Spider-Man : Across the Spider-Verse, c’est quoi ?

Spider-Man : Across the Spider-Verse est la suite directe de Spider-Man : New Generation (2018) et le deuxième opus d’une trilogie qui devrait prendre fin l'année prochaine avec Spider-Man : Beyond the Spider-Verse (deuxième partie d' Across the Spider-Verse). On y suit donc les aventures de Miles Morales, un jeune homme originaire de Brooklyn qui s’est, un jour, fait mordre par une araignée un peu spéciale. La suite, vous la connaissez (si bien que cela devient un gimmick dans Across the Spider-Verse)… Il développe des pouvoirs et devient l’unique Spider-Man… du moins de son univers. Car comme il va l’apprendre dans New Generation, sa réalité fait partie d’un tout, bien plus grand et plus complexe. Plusieurs univers évoluent en effet en parallèle, avec chacun leur propre Spider-Man. Et comme nous l’a appris Spider-Man : No Way Home, il ne faut pas faire joujou avec celui que l’on appelle sobrement le multivers.

C’est pourtant ce qu’a tenté de faire le Caïd dans Spider-Man : New Generation, et c’est pour l’en empêcher que Miles s’est associé à d’autres hommes et femmes araignées, issus d’autres réalités (Spider-Gwen, Spider-Ham, SP//dr…). Oui mais voilà, si le Synchrotron a été détruit, le problème n’a pas été résolu pour autant. Le multivers est instable et Miles Morales va devoir s’y replonger pour parvenir à sauver son monde. L’occasion pour lui de retrouver Gwen Stacy, mais également de faire la rencontre d’une pelletée d’autres Spider-Men, et notamment de Miguel O’Hara, aussi connu sous le nom de Spider-Man 2099. L’heure est grave pour le multivers et Miles et ses camarades vont se retrouver face à de grands dilemmes, pour le meilleur comme pour le pire.

Ça, c’est pour le pitch. Pour ce qui est du reste, le film se tient également dans la lignée de son prédécesseur. Il nous est toujours proposé par Sony Pictures Entertainment, Avi Arad Productions, Lord Miller Productions, Pascal Pictures et Sony Pictures Animation, en association avec Marvel Entertainment. L’équipe reste également globalement inchangée avec le retour de Phil Lord (scénariste) et sa clique, tandis que Daniel Pemberton est toujours chargé de la musique. En changements importants, on note l’arrivée de Kemp Powers, Joaquim Dos Santos et Justin K. Thompson à la réalisation, mais aussi de Chris Miller (21 Jump Street, La Grande Aventure Lego…) qui est venu rejoindre à plein temps l’équipe des scénaristes. Pour ce qui est des voix (originales), on retrouve Shameik Moore (Miles Morales), Hailee Steinfeld (Gwen Stacy), Oscar Isaac (Miguel O'Hara), Jake Johnson (Peter) mais aussi quelques petits nouveaux tels que Daniel Kaluuya, Karan Soni ou encore Jason Schwartzman. Notez que le trio Miles, Gwen et Miguel est doublé en français par Stéphane Bak, Shirine Boutella et Mathieu Kassovitz. Maintenant que nous avons fait le tour de la fiche technique du jeu, il est temps de passer aux choses sérieuses : Spider-Man : Across the Spider-Verse est-il aussi bien que son prédécesseur ?

Encore une claque d’animation

Si Spider-Man : New Generation avait fait tant parler, c’est surtout grâce à son animation audacieuse aussi variée qu'inhabituelle. Si vous l’aviez aimé à l’époque, vous allez adorer Spider-Man : Across the Spider-Verse. Et oui, le film fait aussi bien que son prédécesseur à ce niveau. De nouvelles pattes graphiques viennent même pimenter un peu l'aventure. On se retrouve donc avec une oeuvre entre comics, animation 3D et... plein d'autres styles que nous vous laisserons découvrir. Vous l'aurez compris, cette suite repousse encore plus les limites et se révèle aussi surprenante que téméraire. C’est beau, ça en jette et ça fait briller des petites étoiles dans les yeux. Le film est clairement déconseillé aux épileptiques. Mais si ce n’est pas votre cas et que vous aviez apprécié la patte visuelle de New Generation, on voit difficilement comment celle d’Across the Spider-Verse pourrait vous laisser indifférent.

