Alors qu’il existe depuis près de 30 ans, le logiciel WinRAR a la réputation d’être un « shareware éternel » : rares semblent être ceux qui ont payé une licence pour l’utiliser. Alors forcément, quand quelqu’un décide d’acquérir le logiciel, c’est un événement pour l’éditeur !
Si vous avez l’habitude de devoir dézipper de temps à autre des fichiers sur votre ordinateur, il est fort probable que vous ayez installé le logiciel WinRAR sur votre machine. Celui-ci existe depuis 1995, et on le doit au développeur russe Eugene Roshal. L’une des particularités de WinRAR, c’est qu’il a toujours été présenté comme étant un shareware, c’est-à-dire un logiciel doté d’une période d’essai gratuite, nécessitant ensuite de passer à une version payante.
Sauf qu’en pratique, WinRAR n’oblige jamais l’utilisateur à payer : il lui propose seulement d’apporter son soutien financier au développeur en achetant une licence. Conséquence, la plupart des personnes continuent d’utiliser WinRAR le font sans jamais avoir déboursé un centime en près de 30 ans.
Payer pour WinRAR : il l’a fait, la réaction de l’éditeur est surprenante
Il y a quelques semaines, Microsoft a même annoncé que Windows 11 serait prochainement doté d’un support officiel permettant d’ouvrir nativement des fichiers ZIP, RAR ou encore TAR.GZ. De quoi enterrer des services comme ceux de WinRAR. Et pourtant, certains utilisateurs ont décidé de faire de la résistance et de payer pour utiliser le logiciel.
C’est le cas de Luca D’Amico, un développeur italien qui a décidé de sauter le pas le 1er juin dernier, et qui l’a annoncé sur son compte Twitter : « Ce jour est enfin arrivé. Mon essai WinRAR est terminé », déclare-t-il, en ajoutant un petit cœur à la fin de son message, qui affiche fièrement une facture d’un montant de 25,57 euros.
This day has finally come. My winrar trial is over. ❤️ pic.twitter.com/n5Du6xwQVb
— Luca D'Amico (@LucaDAmico91) June 1, 2023
Cet acte presque militant a été remarqué par l’éditeur de WinRAR, qui n’a pas manqué de réagir à cette annonce avec beaucoup d’humour : « Regardez ce qu’a fait Luca D’Amico ! Enfin un membre à part entière de la famille WinRAR ! ».
Look at @LucaDAmico91! A fully paid up member of the WinRAR family at last! 🫡 https://t.co/ft5K731cgc
— WinRAR (@WinRAR_RARLAB) June 1, 2023
Un message qui n’a pas manqué de faire réagir les internautes, entre ceux qui saluent le geste, ceux qui trouvent que 25 euros est une somme trop élevée pour un tel logiciel ou ceux qui ont des suggestions de développement pour rendre WinRAR encore plus populaire.
WinRAR, un « pauvre » logiciel ?
Le compte Twitter de WinRAR est réputé pour son humour : lors de l’annonce de l’arrivée d’un service similaire intégré à Windows 11, il avait posté une publication avec le meme « This is fine » qui n’a pas non plus manqué de faire sourire les internautes.
Us right now. #Windows11 pic.twitter.com/t8WnXaWyZa
— WinRAR (@WinRAR_RARLAB) May 30, 2023
L’éditeur de WinRAR est-il réellement dans l’embarras face à cette annonce ? Difficile à dire. En réalité, la petite entreprise a toujours été plutôt discrète sur le sujet. Ce que l’on sait en revanche, c’est que de nombreuses entreprises disposent de licences WinRAR pour permettre à leurs employés d’utiliser le logiciel. Le chiffre d’affaires de l’éditeur est évalué, selon certains observateurs, entre 15 et 25 millions de dollars par an. Une situation qui pourrait changer à l’avenir, mais on peut considérer que beaucoup d’utilisateurs vont continuer à soutenir WinRAR malgré l’évolution de Windows 11.