Activision-Blizzard est touché depuis 2021 par diverses accusations de harcèlement sexuel et de discrimination. Seulement, pour le PDG Bobby Kotick, il n’y a jamais eu de problèmes dans l’entreprise.
Souvenez-vous : en 2021, Activision avait été accusé d’installer « une culture du harcèlement au détriment des femmes », comme le rapporte Le Monde, en plus de discriminer ses employés. Toutefois, le PDG Bobby Kotick nie ces accusations. Dans une interview publiée ce 31 mai dans les colonnes de Variety, l'homme affirme : « la société n’a pas de problèmes systémiques, mais ce que nous avons eu, c’est un mouvement ouvrier très agressif travaillant dur pour essayer de déstabiliser l’entreprise ». Il a également ajouté qu’il n’était pas "anti-syndical", faisant lui-même partie d’un tel groupe. Depuis plus d’un an, Kotick tente de sortir de cette crise. Dans une lettre écrite au personnel en 2022, il explique travailler sur un accord « qui renforce encore notre engagement pour créer un meilleur lieu de travail, le plus accueillant et le plus inclusif de l’industrie, pour améliorer notre capacité à proposer des jeux de classe mondiale à nos joueurs. »
Dans l'interview, Bobby Kotick a confirmé que des efforts avaient été réalisés depuis deux ans. Toutefois, ces promesses ne semblent pas apaiser les employés, dans la mesure où le PDG est directement lié à certaines de ces accusations. Un rapport, critiqué par ses soins, affirme que l'homme était au courant de la situation bien avant que le scandale n'éclate, mais qu’il n’a rien fait. Le chef d'entreprise aurait entre autres protégé l’ancien co-directeur de Treyarch, Dan Bunting, malgré des allégations de harcèlement sexuel. Le même document explique également que Kotick aurait menacé de tuer une assistante en 2006, mais « il s’est rapidement excusé, il regrette profondément depuis », rapporte un porte-parole.
Comment évolue Activision ?
Outre les futures décisions de Kotick qui devraient être « radicales », de nombreux hauts placés d'Activision-Blizzard ont condamné un certain manque d'actions. « Je suis extrêmement désolé de vous avoir laissé tomber », a déclaré l’ancien patron de Blizzard, Mike Morhaime, sur Twitter. Le président de Blizzard Entertainment J.Allen Brack, a quant à lui décidé de quitter la société. Sa successeur Jen O'neal n’a pas fait long feu, car elle est rapidement partie après s’être rendu compte qu’elle était moins payée que ses homologues masculins. Du côté des employés, les mesures ne sont toujours pas suffisantes, et la plupart continue de se plaindre des mauvais traitements, mais aussi du « retour obligatoire au travail » instauré en février par le PDG. Sur le réseau social, un producteur de World of Warcraft explique que cette situation prouve que « quelqu'un au pouvoir n’écoute pas ».