonnante justesse) dans le genre du « teen movie » (une adolescente bouleversée par la mort tragique de son père qui s’épanouit au fur et à mesure de ses aventures aux côtés de Bumblebee), ce Rise of the Beasts reprend un schéma classique (un héros, un objectif, une menace, une résolution) avec des éléments qui nous feraient presque penser à une aventure à la Indiana Jones / Benjamin Gates. Toutefois, ce classicisme n’est en rien un gros défaut du long-métrage puisqu’il met en scène ce que l’on est en droit d’attendre d’un film Transformers, et ce, sans que l’on s’ennuie ou que l'on regarde sa montre durant toute la projection. Pendant près de deux heures, tout en gérant bien son rythme, Rise of the Beasts pioche dans un peu tous les registres avec de l’action pure et dure — encore maintenant, on ressent l’impact d’Avengers : Endgame dans ce type de film ! —, des instants de tension et d’émotion, une quête personnelle et initiatique et les fameux deus ex machina que l’on s’attend typiquement à voir.
Oui, on a clairement l’impression d’avoir affaire à un long-métrage qui respecte son cahier des charges mais, au final, on se retrouve face à quelque chose de solide dans son registre. Ce qui n'était, à vrai dire, pas spécialement le cas de toutes les productions Transformers… Ici, la majorité des batailles se déroule dans des paysages épurés — non sans égratigner, au passage, quelques sites historiques — ce qui permet de rendre davantage honneur aux scènes d’action qui bénéficient, au passage, d’un peu plus de verticalité grâce à certains personnages. Cependant, s’il est appliqué et scolaire, Rise of the Beasts s’est montré surprenant à un moment très précis, touchant du bout du doigt le genre du jeu vidéo. Une originalité qu’on avait pas encore connue dans la licence ! Ceci étant dit, en allant voir un film Transformers, tout un chacun est bel et bien conscient de ses attentes personnelles. Pour le coup, ce Rise of the Beasts coche les bonnes cases et se trouve être un blockbuster certes classique mais bien huilé qui nous offre le plaisir régressif que l’on vient y chercher. Après L’Âge de l’extinction et The Last Knight, ce Transformers : Rise of the Beasts n'a pas calé et n'est définitivement pas à mettre à la casse.