Alors qu’il s’en moquait il y a une dizaine d’années, Elon Musk, patron de Tesla, a récemment dû se rendre à l’évidence : l’un de ses concurrents chinois est en train de tirer son épingle du jeu dans le domaine des voitures électriques.
Lorsqu’on pense aux voitures électriques, le nom de Tesla nous vient immédiatement à l’esprit. Il faut dire qu’en prenant le contrôle de l’entreprise en 2008, Elon Musk a commencé à bâtir un véritable empire, en prenant de l’avance sur le monde de demain. Aujourd’hui, les voitures électriques sont de plus en plus présentes sur les routes, et il est courant d’y croiser des Tesla. Mais ce ne sont pas, pour autant, les seuls modèles présents.
Car la concurrence s’est développée, non seulement chez les constructeurs d’automobiles traditionnels, mais aussi dans les entreprises spécialisées dans les voitures électriques. Parmi elles, on trouve le Chinois BYD : cette firme existe depuis 2003 et elle a pris le virage de l’électrique il y a déjà plusieurs années.
Elon Musk s’est moqué de BYD, mais plus maintenant
En 2011, alors qu’il était interviewé par Bloomberg, Elon Musk ne peut s’empêcher de rire à l’évocation de BYD, une marque qu’il considère alors comme inoffensive face à Tesla. Cette interview a récemment été retrouvée, et publiée sur Twitter par un compte dédié à Tesla. « Que pensez-vous de BYD ? », interroge le tweet. « Elon Musk se met à rire… avez-vous vu ces voitures ? »
Le patron de Tesla lui-même a réagi au message : « C’était il y a de nombreuses années. Leurs voitures sont très compétitives de nos jours », admet-il.
That was many years ago. Their cars are highly competitive these days.
— Elon Musk (@elonmusk) May 27, 2023
Il n’en a pas fallu plus pour que les curieux s’interrogent sur BYD et sur les ambitions de la marque chinoise. Celle-ci est d’ailleurs la première marque automobile chinoise de véhicules électriques, ce qui tend à démonter qu’elle a su évoluer favorablement au fil des années.
Ce n’était pas encore le cas en 2011, et la réaction d’Elon Musk peut facilement se comprendre. À l’époque, Tesla allait se lancer dans l’aventure de la Model S, et on peut facilement considérer que l’homme d’affaires avait suffisamment confiance en sa vision pour ne pas considérer BYD comme un rival sérieux. Mais les temps changent.
BYD, une marque saluée par l’industrie
La sortie récente d’Elon Musk sur BYD vient, d’ailleurs, s’ajouter à une longue liste de commentaires élogieux venant de concurrents. Oliver Blume, PDG de Volkswagen, a déclaré le mois dernier à Shanghai « BYD est très, très fort ». Jim Farley, PDG de Ford, a quant à lui qualifié BYD d’entreprise « Intégrée verticalement, agressive… une entreprise très impressionnante, qui a toujours été engagée dans l’électrique. » Quant à Charlie Munger, le vice-président de Berkshire Hathaway, il a même déclaré « BYD est tellement en avance sur Tesla en Chine que c’en est presque ridicule. » Il est vrai qu’en Chine, BYD détient actuellement 40% de parts de marché, contre 10% pour Tesla.
Face à ce genre de commentaires, difficile de ne pas prendre BYD au sérieux. Et cette saine compétition est probablement bonne pour l’industrie et pour les clients, qui profitent d’une course à l’innovation constante, mais aussi de prix en concurrence.