Autre point sur lequel ce film emprunte la même voie que New Generation : la bande-son. Vous pensiez qu’il serait difficile de remplacer la musique entêtante de Post Malone ? Et bien vous risquez d’être surpris. La bande-son d’Across the Spider-Verse deviendra très certainement un classique capable de vous faire passer une excellente journée en toute circonstance. Les choix sont pertinents et surtout bien-pensés. Mieux encore, c’est plus diversifié et ça colle parfaitement aux univers et à l’action… Il n’y a pas à dire, le rendu artistique d’Across the Spider-Verse a été soigneusement travaillé et ça se voit.

En somme, que ce soit au niveau des visuels ou de la musique, Across the Spider-Verse va encore plus loin que New Generation et séduira, pour sûr, les fans du premier film. Mais d’un autre côté, il pourrait également parvenir à séduire une nouvelle audience grâce à ce qu’il raconte.

Miles Morales a bien grandi

Si New Generation nous présentait la petite araignée sympa du quartier de Brooklyn, Across the Spider-Verse nous propose un Miles plus mature et plus humain, en un sens. Le jeune Miles grandit et traverse ainsi des questionnements propres à un adolescent de son âge. Ajoutez à ça les durs dilemmes auxquels il doit faire face en tant que Spider-Man et vous obtenez un film étonnamment profond. Si on retrouve tout de même l’humour du premier film, cette suite se montre plus complexe, sombre et mature. Elle s’attaque à des sujets parlants et parfois délicats avec une authenticité déconcertante. On vous prévient, l’émotion sera en rendez-vous et pas forcément où vous l’attendez.

Néanmoins, si vous êtes hermétiques aux récits qui partent dans tous les sens et n’ont pas peur de s’attaquer à plusieurs sujets en même temps, Across the Spider-Verse a des chances de vous perdre. En effet, à la manière du Spider-Verse, le film propose de nombreuses intrigues parallèles et on peut vite s’y emmêler la toile ou trouver que le tout tire un peu en longueur. Clairement, cette suite n'est pas facile à digérer tant elle nous bombarde d'informations pendant près de deux (éprouvantes) heures.

Mais ces différentes intrigues permettent de s’intéresser davantage à d’autres personnages. Si New Generation s’offrait déjà quelques digressions, Across the Spider-Verse ne se résume clairement plus à Miles Morales. Cette suite a plus l’apparence d’une fresque bien articulée dans laquelle chacun peut choisir son petit préféré. Il y en a presque pour tous les goûts avec cette mosaïque de personnages bien différents et tous assez intéressants. Plus fort encore, votre regard sur l’univers de Spider-Man ne sera peut-être pas le même après ce film, qui apporte de nouvelles réflexions sur le Spider-Verse. Et oui, Spider-Man est bien plus que la simple araignée sympa du quartier. Mais ça, les fans du personnage de Marvel le savaient déjà !

Et pour eux, ce film est un véritable puits de clins d'œil et de références. Si la chasse à la référence est déjà lancée depuis les premiers trailers, Across the Spider-Verse mérite d'être regardé de nombreuses fois afin de relier tous les fils entre eux et lister les nombreux éléments du Spider-Verse. Caméos surprenants, liens improbables et références à gogo… Spider-Man Across the Spider-Verse a un peu des airs de film ultime pour les fans, sans tomber dans un fan-service vide de sens. Qui plus est, il est loin d’être un film à part, un spin-off sans intérêt, et n’est donc à rater sous aucun prétexte pour les fans de l’univers.

Alors, faut-il aller voir Spider-Man : Across the Spider-Verse ? Si vous avez aimé New Generation, c’est un grand oui. Si le scénario de ce dernier vous avez laissé sur votre faim, c’est aussi un oui. Si vous êtes un amateur de film d’animation, la question ne se pose même pas. Et si vous êtes un fan de Spider-Man, c’est la même chose. Notez néanmoins que le film ne s’adresse pas franchement aux enfants. S’il fallait le résumer en une phrase, Spider-Man : Across the Spider-Verse est dans la lignée de son prédécesseur et fait même mieux que ce dernier, tout en ayant son propre ADN et son propre ton. Ça promet pour la suite !